Cathédrale Saint-Lambert

Cathédrale Saint-Lambert

Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège

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50° 38′ 44″ N 5° 34′ 27″ E / 50.645515, 5.574038

Cathédrale Saint-Lambert 1770 dessin dans La Meuse années 1970.jpg
Gravure de la cathédrale Saint-Lambert
La cathédrale Saint-Lambert au XVIIIe siècle
La cathédrale Saint-Lambert en 1780

La cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert fut la cathédrale de Liège jusqu'en 1794, date du début de sa destruction. Cette immense cathédrale gothique, à la mémoire de saint Lambert, occupait l'actuelle place Saint-Lambert, au cœur de Liège.

C’est à cet endroit que saint Lambert, évêque de Maastricht fut assassiné vers 705. Saint Hubert, son successeur, inhuma son corps sur le lieu du martyr, qui devint un lieu de pèlerinage. Peu après, le siège épiscopal fut transféré de Maastricht à Liège et le lieu érigé en cathédrale. Plusieurs édifices se succédèrent à cet emplacement. Tout d'abord un Martyrium est construit, celui-ci certainement ordonné par Saint Hubert et dont l'orientation vers l'ouest est inhabituelle et justifie la présence d'un chœur occidental dans les cathédrales postérieures. Deux cathédrales suivent. La première, construite à la fin du VIIIe siècle, est en style carolingien. Une nouvelle église vient remplacer celle-ci aux environs de l'an mil. Son style est ottonien alors en vogue dans le Saint Empire romain germanique (dont Liège faisait partie). Deux tours se dressaient aux croisées des transepts, ajoutant à la monumentalité de l'édifice. Cependant on peut remarquer, et cela reste présent dans le plan de la cathédrale définitive, que les entrées se trouvent sur les flancs sud et nord de l'édifice et non dans l'axe du chœur. Ceci provient peut-être d'une superstition selon laquelle le mal viendrait de l'ouest et qu'une entrée de ce côté pourrait lui permettre d'entrer dans la maison de Dieu. Beaucoup d'édifices religieux de la région mosane présentent cette caractéristique. Ceci explique en outre la possibilité de construire un deuxième chœur.

L’évêque Notger y installa, en 978, un chapitre de soixante chanoines. Il y bâtit la vaste église ottonienne dotée d’une crypte dans laquelle furent installées les reliques du saint martyr. Un massif occidental, deux chœurs opposés, deux transepts et un « cloître » oriental caractérisaient cette architecture qui s’inspirait du modes germaniques (conformément aux valeurs impériales, issue du modèle germanique). Le monument subit de profondes transformations en sous-œuvre dans le courant des années 1140-1180.

Décédé le 7 août 1106, l'empereur déchu et excommunié Henri IV y est inhumé par le prince-évêque Otbert après avoir fait enlever le coeur et les entrailles. Les évêques germaniques protestent et déclarent que la cathédrale sera profanée tant que le corps y reposera. Henri V fera détérer son père et tranférérer ses restes à la cathédrale de Spire le 15 août 1106[1].

Dans la nuit du 28 au 29 avril 1185, un violent incendie éclate dans une des maisons qui sont accolées au cloître de la cathédrale et ne tarde pas a gagner celle-ci. On entreprit, dès le lendemain, sa reconstruction en style gothique, en utilisant une grande partie des fondations antérieures.

Dès 1189, une partie de la cathédrale est restaurée, puisque l'archevêque de Cologne se déplace pour consacrer l'église. En 1197, les reliques de saint Lambert, mises à l'abri après l'incendie, réintègrent l'édifice.

Pourtant, la réédification complète est loin d'être terminée. L'argent manque. Des processions sillonnent le diocèse pour collecter les fonds nécessaires à la reconstruction. Au milieu du XIIIe siècle, le pape Innocent IV accorde des indulgences à ceux qui aident à la rénovation de la cathédrale. Signes manifestes de la lenteur d'un chantier qui mettra encore de longues décennies, sinon plusieurs siècles, à se concrétiser.

Enfin, à partir de 1391, on appuya, à l'ouest du croisillon sud du transept oriental, une tour, haute de 135 mètres, dont le clocher culminait à la même altitude que la colline de la citadelle. Son érection marqua, en 1433, l’achèvement du gros-œuvre. Sa vie durant, elle constitua un signal visuel pour tout qui approchait de la ville.

La cathédrale Saint-Lambert mesurait 96 mètres de long et 173 mètres en comptant les cloîtres. En incluant les chapelles collatérales, sa largeur était de 37 mètres. Sous clef de voûte, elle s'élevait à quelque 30 mètres de haut. Son style, mais en aucun cas ses dimensions, la rend comparable à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Les tours de sable caractérisant sa façade ouest s'apparentent fortement aux cathédrales saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles et Breda (aux Pays-Bas) ainsi qu'à la basilique Notre-Dame de Tongres

L'archéoforum de Liège, situé actuellement sous la place Saint-Lambert, propose une visite des ruines de la cathédrale mais également les vestiges des différentes occupations du site depuis la préhistoire jusqu'au XVIIIe siècle.


Volume reconstitué

Volume reconstitué

Sommaire

La destruction de la cathédrale

Bonaparte, Premier Consul (Ingres). À l'arrière plan, on peut apercevoir la Cathédrale Saint-Lambert de Liège, à une époque où elle était pourtant en cours de démolition par décision des révolutionnaires liégeois.

En 1794, sous le régime français, au lendemain de la révolution liégeoise, on entama la démolition du monument, décidée l’année précédente. Les révolutionnaires liégeois la considéraient comme le symbole du pouvoir du prince-évêque. On s’en prit d’abord aux plombs de la toiture, afin d'en faire des armes et des munitions, ainsi qu'à la charpente. On nomma même une "Commission destructive de la cathédrale" ! La démolition de la grande tour fut mise en adjudication en 1795. En 1803, on abattit les tours occidentales. Le terrain fut définitivement nivelé en 1827, à l’exception d’un pan de muraille de l’ancien passage entre le palais et la cathédrale, qui était encore debout en 1929.

L'énervement et le défoulement passé, il fallut se résoudre à retrouver une cathédrale pour la ville et on choisit la collégiale Saint-Paul, la plus au centre de la ville. On la modernisa sensiblement et on y transféra les trésors sauvés. Ceux-ci peuvent être visités aujourd'hui, dans le cloître de la Cathédrale. Des pièces exceptionnelles d'après les spécialistes : orfèvreries, ivoires, manuscrits, sculptures et reliquaires…

Ruine de la cathédrale Saint-Lambert

Ruine de la cathédrale Saint-Lambert

Ruine de la cathédrale Saint-Lambert

Conseil de lecture

Philippe, Joseph, La Cathédrale Saint-Lambert de Liège, édition Eugène Wahle

Notes et références

  1. D. Droixhe, "Une histoire des Lumières au pays de Liège", les Editions de l'Université de Liège, 2007, p. 15

Liens externes

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