Bourdelas

Laurent Bourdelas est un historien, poète, critique radiophonique, photographe et écrivain français né le 30 septembre 1962 à Limoges. Il partage son temps entre le Limousin, la Bretagne et la région de Compiègne.

Sommaire 1 Biographie 2 Oeuvre 3 Bibliographie 4 Extraits de critiques 5 Etudes/Divers 6 Lien externe

Biographie

Études au collège Donzelot, Lycée Gay-Lussac à Limoges (jusqu'en classes préparatoires littéraires). Études supérieures en histoire et géographie à Limoges. Allocataire de recherches doctorales au Centre d'Études Supérieures de la Civilisation Médiévale de Poitiers (1989-1992). Médiéviste, professeur d'histoire et géographie à Limoges. Fils de cheminot, petit-fils de résistants; d'origine limousine et du Nord. Son grand-père maternel était très proche du Comte de Paris.

Écrivain, poète et photographe, Laurent Bourdelas a publié une trentaine d'ouvrages chez divers éditeurs (poésie, récits et histoire). Spécialiste de Léo Malet, il a publié chez L'Harmattan en 2007 Le Paris de Nestor Burma. En photographie, il réalise des "parcours" accompagnés de textes de lui ou d'autres écrivains (Agniau, Clancier, Bergounioux...). En janvier 2007, le Palais du Luxembourg (Sénat, Paris) a accueilli son exposition Le Chant d'Oradour.

Il est producteur de radio (RCF) depuis 1983. "Tendances" est diffusée le mercredi et le samedi sur RCF Limousin (Limoges 99.6) à 11h30 (on peut l'écouter en direct le mercredi sur le site http://www.rcf.fr en cliquant sur Limoges sur la carte).

Créateur et directeur de la manifestation littéraire Figures d'écrivains - Revues et bla bla bla (Limoges. Fondateur (2003, puis départ) des Littorales de Port-Louis. Co-fondateur des revues Friches (dont le n^o 100 est paru fin 2008), Analogie, L'Indicible frontière.

Ancien vice-président de la Ligue d'Improvisation Théâtrale du Limousin créée par Damien Odoul.

Membre de la Société des Lecteurs de Libération, de la Fraternité Michelet et des Amis du Musée de la Compagnie des Indes (Port-Louis).

Laurent Bourdelas est à l'origine de l'hommage rendu à Limoges le 10 septembre 2010 au poète Joseph Rouffanche, Prix Mallarmé, publié par Seghers et Rougerie, né en 1922.

Père de deux fils, Maël (2002) et Malo (2007), il vit depuis 2000 avec la poète et philosophe Marie-Noëlle Agniau, son épouse, dans la campagne limousine.

Oeuvre

Inspiré par l'Espagne, le Limousin et la Bretagne, par la mémoire familiale et historique, il se sent proche de Quignard, Michon, Bergounioux. Ce dernier a par exemple écrit, à propos de ses Chroniques d'Aubos: "Tous les vents du monde y soufflent, celui des vieux âges établis à demeure dans la montagne limousine, celui, désenchanté, désolant, qui s'est levé sur la terre. Je me plaisais à imaginer que notre campagne avait été épargnée. Mais les hordes chasseresses, les occupants des pavillons années 60, le marcheur échappé du film de Wenders sont là, semble-t-il, pour vous rappeler qu'une ère nouvelle a commencé..."

Son œuvre a été saluée par la critique (presse écrite et audiovisuelle, comme France Culture), adaptée sur scène (Philippe Labonne, Camille Brunel, Patricia Clément, Jean-Paul Daniel, etc.) et primée à diverses reprises (par exemple Prix Rencontre des Artistes de Bretagne 2001 pour Amer et profond sillon). En 2003 et 2004, il a lu Le Chemin des indigotiers sur scène, accompagné par le bagad Nozeganed de Port-Louis. En 2008, le collectif électro-video Wild Shores l'a accompagné au théâtre Expression 7 de Limoges autour de son recueil La Calobra. Invité par la Ville de Bellac le 23 mai 2008, il y lit ses Chroniques d'Aubos, accompagné par le chanteur occitan Bernat Combi et le musicien Olivier Peirat. Ces 2 spectacles ont été proposés à la Bfm de Limoges le 7 mars 2009 pour "Le Printemps des poètes" devant un public nombreux.

En 2008, paraît chez les Ardents éditeurs son livre: Du pays et de l'Exil - Un Abécédaire de la littérature du Limousin postfacé par Pierre Bergounioux- 1ère histoire de la littérature limousine depuis l'Antiquité, jamais écrite, saluée, par exemple, par Georges-Emmanuel Clancier.. En 2009 les éditions de Jean-Paul Ruiz publient un livre d'artiste sur la Haute-Vienne où figure son texte "(Ad) Vienne", inspiré par ses liens familiaux avec le quartier des ponticauds à Limoges. En 2009, il participe au guide Sur les pas des écrivains consacré au Limousin par les Editions Alexandrines (Paris). Il rédige la notice de Pierre Bergounioux. En 2009, les éditions Gros Textes publient Locmalo, textes et photographies inspirés par la Bretagne, avec une préface de Jean-Paul Gavard-perret, écrivain, critique et universitaire, et une postface de Marie-Noëlle Agniau. Ce texte est invité à la "Folie les Mots" sur le Plateau de Millevaches en juillet 2009.

En 2009, Laurent Bourdelas travaille à l'écriture d'un roman - saga familiale à travers le 20^e siècle, très largement inspiré des aventures vécues par sa famille maternelle.

Bibliographie

(En cours de mise en ligne)

• Participation au Dictionnaire historique de Paris, La Pochothèque, 2009.
• Locmalo, fragments, préface de J.P. Gavard-Perret, postface de Marie-Noëlle Agniau, Éditions Gros Textes (05), 2009. Lecture par l'auteur à Folie! Les Mots (23), 2009.
• Participation à Sur les pas des Écrivains en Limousin, Éditions Alexandrines, 2009.
• Du Pays et de l'Exil - Un Abécédaire de la Littérature du Limousin, préface de Chloé Conant, postface de Pierre Bergounioux, Les Ardents Éditeurs, 2008.
• La Calobra suivi des Poèmes d'Alzu, préface de M.N. Agniau, postface de Béatrice Bonhomme, Éditions Eolia, Barcelone, 2007. Installation optophonique par le collectif Wild Shores.
• Les Chroniques d'Aubos, fragments, Le Luy de France (64), 2006 (épuisé). Adaptation sur scène par l'auteur et les musiciens/chanteurs Olivier Peirat et Bernard Combi.
• Le Paris de Nestor Burma, essai d'histoire littéraire, L'Harmattan, 2006.
• Nilda (à propos d'une victime de la dictature de Pinochet au Chili), fragments, Éditions Gros Textes (05), 2006 (épuisé); 2ème édition 2009. Lecture par l'auteur à Folie! Les Mots (23), 2006.
• Des Champs de fraises pour toujours, récit autobiographique, L'Harmattan, 2004.
• Sombre nuit où fut ma mort, poèmes, Encres vives (31), 2004.
• Le Chemin des Indigotiers, fragments de Port-Louis, Éditions du Pont Saint-Martial (87), 2003 (épuisé). Lu par l'auteur à deux reprises accompagné par le bagad Nozeganed de Port-Louis.
• Amer et profond sillon, poèmes, préface de Valérie Lavefve, postface de M.N.Agniau, Éditions du Pont Saint-Martial, 2002 (épuisé). Prix Rencontre des Écrivains de Bretagne.

(...)

Extraits de critiques

"Un des meilleurs entretiens de l'année 2003", Arnaud Laporte, à propos de son émission consacrée au Chemin des Indigotiers - Fragments de Port-Louis de Laurent Bourdelas, et rediffusée en fin d'année.

"Dans un Limousin de Far West", les Chroniques d'Aubos vues par le critique Jean-François Julien (Le Populaire du Centre du 17 avril 2006):

"Laurent Bourdelas est un peintre. Les petits évènements, les personnages qui habitent son univers n'échappent pas à la vigilance de son stylo. Véritable promeneur, Laurent Bourdelas remonte les sentiers de l'histoire, rejoint la vallée de son enfance, puis sillonne le Pays de Pierre-Buffière où il vit aujourd'hui. Fondateur de L'Indicible frontière, Laurent Bourdelas a réuni, dans "Chroniques d'Aubos", des textes épars écrits entre 2001 et 2005. Les remières pages sont consacrées à cette maison où il habite depuis 1995. Une sorte de serre où fleurissent les poèmes et les textes. Non sans tristesse, il voit pousser autour de son domaine les pavillons roses. L'auteur regrette le temps des châteaux. Dans les forêts environnantes où vaque son imagination, il croise parfois les fantômes des moines, des seigneurs et des bandits. Mais sous les coups de feu des chasseurs, les ombres s'effacent et la rêverie s'effondre comme une biche blessée. Bourdelas compare le Limousin au Far West. Dans ces décors peuplés de vaches limousines passe parfois une mobylette orange. L'écrivain l'observe avec malice et s'interroge sur la vie de l'étrange cavalier qui chevauche ce pétaradant destrier. Laurent Bourdelas sort souvent des sentiers battus. En le suivant, le lecteur découvre des sites insolites et mystérieux. S'il est attaché au lieu, Laurent Bourdelas apprécie les monuments littéraires. Bien sûr, il y a les génies, les philosophes qui se sont imposés à lui au Lycée Gay-Lussac. Et puis il y a les découvertes personnelles. Lors de ses multiples fugues littéraires, il s'est réfugié chez Agatha Christie, Astérix, chez les historiens, les théologiens et les auteurs de science-fiction. Sensible à l'œuvre de Rebeyrolle, Laurent Bourdelas observe avec humilité la souffrance, la torture et la mort qui s'expriment sur les immenses toiles du musée d'Eymoutiers. À travers les regards que porte l'auteur sur l'existence, sur son environnement, le lecteur se retrouve. Il perçoit les mêmes émotions, les mêmes sensations. Laurent Bourdelas sait faire parler son cœur. Il y a dans ce texte une grosse épaisseur émotionnelle."

"Grand connaisseur de la littérature contemporaine, auteur accompli lui-même, historien et journaliste, Limousin de naissance et de cœur, Laurent Bourdelas avait toute légitimité pour dresser un panorama historique de la littérature en Limousin. Forcément partial puisque portée par une seule voix, cet ouvrage d’une grande érudition aurait pu être lourd à digérer (toute la littérature du Limousin de l’Antiquité à nos jours…), mais il bénéficie d’une forme très agréable, celle de l’abécédaire, qui permet de piocher dans cette somme et de se replonger régulièrement dans l’ouvrage. Un double index (entrée par auteur, entrée par nom de lieux) et une conséquente bibliographie complètent agréablement un volume indispensable à tout amoureux de la littérature et du Limousin, ce que Laurent Bourdelas est assurément."

(Centre régional du livre du Limousin, à propos de Du pays et de l'Exil - Un Abécédaire de la littérature du Limousin, Les Ardents Éditeurs, 2008).

"Le régionalisme n’est plus ce qu’il était et la province n’est plus une exoplanète perdue dans un vide sidéral. Limoges, la grande stigmatisée, se rappelle avec fierté une longue histoire faite de culture et propose, avec cet ouvrage, un inventaire de son présent tout à fait sympathique et impressionnant. Nous y découvrons un Limousin arrimé à l’universel et un universel qui a un pied-à-terre en Limousin. Qui penserait trouver, en feuilletant ce livre, l’évocation de poètes paysans archaïsants sera surpris de découvrir la densité des réseaux qui relient ce terroir aux multiples facettes de la modernité littéraire française (et dans certains cas étrangère), plus particulièrement la poésie. Ils sont nombreux ceux qui, tout en menant une vie provinciale, ont été ou sont présents dans la vie parisienne. Parcourir cet abécédaire, c’est aller à la rencontre de la littérature du XX^e siècle dans ce qu’elle a de riche, mais parfois étrangement ignoré. Laurent Bourdelas a rassemblé, au gré de notices intitulées et arrangées avec fantaisie, humour et érudition, une documentation considérable souvent obtenue de première main auprès des auteurs répertoriés. Dans cet abécédaire où « cinéma » peut figurer entre « chanoine (et curé) » et « Corrèze », « New York » entre «nage » et « nonagénaire », des surprises et des plaisirs de rencontre naissent à chaque instant. Les quatre pages très denses de l’index des noms d’écrivains sont pleines de révélations que l’on ne déflorera pas. Disons seulement, pour nous en tenir à cet exemple, que beaucoup d’écrivains limougeauds ou liés au Limousin ont quelque chose de Georges Fourest, l’auteur excentrique de La Négresse blonde et du Géranium ovipare qui, pourtant, vivait comme un bourgeois et, selon le témoignage de José Corti, « avait l’air bonhomme d’un chef de bureau de ministère » (voilà qui nous fait penser au personnel extravagant du « Ministère des dons et legs » de Courteline, magnifiquement célébré au cinéma par le trop ignoré Yves Mirande). Ajoutons que beaucoup d’autres, cependant, sont des écrivains graves ou des poètes aux résonances profondes. Tous les noms cités n’appartenant pas au Limousin ont également droit à leur index (neuf pages sur deux colonnes !).Il s’y ajoute un autre index, celui des noms de lieux cités – en Limousin, bien sûr, en France, cela va de soi, mais encore « dans le Monde », ce qui en dit long sur la hauteur de perspective de l’essai." in revue Histoires littéraires n^o 37

CARNET DE L'ÎLE (à propos de Locmalo chez Gros Textes (2009)

"Quand ce soir je tomberai de sommeil, j’aurais le souvenir de la cambrure de Groix. Grâce à Laurent Bourdelas j'entrerai par l'échancrure des criques pour avancer entre le fleuve obscur du passé et la lumière blanche de l'avenir car le poète, à travers son expérience intime, primitive, en épelle les appâts aussi sensoriels que sacrés. Lorsque, ailleurs, le soir semble immobile, en Groix il voit se lever un mouvement du large. Yeux fermés, yeux ouverts, l'écrivain fait éprouver ce suspens qu'il met par ses mots à portée de mains. Et nous vivons soudain plus près du cœur. Alors, pour comprendre l'île, il faut revenir au mot anglais qui la définit : Island ou si l'on veut I et land. "Je" et la terre (on devrait dire le granit) ne font plus qu'un dans cette plongée et cette surrection tant au milieu des eaux que des temps. Les deux mouvements restent de l'ordre du mystère : celui de Bourdelas, mais il est aussi le nôtre. Car tout compte fait, Groix est un "accident" afin que le poète s'y déploie en forme d'arc en ciel. Dans ce qu'il y a connu et découvert, il peut désormais s'abandonner à la transparence de l'île comme si rien ne devait plus changer en ses tourbes d'horizon plus claires sous la pluie que sous le soleil d'un paresseux midi. C'est là, ça n'a jamais cessé. Bourdelas reste dans son énigme. Il persiste et signe. Il écrit, écrit Groix pour témoigner du jour de ses images, de leur liberté, de leur abîme et de leur inconnu. On voudrait être dedans pour s’en imbiber. Les formes et les couleurs de l'île cognent au pouls du monde et des hommes. Des rochers s'incarnent, se consument dans leur propre éclat. L'image s'ancre dans la chair des vagues et leur respiration. La vie s'y cherche, s'y perd, accouche d'elle-même, reprend, évoluant toujours, glissant avec la montée et le retrait des marées. Elle devient plus légère, se gonfle de voiles. Chaque fragment du texte constitue une d'entre elles et désigne le "creux" d'un autre espace de la pensée, de la sensation. L'émotion gronde, se cabre. Ce qui se laisse entrevoir est la vie la plus profonde dont l'image est l'amont. Réunis en scansion, les fragments forment une ronde sur l'île bretonne. Ils inscrivent des légendes qui font de nous des fous de Bassan emportés dans les tourbillons de l'écriture de Bourdelas. Elle évoque un temps ni d'avant, ni d'après mais un présent sans présent ou, si l'on préfère, un présent légendé et dont il est urgent de savourer les moments."

Jean-Paul Gavard-Perret, écrivain et universitaire.

Etudes/Divers

• Joseph Rouffanche, 12 Poètes, 12 Voix(es), Cahiers de Poésie Verte (87), 1997.
• Arnaud Laporte, émission Multipistes avec laurent Bourdelas, à propos du Chemin des Indigotiers, France Culture, 1er octobre 2003.
• Annick Faurot, Laurent Bourdelas, Voyageur au "long-court", in Massif Central Magazine, mars-avril 2004.
• Spécial Laurent Bourdelas, Encres vives (31), 2005.
• Divers articles et critiques dans la presse et les revues littéraires.

Lien externe

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