Carnaval de Bailleul

Le géant Gargantua IV sur son char.

Le Carnaval de Bailleul est un carnaval qui se différencie de celui de Dunkerque.

Il se déroule sur cinq jours et démarre le vendredi soir par le cortège carnavalesque nocturne et la sortie du géant Gargantua sur son char.

Un grand cortège de chars est organisé le dimanche. Les chars sont réalisés par des associations qui décorent de fleurs, de dessins et de banderoles, des remorques qui sont tirées par des tracteurs. Ainsi, au passage des chars devant la foule des spectateurs, les associations lancent des confettis. La musique y est très variée mais toujours très rythmée.

Le lundi soir se déroule le concours de masques et d'intrigues. Chacun doit alors faire preuve de créativité et d'originalité pour se distinguer de tous les participants. Ensuite, l'intrigue permise par le port d'un masque est primordiale et constitue un véritable jeu lors du concours. Les vainqueurs sont ensuite annoncés à la Salle des Fêtes où se tient un bal gratuit animé par l'Harmonie municipale de Bailleul.

Comme tous les ans, depuis 1853, le carnaval de Bailleul atteint son paroxysme le jour de mardi gras avec le traditionnel cortège de mardi gras. Le matin, le docteur Picolissimo arrive à la mairie de Bailleul où il est accueilli en grande pompe et en début d'après-midi, le cortège s'ébranle avec le géant Gargantua sur son char accompagné par ses marmitons, des écossais, … et parcourt les rues de la ville jusqu'à la fin du cortège vers 18 heures où le docteur Picolissimo opère à sa manière si particulière des malades atteints de "sinistrose", c’est-à-dire à la scie et à la hache. Le carnaval se clôture avec la rentrée du géant Gargantua dans ses quartiers.

Le carnaval de Bailleul se distingue de Dunkerque également par certains chants traditionnels bien particuliers comme "Piele Wiele Wit", "Treeze" ou encore "Henryke de coiffeur". L'air du géant "Gargantua Galaffre", rythmée de phrases françaises et flamandes rappelle l'origine bien ancrée des bailleulois.

Gargantua

Gargantua I

Il vit le jour en 1853^[1] pour le carnaval créé par la société philanthropique dirigée alors par Emile Colpaert. Il mesurait 12 mètres à la naissance et il fallait 16 porteurs pour le faire danser. Il était représenté assis à une table découpant un mouton entier. Il tenait dans une main une fourchette et dans la main gauche un gobelet, ce bras était articulé : il permettait à Gargantua de lever son verre à la hauteur de sa tête qui, elle aussi pouvait se mouvoir de bas en haut mais également de gauche à droite. En 1894 il fut mis sur un char tiré par 2 chevaux à cause d'une grève des porteurs, durant le carnaval de l'année précédente : le géant tanguait dangereusement par le vent violent. Pour limiter les risques et le mécontentement des porteurs il fut mis sur roues. Sa carcasse était en osier, la tête était resplendissante, une barbe noire ornait sa grosse face rubiconde, il était coiffé d'un chapeau rond et plat. Il fut détruit par les bombardements de Bailleul en 1918.

Gargantua II

Après la première guerre mondiale Gargantua revit le jour en 1921 pour mardi gras. Plus petit, il ne mesure que 6 mètres de haut pour pouvoir passer en dessous des fils électriques des rues de Bailleul mis en place durant son absence. Mais la guerre le décima comme son antécédent, les allemands, pendant l'occupation, le dépouillèrent de son magnifique manteau pour tapisser leur quartier général et la carcasse disparut mystérieusement sans que l'on ne sache comment. On ne sait pas précisément la date de sa disparition.

Gargantua III

Cette troisième version fut créé en 1947 œuvre de Mr. et Mm. Deschodt d'Hazebrouck. Ne ressemblant pas à ses ascendants : il montre son corps en entier, on voit ses jambes et ses pieds. Il a l'air beaucoup plus jeune et semble avoir souffert physiquement de l'occupation allemande et de ses restrictions. Il est toujours installé devant une table bien garnie. Il porte un toqué : c'est une sorte de chapeau à petit bord recouvert de velours. Il est habillé d'un pourpoint aux manches larges, il porte une collerette et un manteau flottant et pourpre. Malheureusement, il fut détruit lors de l'incendie du hangar de la société philanthropique le 25 août 1962.

Gargantua IV

Le lendemain de ce tragique accident, la société philanthropique décide de se remettre a l'œuvre pour perpétuer la tradition Bailleuloise. Le 2 septembre 1962, elle demande l'aide financière de la population qui accepte et se montre très généreuse. La municipalité a également aidé la société en commandant un géant à tête de glaise et au corps d'osier. Madeleine Béat de Lille a été chargée de ce travail. Elle a pris modèle sur l'amiral Nuyter dans un tableau de Jordaens. Ce géant est un bon vivant : il est bien ventru et bien joufflu, il est toujours assis sur son char tiré par deux chevaux, il tient une futaille entre les jambes, il serre un gigot dans la main droite et dans la main gauche un hanap de bonne taille. Il porte un béret Renaissance avec une longue plume d'autruche. Il est vêtu d'un pourpoint de velours bleu et d'une collerette avec un manteau flottant en velours rouge. Il a au cou un énorme collier qui montre la prestance de ce grand seigneur. Assis, il mesure 5 mètres mais debout il mesurerait aux environs de 10 mètres. Sa tête est soutenue par un pilier de bois dont la base est montée sur un roulement à billes qui lui permet de bouger la tête de gauche à droite. Les bras sont également mobiles verticalement ce qui donne l'impression qu'il mange et qu'il boit. A la fin de la fête il est amené triomphalement, vers 17 h 30, dans son hangar rue Poste-aux-Chevaux dans le local de la société philanthropique. Ce géant sort actuellement le Mardi gras à Bailleul pour un grand cortège qui dure toute une après-midi.

Gargantua en parade

Sources et références

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