Chambara eiga

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Chanbara

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Le chanbara (チャンバラ? chambara avec la méthode Hepburn originelle) est un genre cinématographique et théâtral japonais de bataille de sabre.

Le nom chanbara vient de la contraction des onomatopées chan-chan bara-bara qui désignent le bruit de la lame tranchant la chair. Le genre est également appelé ken geki (film de sabre) et est parfois assimilé à un sous-ensemble du jidai-geki (film historique).

Sommaire

Un genre très codifié

Les thèmes

Le genre obéit à des codes très précis dans l'intrigue, les personnages et la forme. Le héros est un combattant solitaire qui doit suivre le Bushido (Voie du Guerrier), un code d'honneur dont l'irrespect entraînait le seppuku. Il peut être un samuraï ou un rōnin, c’est-à-dire un paria.

Les combats obéissent à un rythme particulier qui joue sur l'attente suivie d'échanges de coups de sabre violents et rapides. Très sanglant, le film se termine souvent par une grande bataille ou un Dai-Ketto (grand duel).

Les personnages

Histoire du chanbara

L'origine

Le chanbara, comme le cinéma japonais en général vient du théâtre traditionnel. Du Kabuki d'abord, puis surtout de l'œuvre de Sawada Shôjiro qui offre des combats plus énergiques. La fascination du public pour les samurai est donc antérieure au cinéma.

Kanamori Bansho révolutionne le genre en s'inspirant des pièces de Sawada et du cinéma occidental. Il dynamise les combats en utilisant les ressources du montage.

Le genre devient très populaires dans les années 1920 avec des stars telles que Denjiro Okochi qui incarnent des héros mythiques. Ainsi Tange Sazen, le héros borgne et manchot dans Le pot de un million de ryô (1935).

Les réalisateurs Ito Daisuke avec Le Journal de voyage de Chuji (1927) et Masahiro Makino avec Duel à Takatanobaba (1937) ont également contribué au genre.

Le début de la guerre en 1935 entraîne une censure sévère qui interdit les histoires pessimistes. On retient les adaptations des romans de Eiji Yoshikawa par Hiroshi Inagaki puis par Kenji Mizoguchi.

De l'après guerre aux années 1960

Après la pause due à la guerre, le chanbara renaît en 1954 grâce au film de Akira Kurosawa Les Sept Samourais. Il mélange le film d'époque et le film de sabre ce qui le rend plus accessible notamment pour le public occidental.

La même année, Inagaki Hiroshi adapte l'histoire de Musashi par une trilogie dont le premier épisode reçoit l'Oscar du meilleur film étranger. Musashi est interprété par Toshiro Mifune qui devient l'un des plus célèbres acteurs japonais.

Kurosawa donne ses lettres de noblesses au genre qui était méprisé par la critique avec La Forteresse cachée, Sanjuro et Yojimbo.

Une année seulement après la sortie de Yojimbo, en 1962 Masaki Kobayashi réalise Hara-Kiri donnant un ton définitivement noir au genre. À travers le chambara, le réalisateur vient interroger les valeurs communes de cette époque, honneur et respect, ces mêmes valeurs qui ont porté le Japon militariste durant la Seconde Guerre mondiale. Le genre porte alors les germes d'une vive critique sociale et politique. Le film recevra le grand prix du jury de Cannes en 1963.

À la même période, c'est le début de la grande série Zatoichi permettant à l'acteur Shintaro Katsu de rentrer dans la légende. De même, la série est l'occasion pour le studio de la Daiei d'exploiter les artisans locaux à la réalisation. Ainsi vont s'illustrer Kenji Misumi, Tokuzo Tanaka ou encore Kazuo Ikehiro.

Et puisque ces années 1960 sont propices à la critique, même les grands mythes fondateurs sont revus, à l'exemple de Musashi. C'est Tomu Uchida qui s'occupera de réaliser les six films dans lesquels, à son tour, il questionne la Voie du Samouraï refusant continuellement de l'admettre comme un bien fondé.

Dans la même idée, Kihachi Okamoto pose sur le genre un regard cynique teinté d'ironie, il fait avec Le sabre du mal la description désespérée d'un univers nihiliste où l'honneur des samouraïs n'est plus qu'une mascarade, les hommes sont dominés par une Voie envoûtante qui prend peu à peu possession d'eux jusqu’à en faire de véritables démons.

Enfin, pour Hideo Gosha les années 1960 représentent une belle période pendant laquelle il va explorer le chanbara, en jouant constamment avec ses codes. C'est ainsi que dès son premier film, Les Trois Samouraïs Hors-la-loi, il renverse l'honneur habituel du samouraï en le faisant patauger dans la boue. On est loin de l'image idéalisée d'hommes riches et respectés. Mais surtout le réalisateur s'applique à travers ses personnages principaux à démontrer la contradiction morale d'un code d'honneur. Un code qui les pousse à tuer pour mieux les réprimander, qui parle d'honneur quand il n'y a que lâcheté environnante et mépris des autres. Il pousse ses personnages à se désolidariser du groupe pour suivre leur propre chemin, s'épanouir spirituellement. Ce travail atteint son apogée en 1969, avec Puni par le ciel.

Le déclin

La décennie 1970 est marquée par la série de 6 films Baby Cart (子連れ狼) adaptée du manga de Koike Kazuo et Koseki Kojima.

L'héritage

Le chanbara influence les réalisateurs occidentaux. Cela se traduit par des reprises comme Les Sept Mercenaires de John Sturges reprenant les Les Sept Samourais. Sergio Leone avec Pour une poignée de dollars (1965) et George Lucas dans La Guerre des étoiles doivent également au combat de sabre japonais (et dont le mot Jedi est fondé sur jidaigeki).

L'animation a donné également des films de sabre comme Kamui no Ken de Rin Taro et Jubei Ninpucho.

Plus récemment, le genre a connu des succès importants avec Zatoichi (2003) de Takeshi Kitano et avec Kill Bill de Tarantino.

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