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Château de Sainte-Hermine
château de Sainte-Hermine Ajouter une image
Présentation Période ou style Propriétaire actuel privé Classement inscrit MH 17 février 2005 Géographie Latitude
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(Chercher ce lieu)Pays France Région Pays de la Loire Département Vendée Commune Sainte-Hermine modifier Le château de Sainte-Hermine, situé à Sainte-Hermine, en Vendée, a traversé les siècles, du Moyen Âge jusqu'à nos jours.
Sommaire
Histoire
Le Haut Moyen-Age
Jusqu’au Xe siècle, seules les localités de Theodericiacum (aujourd'hui commune de Thiré) et du Langon, avaient de l’importance, c’est à peine si Sainte Hermine était composée d’une ferme et de quelques cabanes, ce siècle vient tout changer. En effet, une tour fut construite au bout de la langue de terre que la rivière enceignait de trois côtés (au milieu du château actuel) et dont on compléta la défense à l’aide d’une tranchée qui permit à l’eau de circuler à l’entour.
Dans ces temps de désordre et d’invasion, chacun avait besoin d’appui, les cabanes des serfs, les maisons des colons libres et des artisans venaient se grouper à l’abri des hautes murailles des châteaux et sous la protection des gens d’armes. C’est ce qui se produisit à Sainte-Hermine. A peine cette forteresse fut-elle achevée, qu’on vint de toutes parts se mettre sous sa protection, et qu’elle eut bientôt une importance considérable s’étendant sur toutes les paroisses environnantes, entre le Lay et le Marais. Du coup Thiré rentra dans la clientèle du propriétaire du château. C’est que cette localité et bien d’autres, dépourvues de points défendables, n’offraient plus de sécurité à leurs habitants, qui durent, en présence de dangers renouvelés chaque jour, solliciter un appui étranger.
De Saint Hermand à Sainte Hermine
La forteresse s’appelait en ce temps là, la tour et/ou château de Saint-Hermand. En effet, la seule église du bourg, était dédiée à Sancti Hermetis (Saint Hermand). Il reste quelques vestiges de cette petite église, situés place Clemenceau.
Bien des années plus tard, au XIVe siècle la chapelle du château fut érigée en paroisse, sous le vocable de Sainte Hermine. Ce changement de saint patron fut effectué par le seigneur du château, pour une raison que l’on ignore. Le bourg le plus proche du château prit donc le nom de Sainte Hermine et la partie du bourg la plus éloignée garda le nom de Saint-Hermand. Il fallut attendre la Révolution pour voir notre ville de nouveau réunie. En effet, la commune de Saint-Hermand disparut le 5 Fructidor an VIII, (le 24 août 1800). Un décret impérial la raya de l’existence.
Une baronnie très importante
La seigneurie de Saint-Hermand, devenue baronnie de Sainte-Hermine, fut vite très importante. Un précompte datant de 1484, nous fait connaître les hommages dus à ladite seigneurie et les noms des fiefs qui en dépendaient. Ainsi, ce sont plus de cent fiefs et arrières fiefs qui relevaient du château de Sainte-Hermine, avec droit de rachat, et qui devaient le service à cheval à son baron, vassal lui-même du vicomte de Thouars. Curieusement cette première baronnie de Sainte-Hermine épouse, assez justement, la forme du canton actuel de Sainte-Hermine, avec en plus la commune de Saint-Laurent de la Salle et du Langon. La baronnie de sainte Hermine s’agrandit considérablement, au fur et à mesure des siècles, au point de devenir, tout au long des 17ème et XVIIIe siècle, la deuxième baronnie de France et première seigneurie du Bas-Poitou.
Ainsi, Anne de Mornay, veuve de Jacques des Nouhes, rend hommage, le 15 septembre 1632, à Henri de La Tremoille, pour sa baronnie de Sainte Hermine, qui dit-elle : « Tiens selon ses anciennes enclaves à ma terre de Saint Valérien et aux terres et seigneuries et marais du seigneur évêque de Maillezais et l’Hermenaud et des seigneuries de Velluire et de l’Angle ; et d’autre part, vers le midi, aux marais, terres du prieuré de Vouillé et abbé de Saint-Maixent et des seigneuries de Chaillé, abbés de Moureilles et Nalliers ; d’autre part et vers l’occident, aux seigneuries de Sainte Gemme, baronnies de Mareuil et Bournezeau, la rivière du Lays qui nous sépare est pour moitié entre deux seigneuries du prieuré de Lesbaudi ; d’autre part, vers le septentrion, à ma terre et châtellenie de la Tabarière, à la châtellenie de La Jaudonnière et à ma châtellenie de La Chapelle-Thémer, la rivière de Semaigne qui est commune et par moitié entre deux, et encore à ma terre et châtellenie de la Caillère ; … hors lesquelles confrontations est et dépend de ladite baronnie une enclave près de la ville de Talmond, etc. »
De prestigieux propriétaires
La liste des seigneurs de Saint Hermand, puis Sainte Hermine, ne remonte pas au-delà du début du Xe siècle. Le premier connu se nommait Pierre Troncas, vint ensuite les familles de Chabot, puis Lusignan, qui, en 1270, par Eustache de Lusignan, apporte le château en dot à Dreux de Mello. Jeanne, petite fille d’Eustache, le reçoit en dote le jour de son mariage avec Raoul de Brienne, comte d’Eu et connétable de France.
Leur fils Raoul II de Brienne, qui naquit au château de Saint Hermand se vit élever au rang de connétable en 1344, après que son père eut perdu la vie dans un tournoi.
Par succession le château passa à Marie de Sully, qui eut trois époux : Charles de Berry, comte de Montpensier, Guy (VI) de La Trémoille, de qui elle eut un fils, puis Charles d'Albret, connétable de France, qui éleva celui-ci.Le château restera pendant plus d’un siècle dans la famille des La Trémoïlle. A la fin du XVIe siècle, Sainte Hermine appartint à Charlotte de La Trémouille, qui, pour être princesse, épousa le prince de Condé, beaucoup plus âgé qu’elle et grabataire. Elle sera accusée, pendant sept ans, d’avoir empoisonné son vieux mari. Son page, qui était également son amant, finira par avouer son crime.
Très discréditée par cette aventure, elle vend la baronnie de Sainte Hermine à François des Nouhes, chef calviniste, compagnon du roi Henri IV, chevalier des ordres du roi Henri IV, lieutenant général des armées du roi et gouverneur de Fontenay le Comte. Celui-ci marie son fils Jacques avec Anne de Mornay, fille du vieux compagnon d’Henri IV, connu sous le nom de « Pape des protestants ». Le roi Henri IV dote les époux et Jacques des Nouhes reçoit le titre de marquis (celui qui est aux marches du royaume)et surtout il devient gouverneur du Bas-Poitou. Poussés par Philippe de Duplessis-Mornay (qui indiquera dans deux de ses testaments vouloir être enterré à Sainte Hermine) les jeunes époux construisent, sur le château médiéval, le château que nous connaissons maintenant (terminé en 1622).
Leur fille, seule descendante (elle perd son père et ses deux frères deux ans après l'inauguration du château par le roi Louis XII), apporte la baronnie de Sainte Hermine à la famille de Courcillon, marquis de Dangeau, dont les membres sont enterrés dans la chapelle du château. Leur fils, Philippe de Courcillon, baron de Sainte Hermine, est un personnage célèbre de l'époque de Louis XIV.
Après une enfance à Sainte Hermine, Philippe de Courcillon, baron de Sainte Hermine et marquis de Dangeau, calviniste converti par Bossuet, accède aux honneurs de la cour de Louis XIV, grâce à sa carrière militaire. Il débute une carrière militaire en Flandres, où il servit sous Turenne en 1657. Bien plus tard, en 1772, le marquis atteint l’apogée de ses gloires militaires : le roi en fait son aide de camp et lui offre le titre de Colonel du Régiment du Roy (en remplacement du roi lui-même, puis aide-de-camp de roi. On le retrouve à plusieurs reprises en qualité de diplomate. Courtisan à Versailles et favori royal, il obtient fortune et renommée grâce aux jeux (reversi, trictrac,…) à la cour. Il devint Conseiller d’Etat d’épée et achète la charge de gouverneur de Touraine en 1667. Historien officiel du roi Louis XIV, il est élu membre de l’Académie Française à l’âge de 30 ans sans avoir rien publié. On le reconnaît poète intime de la cour. Il accède en 1693 à la fonction de Grand Maître Général des ordres religieux, militaires et hospitaliers de Notre Dame du Mont Carmel et de Saint Lazare de Jérusalem. Enfin en 1704, il est nommé membre honoraire de l’Académie des Sciences.
Par ailleurs, dans son éloge funèbre de cette même Académie (1720), Fontenelle rapporte ses exploits au jeu à la cour : « … il divertissoit les Reines, et égayoit leur perte. Comme elle alloit à des sommes assés fortes, elle déplut à l’économie de M. Colbert, qui en parla au Roy, même avec quelque soupçon. Le Roy trouva moyen d’être un jour témoin de ce jeu, et placé derrière le marquis de Dangeau sans en être aperçu. Il se convainquit par lui-même de son exacte fidélité, et il fallut le laisser gagner tant qu’il vouloit ».
Le marquis de Dangeau marie sa fille avec Charles d'Albert duc de Picquigny, qui hérite du château. Le château passe ensuite dans les mains de leur fils Marie, Charles, Louis d’Albert duc de Monfort, de Cheuvreuse, duc de Luynes, Pair de France, Prince de Neufchâtel, Marquis de Saissac et de Dangeau, Comte de Tours et de Dunois, Baron de Sainte Hermine, Colonel Général des Dragons, Gouverneur et Lieutenant général pour le Roi de la Ville, prévôté et vicomté de Paris. Puis le fils de ce dernier, Charles d'Albert duc de Lyunes vend le château à Louis-Constantin Joussaume, seigneur de La Bretesche et de Tiffauges, maréchal de camp.
Le château est abandonné pendant la période de la révolution, un herminois venant prendre toutes les huisseries. La commune de Sainte Hermine voit passer pendant ces années de troubles, les troupes bleus et les troupes blanches. C'est d'ailleurs le 13 août 1793 que l'ensemble des généraux Vendéens (sous le commandement de d'Elbée et en présence de Charette) se réunissent à l'Auberge du Bon Pasteur afin de préparer l'attaque de la ville de Luçon.
Après la révolution le château passe par héritage aux comtes de La Poëze. Sous le second empire le comte de La Poëze est le maire et conseiller-général de Sainte Hermine, député de la Vendée et Chambellan de l'Empereur Napoléon III.
Puis le château est vendu en 1877 à la famille Michelon-Landois-Buet. Armand Landois est maire de Sainte Hermine et réalise un certain nombre de modifications dans le château. C'est son arrière petit-fils François Buet qui vend le château à Claude et Jeanne de La Tour de Saint Lupicin. En décembre 1998, leur gendre Laurent Poultier du Mesnil et leur fille leur fille Anne reprennent le château où ils organiseront le festival de l'Histoire de France de Sainte-Hermine.
De prestigieux visiteurs
Philippe III dit le Hardi
Le premier connu fut Philippe III dit le Hardi, fils de Saint Louis, qui rentrant des croisades où son père venait de mourir, perdit dans une tempête plusieurs membres de sa famille, parmi lesquels son épouse et son oncle le comte de Poitiers. Héritant de ce comté, qui fut directement rattaché au royaume de France, le roi entreprit un voyage dans sa province, visitant les plus grands seigneurs de la région. C’est ainsi qu’il vint à Sainte Hermine en mars 1272.
Henri IV
L’histoire nous apprend que le roi Henri IV vint souvent au château de Sainte Hermine, à tel point qu’une des rues de la commune reçut le nom de « rue du Béarnais ». En effet, le propriétaire du château à cette même époque était François des Nouhes, un puissant seigneur qui, au coté du Béarnais, prit part aux sièges de Fontenay, Luçon, Montaigu et qui assista à la grande victoire de Pirmil. Henri IV l’en récompensa en lui conférant les titres très honorifiques de « chevalier de ses ordres et de lieutenant général des armées du roi ». Le roi vint rendre visite à son compagnon et aimait à « forcer le lièvre » dans la baronnie de Sainte Hermine. Ce fut le dernier visiteur royal du vieux château fort, car la forteresse fut en partie transformée au début du règne de Louis XIII.
Louis XIII à Sainte Hermine
Le mardi 19 avril 1622, à 8 heures du matin, le roi Louis XIII arrivait à Sainte Hermine, de retour de sa victorieuse expédition contre le duc de Rohan, prince de Soubise, chef rebelle et parjure des huguenots, qui venait de mettre à feu et à sang tout le pays, depuis Nantes jusqu’aux Sables. Une nombreuse escorte accompagnait le roi : Plusieurs membres de la famille royale, dont le prince de Condé, commandant en chef des armées du royaume, Antoine de Bourbon, gouverneur de Bretagne, Nicolas de Bourbon, grand-prieur de France, le duc d’Orléans-Longueville ; les personnalités militaires principales du royaume, à savoir, les maréchaux de Vitry, de L’Hospital et de Praslin ; deux princes de l’Eglise, Henry de Gondy, cardinal de Retz, et l’archevêque de Reims ; Le gouverneur de la province, le comte François de La Rochefoucauld-Bayers, et le chef de l'armée catholique du bas Poitou, Gabriel de Chasteaubriand des Roches-Baritaud. Bref, une puissante mise en scène qui avait, évidemment, pour but, d’impressionner les huguenots et d’épargner le sang des sujets égarés. Le jeune roi (il avait tout juste 21 ans), suivi de sa cour, fut reçu au château de Sainte Hermine, par Anne des Nouhes et son fils, en l’absence de son mari, et « fit avec distinction les honneurs de sa maison ». Cette dernière était la fille de Philippe Duplessis-Mornay, conseiller d’Henri IV et surnommé le « Pape des protestants » ; son mari Jacques des Nouhes, protestant lui aussi, était le fils de François des Nouhes, compagnon d’Henri IV et lieutenant général des armées du roi. Cette appartenance au protestantisme explique la rigueur et la sobriété de la construction du château, qui venait d’être achevé deux ans plus tôt par l'architecte fontenaisien Mathurin Bernard (en 1620). Le roi entreprit donc d’inaugurer cette construction et « vint attacher le bouquet au faîte du nouvel édifice » (en haut du pavillon que l’on peut apercevoir du chemin communal qui longe le château, nommé chemin des Planches).
Architecture
La tour en éperon date de la fin du XIIIe siècle
L'ancien château-fort du XVe siècle a été reconstruit au début du XVIIe siècle et malgré les transformations du XIXe siècle, l'intérieur conserve des aménagements et des décors peints du début du XVIIe siècle[1].
Le château en totalité a été inscrit monument historique par arrêté du 17 février 2005
Annexes
Articles connexes
Notes et références
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