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Château de Billy
Château de Billy Présentation Période ou style médiéval Type château-fort Début construction XIIIe siècle Fin construction XVIe siècle Propriétaire initial Hugues Colombi Destination initiale Forteresse Propriétaire actuel commune de Billy Destination actuelle Office de tourisme Classement Monument historique Géographie Latitude
LongitudeNon renseigné
(Chercher ce lieu)Pays France Région historique Bourbonnais Subdivision administrative Allier Subdivision administrative Auvergne Commune Billy modifier
Le Château de Billy est un château fort du XIIIe siècle située sur la commune de Billy à 14 km au nord de Vichy dans le département de l’Allier (France).Sommaire
Histoire
Apparition du château actuel
Bien que l’on ne connaisse pas la date exacte de construction du château ni même l’entière réalité historique concernant l’occupation du site (les origines pouvant remonter à l’époque gauloise ou gallo-romaine) avant l’apparition de ce « castrum », il est possible d’établir une ère chronologique qui implique la constitution d’un édifice fortifié proche de celui qui existe aujourd’hui. En effet, l’étude de l’architecture (Philippienne), du contexte historique (conquête de l’Auvergne par le roi de France Philippe-Auguste jusqu’en 1213) conjuguée aux quelques sources textuelles et données archéologiques sur Billy laisse penser que la forteresse a été construite au début du XIIIe siècle subissant probablement, par la suite (et notamment après 1232), de plus ou moins grandes modifications.
La forteresse intégrée au patrimoine des Bourbon
Avec l’aide des textes médiévaux, nous savons que le château de Billy fut très tôt le siège d’un bailliage royal puis celui d’une châtellenie liée au futur duché de Bourbon. Auparavant, l’édifice (et toutes ses dépendances) avait été vendu par le seigneur Hugues Colombi au sire Archambaud VIII (famille de Bourbon) qui étendait son territoire jusqu’aux portes puis sur les marges de l’Auvergne. Fort logiquement, le site était avant tout stratégique du fait des rivalités avec les puissants comtes d’Auvergne (par moment alliés des Anglais) qui dominaient encore une partie du territoire correspondant au département de l’Allier.
L’influence des Bourbon dans la région participa, d’une part, à la constitution d’un bourg castral puis d’une ville franche et fortifiée sur le site, et d’autre part, à accroître la prospérité de la châtellenie de Billy jusqu’au début du XVIe siècle. Le contrôle des ducs sur le territoire se percevait aisément par l’intermédiaire des capitaines-châtelains, officiers et représentants ducaux à la tête des différentes circonscriptions. D’ailleurs, l’un des capitaines les plus connus de Billy ne fut autre que Pierre, bâtard de Bourbon, de 1471 à 1488, fils du duc Jean II. Ainsi, Billy (et son château) était à son apogée, au XVe et XVIe siècle, au point que la châtellenie étendra sa juridiction sur 62 paroisses et 3 seigneuries, ce qui en fera, à ce moment là, la deuxième plus importante, en termes de surface, sur les 17 châtellenies bourbonnaises existantes.
La période post-médiévale
Les siècles suivants, le château connaîtra une lente agonie bien que l’on continuera à l’employer pour diverses fonctions. Tout d’abord, c’est le 2 février 1576, en pleines guerres de religions, que la forteresse connaît ses plus grands déboires avec le siège protestant mené par le prince de Condé en personne. Lui, le prince Jean Casimir, fils de l’Electeur Palatin du Rhin et leurs hommes occuperont le château un bref moment avant de poursuivre leur marche. L’édifice, ainsi qu’une partie des remparts de la basse-cour et de la ville vont subir des dégâts qui ne seront jamais réparés. Cet événement, bien qu’il ne soit pas le seul élément déclencheur, met à terre le prestige et toute la symbolique de puissance que dégageait le château de Billy pendant sa période faste. Après cela, ce dernier cessera d’être le siège de la châtellenie qui, pourtant, perdurera jusqu’à la Révolution française. Par conséquent, ne possédant plus une fonction d’habitat ni de système de défense adéquat ou encore un rôle centralisateur du pouvoir, la forteresse (et la justice qui en dépendait) est donnée en gage à des bailleurs de fond, le 31 juillet 1596, par le roi de France Henri IV qui avait besoin de renflouer les caisses de l’Etat suite aux longues guerres de religions. De Sébastien Zamet, financier italien, conseiller du roi et surintendant des finances de Marie de Médicis au comte d’Arfeuilles, en passant par Anne-Léon de Montmorency, membre de l’illustre famille, les engagistes se succèderont jusqu’au-delà de la Révolution. Ainsi, durant l’époque « moderne », le château sera aménagé en prison jusqu’au transfert de cette dernière fonction vers la ville de Cusset, en 1790.
Après la Révolution
En même temps que le château de Billy perd de son prestige et de son intérêt aux yeux des hommes, l’édifice ne cesse de se détériorer et plus encore avec l’abandon qui le guette à partir du XIXe siècle. Durant ces deux derniers siècles, le « castrum » est plus ou moins abusivement occupé par la population locale, qui, pour une partie, contribue à sa dégradation. Pour le reste, le temps, combiné au manque d’entretien et d’intérêt de la part des bailleurs, fait son effet. C’est seulement le 17 mai 1921 que le château est classé aux Monuments Historiques mais surtout, c’est le 28 août 1963 que la commune de Billy rachète la forteresse à 7 des descendants des derniers seigneurs engagistes. Aujourd’hui, le château appartient toujours à la commune et revit tous les ans, au gré des saisons, grâce aux différentes animations organisées par l’office de tourisme.
Architecture et situation
Le château de Billy est situé en plein cœur du bourg actuel même s’il est légèrement en retrait vers l’Ouest et ainsi à proximité de la rivière Allier. Il est bâti sur un promontoire gréseux à ciment calcaire et composé aussi de marnes. C’est une butte d’une cinquantaine de mètres de hauteur. Le château et sa basse-cour dominent ainsi la rivière et toute la vallée de l’Allier qui s’étend jusqu’au coteau de Marcenat. Le village de Billy, quant à lui, occupe toute la partie basse de la butte de manière radio-concentrique par rapport à la forteresse.
L’enceinte principale du château adopte un plan ovoïdal car sa base suit probablement le contour du promontoire rocheux sur lequel elle est érigée. Cette dernière, qui encadre une cour aujourd’hui vide, possède un diamètre d’une cinquantaine de mètres d’Est en Ouest et une quarantaine de mètres du Nord au Sud. Pour ce qui est de la basse-cour, elle se situe un peu plus bas en direction de l’ouest et du sud-ouest, et adopte une forme ovoïdale dont la surface s’étend sur plus de cent-vingt mètres dans sa longueur, du nord au sud, et un peu moins d’une centaine de mètres dans sa largeur, en somme comme un œuf. Celle-ci possède encore aujourd’hui sept tours demi-circulaires qui sont reliées par des courtines aussi bien rectilignes que parfois courbées ou saccadées dans leur tracé par la faute du relief.
La partie centrale du château est cantonnée de six tours demi-circulaires au Nord, Sud et Ouest avec notamment le châtelet d’entrée, très imposant, ainsi que d’une tour ronde un peu plus grosse que les autres, à l’est, qui est accolée à une tour de guet élancée et octogonale dans sa forme. Le plan qu’adopte la forteresse dans son ensemble (avec la basse-cour) ne fait aucun doute concernant sa typologie : celui-ci est caractéristique du XIIIe siècle et du mouvement de construction lancée par le roi de France Philippe-Auguste à cette époque. Les tours circulaires sont d’ailleurs, à elles-seules, de véritables marques de fabrique tellement elles symbolisent le pouvoir capétien. Notons, par ailleurs, comme autre symbole, les archères en rame dispersées sur l’édifice castral.
Si le château de Billy a gardé en grande partie son architecture du XIIIe siècle, il est probable qu’il y avait un certain nombre de différences par rapport à l’état actuel. De plus, l’édifice a subi des transformations à partir du XIVème siècle avec l’aménagement du châtelet d’entrée, la construction d’une tour de guet et d’un passage en encorbellement, et la probable surélévation de la tour maîtresse. Enfin, la cour du château devait abriter une série de bâtiments et logis dont les seules traces visibles se lisent sur la face interne des courtines (cheminées…). En effet, outre son statut de forteresse quasi imprenable, le « castrum » était avant tout un lieu de vie servant aussi de résidence.
De nos jours, le château se visite d’avril à octobre et l’accès aux remparts offre notamment un splendide panorama sur la vallée de l'Allier.Bibliographie
Julien Jobard, Billy (03), le pôle castral et paroissial, Mémoire de Master "Histoire et Archéologie", 2007-2008, 179 p.
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