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Chauffeurs d'Orgères
Les Chauffeurs d'Orgères désigne une bandes de criminels qui s'introduisaient la nuit chez les gens et leur brûlaient les pieds dans la cheminée ou sur les braises pour leur faire avouer où ils cachaient leurs économies. Leur anonymat leur permettait d'agir en toute impunité pendant plusieurs années.
Sommaire
Histoire
Les Chauffeurs d'Orgères se rattachent à la tradition de banditisme sous l'Ancien Régime. Un certain Fleur-d'Épine regroupe une bande de mauvais garçons et installe son quartier général à Orgères-en-Beauce. Les troubles de la Révolution facilitent leurs menées criminelles. Prétendant jouer un rôle politique, Fleurs d'Épine se lie avec des conspirateurs royalistes. Il est pris, emprisonné à Versailles en juillet 1792 et finit égorgé au cours des massacres de septembre.
Son premier lieutenant, François Girodot, surnommé le Beau François, prend le commandement de la bande. L'association dispose d'hommes de main, environ 400, dont un quart de femmes, mais aussi d'une logistique avec ses officiers, prêtres, instituteurs, tous plus ou moins au ban de la société. Elle a ses souterrains et retraites secrètes. Les activités s'étendent sur sept départements, particulièrement dans l'Eure-et-Loir et le Loiret.
Les pingres comme ils s'appelaient eux-mêmes sévissent dans la région de 1792 à 1798. Ils attaquent par groupes de plusieurs dizaines d'individus les châteaux ou fermes isolées. Ils pillent, violent et tuent avec une cruauté qui remplit d'effroi la population. On estime leurs méfaits à plusieurs centaines d'assassinats.
En juillet 1797, le Beau François est arrêté avec un de ses adjoint à la foire d'Étampes. Ils sont condamnés à 14 ans de fers, mais arrivent à s'évader début août.
La maréchaussée renforce sa vigilance et le maréchal des logis Vasseur se met en campagne. Le 30 janvier 1798, il arrête un membre de la bande qui lui offre de faire prendre toute la bande. Le 3 mars, le Beau François est arrêté avec ses six derniers lieutenants.
Il faut 18 mois au juge Paillard pour rédiger l'acte d'accusation. Hors des bandits morts en prisons ou au cours des rafles, il reste 82 prévenus, dont 37 femmes, qui comparaissent devant le tribunal de Chartres. Huit hommes et onze femmes sont acquittés, vingt hommes et trois femmes sont condamnés à mort ; les autres à des peines allant de 30 ans de fers à 2 ans d'emprisonnement. Aucune grâce n'est accordée et les condamnés montent sur l'échafaud le 12 vendémiaire.
Le Beau-François a, une fois de plus, réussi à s'échapper au cours de l'instruction. Il sera arrêté le 1er frimaire de l'an IX dans les Deux-Sèvres et fusillé sur place avec une bande de dix brigands, détrousseurs de diligences.
Bibliographie
P. Leclair, Histoire des brigands, chauffeurs et assassins d'Orgères (1799), rééd. La Bibliothèque, coll. « Les Bandits de la Bibliothèque », Paris, 2006.
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