- Charles-Michel Billard
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Charles-Michel Billard, né le 16 juin 1800 à Pellouailles-les-Vignes (Maine-et-Loire) et mort en 1832, est un médecin français.
Biographie
Orphelin dès son bas âge, il resta confié à la tendresse d'une tante, dont les soins contribuèrent à développer ses heureuses dispositions. Il commença ses études à Laval, et vint les terminer à Angers, où de très bonne heure se manifesta en lui, pour l'observation de la nature, un goût prononcé qui laissa bientôt apercevoir la direction à laquelle il s'abandonnerait.
La carrière médicale fut celle qu'il résolut de suivre, et, en 1819, il s'inscrivit à l'école secondaire d'Angers, où peu de temps après il obtint une place dans le service de l'hôpital. Ce premier succès accrut son ardeur, et fut bientôt suivi d'autres, qui, en récompensant son zèle pour l'étude de l'anatomie normale et pathologique, et pour l'observation des maladies, lui ouvrirent une mine féconde en éléments d'instruction. Ce fut pénétré déjà des principes philosophiques de Bacon, et nourri de la lecture de Morgagni, qu'il vint à Paris pour compléter son éducation médicale dans la fréquentation des hôpitaux.
Au milieu de cette grande école, rapprochant sans cesse les symptômes observés pendant la vie des malades, des altérations trouvées après leur mort, il parvint en peu de temps à recueillir une grande suite de faits qui lui permirent de mettre au jour un ouvrage estimé, sous ce titre : Traité de la membrane muqueuse gastro-intestinale dans l'état sain et dans l'état morbide, ou Recherches d'anatomie pathologique sur les divers aspects sains et morbides que peuvent présenter l'estomac et les intestins, Paris, 1825, in-8°. En même temps il traduisait de l'anglais les Principes de chimie de Thomson, Paris, 1825, 2 vol. in-8° ; insérait dans les journaux de médecine une observation de paralysie partielle de la face, provenant d'une lésion avec perte de substance du tronc du nerf facial, et des considérations sur quelques altérations de couleur de la substance corticale du cerveau, et donnait une édition du Précis de l'art des accouchements de Michel Chevreul (Paris, 1826, in-12), à laquelle il ajoutait une histoire rapide des vices de conformation du fœtus.
Ayant obtenu au concours une place d'interne à l'hospice des Enfants-Trouvés, il ne tarda pas à sentir vivement le manque d'un ouvrage complet sur les maladies des nouveau-nés, et résolut de remplir cette lacune. Quelques mémoires sur la chute du cordon, ombilical, sur le croup, sur l'induration du tissu cellulaire et sur le cil des enfants qui viennent de naître, indiquèrent la manière dont il envisageait ce sujet difficile, objet alors constant de ses méditations. Un moment, toutefois, il fut distrait par un voyage dans la Grande-Bretagne, qui lui fournit l'occasion de publier des documents d'un haut intérêt sur les hôpitaux, les établissements de charité et l'instruction médicale tant en Angleterre qu'en Écosse ; mais à son retour il se hâta de livrer à l'impression son Traité des maladies des enfants nouveau-nés et à la mamelle, fondé sur de nouvelles observations cliniques et d'anatomie comparée., Paris, in-8° ; 2e édition, Paris, 1855, in-8°. A cet ouvrage, il joignit un Atlas d'anatomie pathologique pour servir à l'histoire des maladies des enfants, Paris, 1828, in-4°, dont il avait lui-même peint les figures originales avec une grande vérité.
La même année, il prit le grade de docteur, et soutint à cette occasion une Dissertation médico-légale sur la viabilité, Paris, 1828, in-4°, dans laquelle il appréciait le degré d'influence des diverses maladies du fœtus considérées comme obstacles à l'établissement de la vie. Peu de temps après, il vint demeurer à Angers, où les fatigues inséparables d'une clientèle étendue ne purent le distraire entièrement de son goût décidé pour la littérature médicale.
Il y traduisit les Leçons sur les maladies des yeux de Lawrence (Paris, in-8°), augmentées d'un Précis de l'anatomie pathologique de l'œil. II donna aussi quelques mémoires sur l'emploi du calomel dans le croup, sur un cas particulier de colorisation bleue de la peau, causée par une altération de la transpiration, et sur un cas de supposition de part. Enfin il publia quelques opuscules d'un intérêt purement local, un Projet d'association pour l'extinction de la mendicité dans la ville d'Angers (Angers, 1851, in-8°) ; un Rapport sur la souscription destinée à l'établissement d'un dépôt de mendicité dans la ville d'Angers, ibid., 1831, in-fol.) ; les Statuts et Règlements pour la maison destinée à l'extinction de la mendicité, ibid., 1851, in-8°).
Une phthisie pulmonaire vint prématurément interrompre sa carrière, le 21 janvier 1832. Un de ses condisciples, le docteur Ollivier, a porté de lui un jugement que nous transcrirons en entier, parce qu'il n'est qu'équitable, bien que sorti de la plume d'un ami :
« Ce qu'a écrit Billard porte généralement le cachet de a cette observation éclairée qui s'entoure des lumières et de l'expérience que l'on puise dans l'histoire approfondie de la nature. Ce ne sont pas seulement les faits qu'il observe qui constituent la base des principes qu'il veut établir ; une érudition acquise avec discernement lui fournit encore des éléments- ce nombreux pour compléter ou rectifier les résultats de ses propres recherches. Il était doué d'un este prit juste et réservé, qui le tenaii en garde contre les écarts où pouvaient l'entraîner l'ardeur et la facilité de son imagination. Interprète ingénieux et fidèle de la nature, il s'atlaclie surtout à ne parler que d'après ses inspirations. »
Une notice historique sur Billard, insérée dans les journaux de médecine, a été imprimée séparément.
Source
- « Charles-Michel Billard », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
Catégories :- Médecin français
- Naissance en Maine-et-Loire
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- Décès en 1832
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