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Château de Chinon
Château de Chinon
Vue du château de Chinon de la rive gauche de la Vienne, avant la restauration de 2006-2009Présentation Période ou style Type Château de la Loire Début construction Xe siècle Propriétaire initial Thibaut Ier, Comte de Blois Destination initiale Forteresse Propriétaire actuel Conseil général d'Indre-et-Loire Destination actuelle Musée Classement Monument historique Site internet Consulter Géographie Latitude
LongitudePays France Région historique Touraine Subdivision administrative Indre-et-Loire Subdivision administrative Centre Commune Chinon modifier Pour les articles homonymes, voir Château-Chinon.Surplombant la Vienne, le château de Chinon fait partie des châteaux de la Loire ayant accueilli le roi de France. Il est construit sur d'anciennes fortifications romaines et se compose de trois parties construites au fur et à mesure des nécessités historiques.
Sommaire
Architecture
Le château se compose de trois édifices se succédant d'ouest en est :
Fort du Coudray
Le fort du Coudray, construit à l'Ouest. C'est la partie la plus ancienne du château, datant du Xe siècle.
Le donjon y fut bâti au XIIIe siècle sous Philippe Auguste : il fait 25 mètres de hauteur pour 3 étages et 12 mètres de diamètre. De ce donjon partaient de nombreux souterrains. Au Nord, on peut observer les fondations de l'ancienne chapelle Saint Martin.
Le fort abrite deux autres tours d'enceinte :
- la « tour de Boisy », au Sud-Est, anciennement appelée tour du Beffroi. Cette tour rectangulaire, haute de 30 mètres, communiquait avec le donjon au niveau des étages supérieurs.
- la « tour du Moulin », au Sud-Ouest, haute de 20 mètres est une des mieux fortifiées.
Château du Milieu
Le château du Milieu, au centre comme son nom l'indique, était relié aux autres corps par des ponts-levis. Il abritait les logis royaux, construits entre le XIIe siècle et le XVe siècle, et dont ne subsiste plus que l'aile Sud. Au Nord se trouvait la chapelle Sainte Melaine, construite au Xe siècle par les moines de l'abbaye de Bourgueil, et qui vit mourir Henri II d'Angleterre.
On accède au château du Milieu par la « tour de l'Horloge », tour assez plate construite au XIIIe siècle, avant d'être surélevée un siècle plus tard. Son nom provient de l'horloge très ancienne qu'elle abrite, qui date de 1399. Une cloche, « la Marie Javelle », y sonne toujours les heures. C'est la partie du château restée encore intacte.
La courtine Nord est constituée de trois tours :
- la « tour des Chiens », haute de 23 mètres. Elle servait de chenil pour les meutes royales, d'où son nom.
- la « tour d'Argenton », construite à la fin du XVe siècle par Philippe de Commynes, seigneur d'Argenton. Elle a servi de prison, et aurait abrité les célèbres cages de Louis XI[1].
- la « tour de l'Échauguette » permettait un contrôle des murailles Nord et Est du château.
Fort Saint-Georges
Construit pour protéger le côté Est du donjon, le fort Saint-Georges est séparé du reste du château par un fossé. C'est la première des trois parties que le visiteur voit en entrant dans la citadelle. Il est aujourd'hui presque totalement détruit et est en ce moment l'objet de fouilles. Le nom provient du saint patron de l'Angleterre, saint Georges.
Histoire
Construction
Le site est un éperon surplombant la Vienne, et est de ce fait un point stratégique intéressant. On fait mention d'un camp romain dès le Ve siècle. La construction de la forteresse commença au Xe siècle. La région est alors contrôlée par Thibaut Ier, Comte de Blois.
En 1044, l'Anjou, depuis longtemps en guerre contre la Touraine, prend la place forte au comte de Blois et les comtes d'Anjou deviennent alors les nouveaux propriétaires des lieux.
Occupation anglaise
Henri II Plantagenêt, comte d'Anjou devient roi d'Angleterre en 1154. Il apporte sa contribution à l'agrandissement du château, en construisant notamment le fort Saint-Georges et la tour du Moulin. Il y meurt en 1189, alors qu'il était en guerre contre la France. Ses deux fils, Richard Cœur de Lion, et Jean sans Terre, apporteront également des fortifications supplémentaires au château.
Philippe Auguste
Philippe Auguste, roi de France, assiège Chinon à l'automne 1204. Après s'être emparé du fort Saint-Georges, il prend le château le 24 juin 1205. Il y fera édifier le donjon. Plusieurs rois de France y passeront ensuite.
Philippe IV de France, dit Philippe le Bel s'en servit même comme prison pour enfermer les dirigeants de l'Ordre du Temple (et notamment le Grand Maître Jacques de Molay) avant leur jugement. On peut encore aujourd'hui retrouver des inscriptions sur les murs de la tour du Coudray, qui leur sont attribuées.
Guerre de Cent Ans
Article détaillé : Guerre de Cent Ans.En 1427, une grande partie de la France est occupée par les Anglais lorsque Charles VII décide de s'installer à Chinon. Il y emménage avec sa cour. C'est là que Jeanne d'Arc viendra l'y trouver, venant de Lorraine avec une escorte de six hommes. Elle est reçue dans la salle du logis, somptueusement décorée pour l'impressionner. La grande salle est éclairée de 50 torches, 300 gentilshommes en riches costumes sont réunis et le roi se dissimule dans la foule, un courtisan ayant revêtu son habit.
On raconte qu'elle le reconnut sans hésitation et qu'elle s'adressa à lui en ces termes:
Gentil Dauphin, j'ai nom Jehanne la Pucelle : le Roi des Cieux vous mande par moi que vous serez sacré et couronné en la ville de Reims et vous serez le lieutenant du Roi des Cieux qui est le roi de la France. Après beaucoup de questions du roi, Jeanne reprit : « Je te dis de la part de Messire que tu es vrai héritier de France et fils du roi, et il m’envoie à toi pour te conduire à Reims afin que tu y reçoives ton couronnement et ton sacre, si tu en as la volonté. »[2][3]
C'est à la suite de cet épisode que Jeanne d'Arc eut la confiance de Charles VII et fut nommée chef de guerre. Pendant son séjour au château, elle est logée dans la tour de Coudray, sans doute par superstition. C'est cette même qui servit autrefois à retenir prisonnier Jacques de Molay.
Déclin et restauration
La cour du roi quitta le château en 1450. Notons cependant que Louis XII y revint en 1498 pour recevoir le légat du pape, César Borgia, venu lui porter la bulle de son divorce avec Jeanne de France.
Par la suite, Richelieu en devient propriétaire en 1633, et le château restera dans sa famille jusqu'à la Révolution française. Mais il est mal entretenu et commence à tomber en ruines.
Un premier essai de restauration fut lancé par Prosper Mérimée en 1854, qui fit consolider toute l'enceinte Sud.
Devenu par la suite propriété du département, le château fit l'objet de plusieurs restaurations, dont la dernière fut lancée en 2006. Il est ouvert aux visiteurs, et la tour de l'Horloge abrite aujourd'hui un musée consacré à Jeanne d'Arc.
Notes et références
- ↑ Il semble en fait que Louis XI n'ait jamais fait usage de ces fameuses cages en fer, ou en tous cas, pas comme on nous les décrit souvent.
- ↑ Procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc, Déposition de Jean Pasquerel, Traduction R. P. Dom H. LECLERCQ (1906)
- ↑ Il existe plusieurs traductions de ce passage, différant par l'orthographe et l'agencement de certains mots
Voir aussi
Autour de Chinon
- Richelieu (Indre-et-Loire)
- La Deviniere
- Candes-Saint-Martin
- Le château du Rivau
- Jardins de la Chatonnière
- Chinon
Liens externes
- Article et photos sur le château de Chinon
- Article sur le château
- Article sur l'histoire du château
- Article sur le château
Sources
- Jean Mesqui, Châteaux forts et fortifications
- Jean-Yves Barrier, Architectures - Chinon, Rennes, St-Pierre-des-Corps
Images du château de Chinon
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