- Cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême
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Cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême Présentation Culte Catholique romain Type Cathédrale Rattaché à Diocèse d'Angoulême (siège) Début de la construction v. 1100 Fin des travaux 1128 (consacration)
Importantes restaurations au XIXe siècleStyle(s) dominant(s) Roman Protection Classé MH (1840)[1] Géographie Pays France Région Poitou-Charentes Département Charente Ville Angoulême Coordonnées modifier La cathédrale Saint-Pierre est une cathédrale catholique de style roman située à Angoulême. Elle est l'une des plus remarquables églises de Charente.
Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[1].
Sommaire
Historique
Son emplacement, près des remparts de la ville et d’une ancienne porte de la cité, correspondrait à celui d’un sanctuaire primitif, antérieur à la chrétienté.
Une première cathédrale fut construite au cours du IVe siècle. L’édifice disparut au moment de la prise d’Angoulême par Clovis, lorsque celui-ci chassa les Wisigoths, après la victoire de Vouillé, près de Poitiers, en 507.
La deuxième cathédrale fut consacrée vers 560. Elle fut incendiée, sans doute par les Normands.
La troisième fut l’œuvre de l’évêque Grimoard, également abbé de Brantôme en Périgord, qui utilisa les revenus de l'abbaye pour financer la construction de la cathédrale. Elle fut consacrée en 1017. Elle ne vécut qu'un siècle, ses dimensions étant trop réduites. L'Angoumois, au début du XIIe siècle, comptait parmi les plus riches comtés du duché d'Aquitaine, en raison de la fertilité de son sol et du commerce actif. La cité d'Engolesme (Angoulême) pouvait donc se doter d'une vaste cathédrale.
Sa réalisation est due à Girard II, un des personnages les plus célèbres de son temps. Successivement professeur, évêque et légat de quatre papes, ami des ducs d'Aquitaine, conseiller des comtes d'Angoulême, il se révéla également un artiste de premier plan. Il dirigea les travaux de sa cathédrale. Ceux-ci commencèrent vers 1110 et l'église fut consacrée en 1128.
La cathédrale a cependant été plusieurs fois remaniée au cours des siècles et a ainsi perdu son aspect primitif. Elle fut par exemple amputée d'un clocher durant les guerres de religion, au XVIe siècle.
Sur la façade deux thèmes iconographiques sont développés : l'Ascension et le Jugement Dernier. Le Christ debout apparaît dans une mandorle, tel qu'il se montra le jour de son Ascension. Deux anges de haute taille s'adressent aux Apôtres afin de leur montrer la céleste vision. Tous leurs regards, ainsi que ceux des élus, dispersés sous de grands arcs, se tournent vers le Sauveur dans une attitude confiante. Les réprouvés, au contraire, rejetés sous des arcades latérales, devenus la proie de Satan, subissent leur châtiment. Ainsi le thème de l'Ascension se poursuit par celui du Jugement Dernier.
En plus de ces thèmes, les artistes ont représenté des scènes de la vie terrestre, avec ses luttes et ses souffrances : épisodes ayant trait à des chasses et à des activités variées.
D'importantes restaurations faites de 1852 à 1879, par l'architecte français Paul Abadie, ont sensiblement modifié l'intérieur et l'extérieur de l'édifice. Sur la façade, un pignon et deux clochetons ont été ajoutés par esprit de symétrie, ce qui lui enlève son aspect médiéval.
À l'intérieur, la cathédrale est couverte de coupoles sur pendentifs. Jadis éclairé par deux tours-lanternes, le transept n'a gardé que celle située au nord (clocher en grande partie remonté par Abadie, qui remplaça la majeure partie des chapiteaux romans par des œuvres modernes ; les sculptures du XIIe siècle furent utilisées pour des travaux de voirie[réf. nécessaire]). Le chœur, semi-circulaire, autour duquel rayonnent quatre absidioles, est couvert d'un berceau et d'un cul-de-four.
Anecdote
L'évêque Girard II, fondateur de la cathédrale Saint-Pierre, mort en 1136, fut déclaré schismatique à la suite de sa prise de position en faveur d'un antipape, Anaclet, alors que l'Église gallicane avait pris officiellement le parti d'Innocent II, en 1130 lors de l'élection de deux souverains pontifes par des conciles différents.
Sa dépouille exhumée de la cathédrale fut transférée à l'extérieur dans un emplacement inconnu puis rapprochée par la suite, mais toujours secrètement quant à sa situation. Un historien amateur ayant permis de redécouvrir cette sépulture en 2004, l'actuel évêque d'Angoulême a fait déposer la dépouille du bâtisseur à une place plus en rapport avec son rang, dans le chœur de la cathédrale[2].
Jean d'Orléans (1400 † 1467), le « Bon Comte Jean d'Angoulême » repose lui aussi dans cette cathédrale à l'angle entre les marches du chœur et celles du transept sud.
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Fausse porte à droite de la porte centrale : linteau de la chanson de Roland - À gauche un gonfanon, puis Roland, neveu de Charlemagne, poursuit Marsile, roi de Saragosse, tranche de son épée le bras de l'adversaire dont le cheval a déjà tourné bride. Puis, sur la scène suivante, Marsile tombe devant la porte ouverte de Saragosse
Notes et références
Bibliographie
- François Collombet - Les plus belles cathédrales de France - Sélection du Reader's Digest - Paris - 1997 - (ISBN 2709808889) ,
- Charles Daras - Angoumois roman - Éditions Zodiaque - La Pierre-qui-Vire - 1961
- Pierre Dubourg-Noves - La Cathédrale d'Angoulême - Éditions Ouest-France - Rennes - 1996 - (ISBN 2737319862)
- Pierre Dubourg-Noves - La cathédrale d'Angoulême - dans Congrès archéologique de France - 153e session - Charente - 1995 - pp. 37-68 - Société Française d'Archéologie - Paris - 2000
Liens externes
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