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Château de Templeuve
Le château de Templeuve se situe comme son nom l'indique à Templeuve dans la commune de Tournai en Belgique.
Historique
Au XIIe siècle, la famille de Rumez habite le château de Dossemer. Cette famille va fonder une chapelle en leur demeure pour que les seigneurs ne doivent plus aller jusqu'à l'église paroissiale. Le château de Dossemer était une forteresse considérable au Moyen Âge. C’était une seigneurie particulière dont la position topographique était telle que les souverains, comtes de Flandre, y plaçaient une forte garnison commandée par un châtelain. O. Petijean, dans son étude sur les vieilles demeures seigneuriales, se demande si l’expression « en Dossemer » n’indiquerait pas que, primitivement, ce dernier nom s’appliquait à une certaine étendue de territoire sur laquelle se trouvait une agglomération appelée Templeuve. Les proportions se seraient renversées : Templeuve serait devenu le bourg principal, qui a donné son nom à la commune. Et la raison de cette déchéance de Dossemer, avec celle de la promotion de Templeuve, il faudrait la chercher, vraisemblablement, dans l’importance militaire qu’a prise le château fort autour duquel le hameau de Templeuve s’est développé, au point d’éclipser le chef-lieu précédent. Raison plausible qui amène à une autre conclusion : le château fort de Templeuve devrait-être alors une forteresse destinée à jouer un rôle considérable entre des régimes différents et même rivaux.
La seigneurie de Templeuve est déjà mentionnée à la fin du XIIIe siècle. En 1278, Guillaume de Mortagne reçoit la seigneurie de Rumez, qui est maintenant un hameau de la commune. Guillaume est aussi seigneur de Dossemer, à côté de Templeuve. De là, on suppose qu’il reçut également la seigneurie de Templeuve. Toujours est-il qu’au début du XIVe siècle, son fils, Guillaume II, la donnera en douaire à sa femme.
Dossemer et Templeuve resteront aux Mortagne jusqu’à la fin du XIVe siècle. On peut supposer que la famille Mortagne aurait pu progressivement agrandir la demeure seigneuriale et avoir ainsi jeté les fondations du premier château fort à Templeuve-en-Dossemer. En 1414, seul Templeuve tombera aux mains de la famille du Quesnoy. Puis, viennent les Blondel et enfin les Lannoy.
Vers 1500, le château est sans doute devenu une gentilhommière et une ferme.
Château dessiné par Sandérus
Les transformations de l’armement militaire décidèrent les seigneurs à démolir leur vieille et incommode forteresse pour remplacer par une demeure opulente et moderne. Par respect des traditions féodales qui survivront encore pendant deux siècles, on maintiendra les douves, mais on remplacera le pont-levis par un pont fixe en pierre. Primitivement, des douves longeaient toutes les façades du château. La douve contournant le château vers l’est a été supprimée en 1845 par Victor de Formanoir de la Cazerie.
Pont de pierre avec son blason
Les tours, privilège de la noblesse seigneuriales seront gardées plutôt comme ornement que précaution défensive, ainsi que la forme quadrilatère imposée jadis par les nécessités militaires.
Le château, tel qu’il se présente actuellement, se compose de quatre ailes de hauteurs inégales. Quatre tours d’angles flanquent extérieurement l’imposante construction. Seize croix de Malte, taillées dans la pierre, quatre à chacune des quatre tours n’ont toujours pas révélé le secret de leur origine.
Croix de Malte
En 1594, les nouveaux héritiers du château, vont se mettre à l’ouvrage et le transformer selon la mode du temps. Ils laissèrent le sous-sol, les caves du côté nord dans leur état primitif. Ils ont rehaussé l’étage d’une demi-aile. Ils remplacent le pont-levis par un pont de pierre à trois arches et modernisent les salles en y construisant une imposante cheminée ornée du blason de Nicolas et d’Anne qui se lit : « parti de pourpre au chevron d’or, et de gueules fretté d’or ». La première partie est l’écu des de la Cambe, l’autre celui des de Marquais. L’écu qui est ici un losange de pierre sur pointe porte la date 1606, un témoin de près de quatre siècles.
Blason de Nicolas de le Cambe et d’Anne de Marquais
La modernisation paraît avoir eu comme but systématique d’exclure tout ce qui rappelait le style flamand et de réaliser un ensemble mêlant les types traditionnels et tournaisiens. Ce sont les Demasières qui, alors propriétaires du domaine, en faisaient relief et hommage au roi de France Louis XV. En 1728, ils vont mettre les maçons à l’œuvre. En trois tranches de travaux, le renouvellement, parfois sur base des gros œuvres anciens, comme l’indiquent les ancres, date de 1741 pour des granges de l’aile nord, de 1747 pour l’aile d’entrée et de 1778 pour la partie encore basse à l’époque de l’aile sud-ouest.
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