- Caius Lucilius
-
Lucilius
Pour les articles homonymes, voir Lucilius (homonymie).Caius Lucilius dit Lucilius (né en 180 ou 148 av. J.-C.[1] à Suessa Aurunca - mort en 102 ou 101 av. J.-C.) est un poète latin fondateur de la satire.
Sommaire
Biographie
Originaire de Suessa Aurunca en Campanie[2], Lucilius est un chevalier issu d'une très riche famille sénatoriale qui possédait des terres dans le sud de l'Italie jusqu'en Sicile. Lucilius ne s'est jamais lancé dans le cursus honorum, préférant administrer ses propriétés. Sa seule activité civique est la participation à la guerre contre Numance en 133. À Rome, il fréquente le cercle de Scipion Émilien : Laelius, Sempronius Tuditanus, Panétius, etc. Il fait partie des rares auteurs latins auxquels un philosophe grec ait dédicacé une œuvre, ici Clinomaque. Riche et pourvu de bonnes relations, Lucilius avait donc la possibilité de composer des satires.
Les Satires
On ne sait si les Satires de Lucilius furent publiées à mesure de leur rédaction ou non. En tout cas, après sa mort, une édition en 30 livres s'imposa, dont il ne subsiste plus aujour'hui que 1 378 vers.
De la satura à la satire romaine
Les livres 26 à 30 contiennent les poèmes les plus anciens, écrits entre 131 et 126. Comme chez Ennius ou Naevius, ils sont de mètres divers (septénaires trochaïques, sénaires iambiques, etc.), selon la définition d'origine de la satura (« mélange ») qui était alors un recueil de poésies variées. L'orientation critique de ces poèmes, les lie cependant à la satire. Les livres 22 à 25, écrits en distiques élégiaques, presque entièremment perdu, serait plutôt des épigrammes.
Les livres 1 à 21, écrits en hexamètres dactyliques entre 126 (livre 1) et 107 (livre 20) traitent de tous les sujets sous le seul mode de la critique. En donnant une forme fixe à la raillerie, qui ne s'exprimait auparavant que dans les comédies (chez Plaute ou Térence, par exemple), Lucilius crée un genre, la satire romaine, qui a une longue postérité, avec Juvénal, Horace ou Perse et qui est le seul genre purement romain. Selon Quintilien, « satura tota nostra est »[3].
Le contenu des satires
Le livre 1 parodie les séances du Sénat romain sous la forme d'une assemblée des dieux, le livre 2 commente le procès de deux hommes que Luculius détestait également, le livre 3 raconte un voyage de Lucilius en Sicile, le livre 9 traite d'orthographe[4]. Les autres livres sont fragmentaires.
Les attaques de Lucilius, propriétaire terrien conservateur, sont surtout portées contre la nobilitas progressiste, son appât du gain et dont la politique, selon lui, mettait en danger la grandeur romaine. Il condamne l'enflure des poètes tragiques et leur premier représentant Accius, ainsi que l'hellénomanie.
Notes et références
- ↑ Ces années-là, les noms des consuls étaient les mêmes. Cependant, eu égard aux autres éléments connus de sa vie, les historiens optent plutôt pour une date comprise entre 180 et 168.
- ↑ Hubert Zehnacker et Jean-Claude Fredouille, Littérature latine, p. 59
- ↑ Cité par Hubert Zehnacker et Jean-Claude Fredouille, Littérature latine, p. 58 (Quintilien, Institutions oratoires, 10, 1, 93)
- ↑ Hubert Zehnacker et Jean-Claude Fredouille, Littérature latine, p. 61
Annexes
Bibliographie
- Lucilius, Satires, 3 tomes, (éd. François Charpin), Les Belles Lettres, 1978-1991.
- Hubert Zehnacker et Jean-Claude Fredouille, Littérature latine, PUF, 2001 (ISBN 9782130519515)
- Portail de la littérature
- Portail de la poésie
- Portail de la Rome antique
Catégories : Naissance dans la province de Caserte | Écrivain romain du IIe siècle av. J.-C. | Poète de la Rome antique | Date de naissance inconnue (IIe siècle av. J.-C.) | Date de décès inconnue (IIe siècle av. J.-C.)
Wikimedia Foundation. 2010.