- Calciopoli
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Affaire des matches truqués du Calcio
L'affaire des matches truqués du Calcio (aussi appelé Calciopoli, voire Moggiopoli[1] pour la presse hostile à la Juventus, du nom de Luciano Moggi) est un scandale sportivo-financier secouant en 2006 le championnat de football italien. Plusieurs clubs sont accusés d'avoir influencé la désignation des arbitres pour leurs matches.
Sommaire
Le scandale de la désignation des arbitres
Au printemps 2006, le scandale éclate suite à la publication dans la presse italienne (La Gazzetta dello Sport et Il Corriere della Sera) de compte-rendus d'écoutes téléphoniques ordonnées par la justice deux ans plus tôt. Le public prend connaissance des conversations de Luciano Moggi, directeur général de la Juventus, et Pierluigi Pairetto, ancien arbitre, chargé par la fédération italienne de football de sélectionner les arbitres pour les rencontres de championnat entre 1999 et 2004. Lors de ces échanges, Moggi donnait ses instructions pour la désignation des arbitres pour les matches de son équipe.
En septembre 2005, le parquet de Turin avait dans un premier temps classé l'affaire, les écoutes téléphoniques ne permettant pas d'établir de corruption ou d'achat de match. Mais la parution dans la presse révolte l'opinion publique. Sepp Blatter (président de la FIFA) qualifie l'affaire de « plus gros scandale de l'histoire du football ».
Suite aux publications des conversations téléphoniques, la commission disciplinaire du football italien a été saisie du dossier. Le scandale implique plusieurs clubs évoluant dans le championnat d'Italie de football : la Juventus de Turin, le Milan AC, la Lazio de Rome et la Fiorentina[2]. Le procureur pense avoir affaire à « un système "sophistiqué" visant justement à se rendre invisible aux médias et à l'opinion publique en agissant lors de phases de jeu "litigieuses", mais pas sur des actions incontestables ».
Les douze membres du Conseil d'administration de la Juve, dont faisait partie Moggi, démissionnent le 11 mai 2006[3]. Mis en examen et accusé d'association de malfaiteurs destinée à la fraude sportive par le parquet de Naples, chargé de l'enquête, Luciano Moggi a été suspendu de toute fonction sportive pour une durée de cinq ans.
Le 14 juillet 2006, le tribunal sportif rend sa décision. La Juve est déchue des titres acquis dans le Calcio lors des saisons 2004-2005 et 2005-2006 et ne pourra prendre part à l'édition 2006-2007 de la Ligue des champions[4]. Elle est rétrogradée en série B (2e division) avec 30 points de pénalité où elle retrouvera la Fiorentina et la Lazio Rome reléguées avec respectivement 12, et 7 points de pénalité. La quatrième équipe concernée, le Milan AC, reste en Série A avec 15 points de pénalité, mais perd sa deuxième place et devra participer au tour préliminaire de la coupe des champions et ne sera pas qualifié d'office.ref www.uefa.com..
Les clubs italiens font appel. Ils mettent en avant le manque de témoignages les concernant. Le 25 juillet, contrairement à ce que demandait le procureur Stefano Palazzi qui souhaitait une aggravation des peines, la cour fédérale d'appel de la justice sportive les revoit à la baisse. La Juve est finalement le seul club relégué[5] et le Milan AC, pénalisé de 30 points, passe de la seconde à la quatrième place et participera au tour préliminaire de la Ligue des Champions. La Fiorentina et la Lazio de Rome restent en Série A mais sont privées de Coupe d'Europe.
Rebondissement le 27 octobre 2006 par suite de la décision de la Cour arbitrale du Comité national olympique italien : les clubs condamnés voient leurs pénalités réduites de façon importante, ainsi la Juventus passe de 17 à 9 points de retard, la Fiorentina de 19 à 15 et la Lazio de 11 à 3. Seul le Milan AC n'a pas bénéficié dans cette décision d'une réduction de sa pénalité (8 points).
Condamnations intermédiaires
Club 2005-2006 2006-2007 amende Suspension de terrain Juventus -91 points[6] -9 points 120 000 € 2 matches AC Fiorentina -30 points -19 points 100 000 € 3 matches Lazio Rome -30 points -11 points 100 000 € 3 matches Milan AC -30 points -8 points 100 000 € 1 match Précédents
Il ne faut pas oublier que déjà en 1982, le Milan AC s'était vu rétrogradé en division inférieure pour avoir truqué un match avec Bologne afin de lui éviter la relégation. Le gardien international de Milan, Enrico Albertosi, avait d'ailleurs été radié des terrains à vie.
Notes & références
- ↑ La création de ces noms est impropre d'un point de vue étymologique. Elle se réfère pour les journalistes qui en sont à l'origine à un précédent scandale qui a secoué l'Italie, celui de Tangentopoli en 1992
- ↑ cf. « Quand la Juve choisit l'arbitre... », L'Équipe, 5 mai 2006
- ↑ cf. « Le conseil démissionne », L'Équipe, 11 mai 2006
- ↑ cf. « La Juventus en Serie B », L'Équipe, 14 juillet 2006
- ↑ Leader de série B, la Juventus de Turin retrouvera certainement la Série A pour la saison prochaine 2007-2008.
- ↑ Relégation en Série B et annulation des deux derniers titres de Champion d'Italie
Voir aussi
Articles connexes
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