- Boz Dağlar
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Mont Tmole
Mont Tmole 
Carte de la région de la ville antique d'Éphèse montrant le mont Tmole au sud de la Lydie.Géographie Altitude 2 157 m, Boz Dağ[1] Massif Longueur env, 130 km Largeur 20 à 40 km Superficie km2 Coordonnées Administration Pays 
TurquieRégion Égéenne Provinces Manisa, İzmir Géologie Âge Roches modifier 
Le mont Tmole (en grec : Τμώλος ; en latin : Tmolus), Tmolos, Tmolus ou Timolus[2] est une montagne de Lydie, à la limite des provinces turques actuelles de Manisa et d'İzmir, séparant les bassins des fleuves Caystre (Küçük Menderes) au sud et Gediz (Hermus) au nord.
Cette chaîne de montagnes s'appelle actuellement Boz Dağlar en turc (« montagnes argentés/grises »). Elle s'étend sur environ 130 km du golfe d'İzmir à la plaine d'Alaşehir. Ce massif est célèbre en raison de la rivière Pactole qui y prend sa source, tout comme un autre cours d'eau connu depuis l'Antiquité : le fleuve Caystre dont la source se situe sur la face orientale de son point culminant.
Sommaire
Mythologie
D'après Plutarque (46-125), le mont Tmole s'appelait Carmanorion (en grec : Καρμανόριον), du nom d'un fils de Dionysos, qui mourut de la blessure que lui fit un sanglier à la chasse. Son nom de Tmole vient d'un roi de de Lydie, appelé Tmolos, fils d'Arès tombé amoureux d'une nymphe qu'il viole dans un temple d'Artémis. La nymphe se suicide et la déesse Artémis punit le coupable qui s'empale sur des pieux acérés. Le fils du roi donne le nom de son père à la montagne pour l'honorer[3].
Richesses du mont Tmole
Dans l'Antiquité
- Minéraux
Les auteurs grecs et latins ont célébré les richesses du mont Tmole. La richesse en or, ou plus précisément en électrum a fait la réputation de la montagne et du Pactole, mais dès le Ie siècle av. J.-C. cette ressource était épuisée[4]. La région fournissait un autre minerai que Strabon (57 av. J.-C.-avant 25 ap. J.-C.) appelle pseudargyre[5] (en grec : ψευδάργυρος, pseudo-argent) à l'état natif[6]
Plutarque fait aussi état d'un minéral merveilleux qu'il appelle arurophylax (en grec : arouraphylax, ἀρουραφύλαξ, « gardien de la terre (labourée) » ?) :
« Toutes les fois que des voleurs s'en approchent, cette pierre rend le son d'une trompette, et les voleurs, qui se croient poursuivis, s'enfuient et tombent dans des précipices. L'endroit où ils meurent ainsi d'une mort violente est appelé la prison du Pactole[3]. »C'est l'ancêtre de la sirène d'alarme.
Un autre produit merveilleux du mont Tmole, au dire de Plutarque, est la plante dont les fleurs sont couleur de pourpre, appelée chrysopole (en grec : χρυσοπόλη) qui aurait permis aux Lydiens de reconnaître l'or des alliage :
« Pour éprouver si l'or est pur. Pendant qu'il est en fusion, ils en approchent cette plante ; et si l'or est sans alliage, les feuilles de la chrysopole se dorent et retiennent la substance de ce métal ; mais s'il est altéré, elles rejettent cette matière dégénérée[3]. »- Produits agricoles
La montagne était réputée pour être giboyeuse. C'est au cours d'une partie de chasse que le roi Tmolos à eu son aventure.
D'après Virgile (70 av. J.-C., 19 av. J.-C.), le mont Tmole était aussi une source de safran : « Ne vois-tu pas comme le Tmolus nous envoie ses crocus odorants[7] », et de vins réputés[8].
Tourisme
- Sardes
Sardes est sur le flanc septentrional du massif et traversée par le Pactole dans la vallée du Gediz.
- Bozdağ
Le village appelé Bozdağ dans le district d'Ödemiş (province d'İzmir) est une station de ski alpin entre 1 528 m au village et 2 157 m au sommet[9].
- Lac Gölçük
Un peu à l'ouest de Bozdağ, le lac de Gölçük est un lac de cratère à 970 m d'altitude. Avec le village de Bozdağ c'est un lieu apprécié des citadins pendant l'été.
- Birgi
Birgi est dans la vallée du Caystre, près d’Ödemiş. C'est une petite ville construite au XIVe siècle. La plupart des maisons sont cependant du XVIIIe et XIXe siècles. L’Ulu camii (en turc : grande mosquée) est un exemple de mosquée en bois de l’art seldjoukide, elle a été construite par Mehmed Bey, fondateur de l'émirat d'Aydın qui a fait de Birgi sa capitale en 1308. La mosquée a été construite en 1313[10].
- Hypaipa
Hypaipa (Hypépas ou Hypaepes, en grec : Ὑπαιπα ; en latin Hypæpa) est une ville grecque situé sur le versant sud du mont Tmole à environ 6 km au nord d'Ödemiş près du village de Günlüce. Le site n'a pas fait l'objet de fouilles. La ville est citée comme ayant participé à la première guerre de Mithridate en se raliant à Mithridate VI Eupator par crainte de se voir traitée comme l'a été l'île de Chios après la bataille de Chéronée en 86 av. J.-C.[11]. Cette ville était habitée par une communauté d'origine perse ayant conservé des dieux et des rites orientaux[12].
Notes et références
- ↑ Boz Dağ signifie en turc « montagne grise / argentée », c'est un nom employé pour plusieurs sommets et montagnes de Turquie.
- ↑ Timolus cité dans Pline l'Ancien, Histoire naturelle. Livre V, chapitre XXX, La Lydie. [détail des éditions] [lire en ligne]
- ↑ a , b et c Plutarque, « Œuvres morales. Les fleuves, VII, le Pactole » sur L'antiquité grecque et latine
- ↑ Strabon, Géographie. Livre XIII, chapitre IV, La Mysie et la Lydie, §5 [détail des éditions] [lire en ligne].
- ↑ Pseudargyre, en grec moderne le mot désigne le zinc (Zn) (c.f. (el) ψευδάργυρος), mais on discute de savoir s'il s'agit de zinc ou de cuivre arsénié (moins de 5% d'arsenic qui rend le cuivre blanc). Voir (en) R. J. Forbes, Studies in Ancient Technology, BRILL, 1971, 295 p. (ISBN 978-900402652-0) [présentation en ligne], « The production of brass (la production de laiton / cuivre jaune) », p. 283.
- ↑ Strabon, Géographie. Livre XIII, chapitre I, La Troade §56 [détail des éditions] [lire en ligne].
- ↑ Crocus odorants : le safran provient des trois stigmates du pistil du Crocus sativus. Virgile, « Géorgiques. Livre I. Le labourage, vers 50-59 » sur L'antiquité grecque et latine
- ↑ Virgile, « Géorgiques. Livre II. Le arbres et la vigne, vers 83-108 » sur L'antiquité grecque et latine
- ↑ (en) Odemis Bozdag Ski Center.
- ↑ Grande mosquée (Ulu Cami) sur Musée Sans Frontières (MWNF)
- ↑ Appien, « Mithridatique. Chapitre VII, §48 » sur L'antiquité grecque et latine
- ↑ Pausanias, Description de la Grèce. « Livre V, Élide, chapitre XXVII » [détail des éditions] [§1 lire en ligne].
Annexes
Articles connexes
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