- Cathédrale Notre-Dame d'Embrun
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Cathédrale
Notre-Dame d'EmbrunPrésentation Nom local Notre-Dame du Réal Culte Catholique romain Type Ancienne cathédrale
(aujourd'hui église paroissiale)Rattaché à Diocèse de Gap Début de la construction Au XIIe siècle Fin des travaux Au XIIIe siècle Style(s) dominant(s) Roman + Gothique Protection Monument historique (1840) Géographie Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Hautes-Alpes Ville Embrun Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
modifier L'église Notre-Dame-du-Réal est l’ancienne cathédrale du diocèse d'Embrun.
Sommaire
Présentation
Jadis, cette cathédrale s'appelait Notre-Dame-des-Rois à cause de la fresque miraculeuse de l'Adoration des Rois Mages, détruite par les protestants en 1585. C’est le monument le plus important des Alpes françaises, construite de 1170 à 1220, époque de transition entre les architectures romane et gothique, elle s'inspire largement de la tradition lombarde.
Histoire
Embrun est l'ancienne Eburodunum, elle a eu une position importante sur la route qui reliait l'Italie à l'Espagne par le Montgenèvre. Capitale des Caturiges, elle devient une civitas sous Néron, puis la métropole de la province des Alpes-Maritimes.
Saint Marcellin y fonde un évêché en 365 qui est resté la métropole de la province ecclésiastique des Alpes-Maritimes jusqu'à la Révolution. Les archevêques sont princes d'Embrun depuis le XIIIe siècle.La vie de saint Marcellin indique qu'il a construit une église à Embrun.
Pour les premiers temps de l'église à Embrun, on dispose des textes rédigés par Grégoire de Tours. Il indique qu'il y avait une admirable basilique élevée sur le tombeau des saints Nazaire et Celse martyrisés à Embrun. Dans un passage il note que Marcellin a «construit une piscine à baptiser dans laquelle le jour de Noël et l jour de la Cène du Seigneur l'eau sélève par l'effet de la vertu divine et de là passe dans une autre piscine où lacoutume était autrefois établie de baptiser» (De gloria confessorum).
Les Lombards ont dû saccagger la ville vers 570-575.
Les Sarrasins qui s'installant en Provence à La Garde-Freinet vont faire de nombreuses razzia dans les Alpes. En 916 (-926 ?), ils remontent la vallée de la Durance et franchissent les cols des Alpes. C'est au cours de cette incusion qu'ils tuent l'archevêque d'Embrun, saint Benoît, et l'évêque de Maurienne, saint Odilard. Après avoir saisi de l'abbé de Cluny Mayeul, le comte de Provence Guillaume s'empare de La Garde-Freinet en 973. La paix revenue après le départ des Sarrasins permet à l'archevêque saint Ismide (1007-1010) de restaurer la cathédrale.
Accusé de simonie, l'archevêque Hugues est remplacé par Viminien en 1055. La bulle du pape Victor II permet de vérifier que la cathédrale est alors consacrée à la Vierge.
La construction de l'imposante cathédrale actuelle n'a pu être rendu possible que grâce à l'accroissement des moyens matériels de l'évêque et du chapitre. C'est après les bulles des papes Adrien IV et Alexandre III assurent aux archevêques une partie des revenus des mines d'argent de l'Argentière et de Freyssinières. Le diplôme de Conrad III accorde à l'archevêque les régales impériales, les droits de battre monnaie, de péage, de justice, en 1151. Ces actes se sont ajoutés aux donations du comte de Provence Raimond-Béranger II ou III.
Des textes du premier quart du XIIIe siècle indiquent que la cathédrale Notre-Dame est neuve.
Architecture
Le porche du Réal, (ou des Rois Mages) de style lombard, dont les deux colonnes reposent sur des lions couchés, abrita pendant plus de deux siècles, la fresque miraculeuse représentant l'Adoration des Mages, objet d'une grande dévotion à Notre-Dame. A l'intérieur, l'emploi des schistes noirs et des calcaires blancs, l'alternance des voûtes en berceau des collatéraux et les croisées d'ogives de la nef, confèrent à cet édifice un rythme original.
Restaurée à plusieurs reprises depuis le XVIIe siècle[1], c'est l'un des plus beaux monuments des Alpes dauphinoises ; le porche est un spécimen de l'art lombard ; les vitraux du XVe siècle, les orgues de la fin du XVe, le retable du XVIIe, les fonts baptismaux du XIe siècle et le trésor sont également remarquables. Le trésor était l'un des plus riches de France, avant d'être pillé au XVIe siècle par les protestants du duc de Lesdiguières.
Depuis 1629, le titre de proto-chanoine de la cathédrale Notre-Dame d'Embrun est attribué au chef de l'État français. Il fut donné pour la première fois à Louis XIII. Ce titre honorifique ne devient effectif que lorsqu’il est venu prendre possession de sa stalle. La distinction n'apporte aucun avantage particulier. Le dernier président qui est venu recevoir ce titre est le général de Gaulle.
Le musée d'art sacré
Un des plus beaux trésors religieux de France, exposé dans la Chapelle Saint-François, renferme une collection remarquable de vêtements sacerdotaux et d'ornements liturgiques du XVe au XIXe siècles, composée de chapes, chasubles, dalmatiques, étoles, manipules, avec broderies en relief au fil d'or, d'argent, de soie, réalisées sur des tissus précieux, velours frappé, satin broché, soie, damas, brocatelle, drap d'or ou d'argent. Des documents, des peintures et des meubles qui sont autant de témoignages de la grandeur passée de l'archevêché d'Embrun
A voir aussi
A voir, les grandes orgues offertes par Louis XI, le maître-autel «à la romaine» du XVIIIe, les stalles du chœur des XVe et XVIe siècles, la rosace du XVe, les autels de bois sculpté ou doré, les sculptures, les statues et les fresques. Le grand orgue de la cathédrale Notre-Dame d'Embrun, érigé initialement en 1464, comprend aujourd'hui 3 claviers positif, grand-orgue, récit, avec pédalier à la française, accouplement à tiroir et soufflets cunéiformes. Cet orgue a été restauré en 2009 par Pascal Quoirin.
Dans l'ancienne sacristie aux boiseries d'attache de noyer du XVIIe siècle, une série de pièces d'orfèvrerie du XIVe au XIXe siècles, des peintures sur bois, sur toile, à la détrempe, sur cuir, des documents sur parchemin, des statues.
Dans la nef de la chapelle une chaise à porteurs du XVIIIe siècle, ayant appartenu aux archevêques d'Embrun, et sur la tribune, un orgue du XVe, qui compte parmi les plus anciens de France, remanié au XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Jacques Thirion, Alpes romanes, Éditions du Zodiaque, La Pierre-qui-Vire (France), ISBN 2736900634, 1991.
- Jacques Thirion, Notre-Dame d'Embrun, p. 91-135, dans Congrès archéologique de France. 130e session. Dauphiné. 1972, Société Française d'Archéologie, Paris, 1974
- François Énaud, Le trésor de la cathédrale d'Embrun, p. 136-151, dans Congrès archéologique de France. 130e session. Dauphiné. 1972, Société Française d'Archéologie, Paris, 1974
- Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) et Directions régionales des antiquités historiques (DRAH), Suivez le guide - Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er trimestre 1986, 198 p.
Guide présentant l'histoire des monuments historiques ouverts au public en Provence – Alpes – Côte - d'Azur (traduit en allemand et anglais). Embrun : Ancienne cathédrale; Eglise des Cordeliers, pp. 39-40
Liens internes
Liens externes
- (fr) Fiche du ministère de la culture
- (fr) Fiche sur le site Structurae.de
- (en) (fr) Site québécois sur les orgues
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