- Charles Gilbert Romme
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Charles-Gilbert Romme
Charles-Gilbert Romme, né le 26 mars 1750 à Riom, décédé le 18 juin 1795 à Paris, est un homme politique et révolutionnaire français.
Sommaire
Biographie
De Riom à Paris, via Saint-Petersbourg
D'une famille bourgeoise de Riom (Auvergne), il fait ses études en même temps que son frère, le futur mathématicien Charles Romme, au collège des Oratoriens de Riom puis, pendant cinq ans, à Paris. De 1779 à 1790, il devient le précepteur de Paul Stroganov, fils du comte russe A.S. Stroganov, à Saint-Pétersbourg, puis à Genève et enfin à Paris. En janvier 1790, il crée à Paris le club des Amis de la loi, ce qui le rend populaire et lui permet d’être élu le 10 septembre 1791, le 11e sur 12, à l’Assemblée législative, où il participe avec Condorcet au Comité d'instruction, et le 6 septembre 1792, le 4e sur 12, à la Convention, où il siège sur les bancs de la Montagne, par le département du Puy-de-Dôme.
À la Convention
Après la journée du 10 août 1792, la chute de la monarchie rendait caduque la constitution de 1791, ce qui entraîne la convocation de la Convention nationale. L'une de ses premières tâches est de faire le procès du roi ; le conventionnel Romme vote la mort de Louis XVI (janvier 1793). Il fait partie du Comité d'instruction publique où il joue un rôle important. Il est notamment chargé de concevoir le calendrier révolutionnaire ; il présente, le 17 septembre 1793, son rapport au Comité d'instruction publique, qui l'accepte, sans pouvoir s'accorder sur la nomenclature. La Convention l'adopte le 5 octobre 1793 (les noms de mois sont de Fabre d'Eglantine) ; le 24 octobre (3 brumaire an II), elle adopte la nomenclature proposée par Fabre d'Églantine.
Représentant en mission
La Convention nationale envoie nombre de ses membres, munis de larges pouvoirs, auprès des armées et dans les départements. Romme est missionné au moins deux fois (Cf. M. Biard, Missionnaires de la République).
- à l'armée des côtes de Cherbourg le 30 avril 1793. Il est arrêté à Caen le 9 juin avec son collègue Prieur de la Côte d'Or. Retenus comme otage par les fédéralistes dans le château de Caen, ils sont libérés le 29 juillet après l’écroulement de l'insurrection en Normandie. Selon la légende, Charles-Gilbert Romme aurait conçu la premier ébauche du calendrier républicain pendant sa captivité[1].
- en Dordogne et départements voisins pour activer la fabrication de canons pour la Marine et pour épurer les administrations locale, du 24 pluviôse an II (12 février 1794) au 4 vendémiaire an III (25 septembre 1794).
Il est donc absent de Paris au moment du 9 Thermidor.
De la Crête aux journées de Prairial
À son retour sur les bancs de la Convention, Romme s'associe au groupe d'une trentaine de députés qui conteste la politique des thermidoriens et entendent poursuivre l'œuvre de la Montagne, groupe qu'on surnomme les « crêtois ».
Le 1er prairial an III (20 mai 1795), l'émeute populaire envahit la Convention. Dans la cohue, un conventionnel, Féraud, est assassiné, sa tête promenée au bout d'une pique. La séance est suspendue mais reprend dans la soirée: les représentants « crêtois », dont Romme, font voter une série de loi favorables aux émeutiers. On pense aujourd'hui que cette reprise de séance était une manœuvre pour compromettre les derniers Montagnards - à la fin de la séance, quatorze députés sont placés en état d'arrestation. Onze d'entre eux sont déférés devant une commission militaire, dont six (Bourbotte, Duquesnoy, Duroy, Goujon, Romme et Soubrany) sont condamnés à mort le 29 prairial (18 juin 1795). Ils tentent de se suicider à l'audience; trois d'entre eux, parmi lesquels Gilbert Romme, y parviennent. Alors qu'ils descendent l'escalier pour monter dans la charrette, son camarade Goujon sort un couteau caché, se frappe au cœur, et le passe à Romme. « Je meurs pour la République » sont ses derniers mots. On les surnommera par la suite les « martyrs de Prairial. »
Source partielle
- Adolphe Robert, Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Edgar Bourloton, 1889, tome 5 (de Romeuf à Rouet), p. 191-192
Notes et références
- ↑ Jean-Yves Marin et Jean-Marie Levesque (dir.), Mémoires du Château de Caen, Milan, Skira ; Caen, Musée de Normandie, 2000, p. 159
Orientations Bibliographiques
- Galante Garrone, Alessandro, Gilbert Romme, histoire d’un révolutionnaire, 1750-1795, Flammarion, 1971 (Einaudi, 1959).
- Ehrard, Jean (dir.), Gilbert Romme (1750-1795), actes du colloque de Riom (19 et 20 mai 1995), Société des études robespierristes, 1995.
- de Paulis, Mara, Gilbert Romme, naissance et mort d'un révolutionnaire, Atlantica, 1998.
- Biard, Michel, Missionnaires de la République, Les représentants du peuple en mission (1793-1795), Comité des travaux historiques et scientifiques, 2002.
- Gilbert Romme, Correspondance, 2 tomes, Presses universitaires Blaise Pascal Clermont-Ferrand II, 2006
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