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Bororos (Brésil)
Pour les articles homonymes, voir Bororos (homonymie).Les Bororos également connus sous le nom de « Coroados » ou « Parrudos » sont une tribu indigène amazonienne brésilienne de l'État du Mato Grosso. Le nom de Bororos leur a été donné par les colons.
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Quand les explorateurs leur demandèrent le nom de leur tribu, ils comprirent qu'ils leur demandaient le lieu où ils étaient. Bororo est l'équivalent de Patio da Aldeia en portugais.
Les bororos se distinguent par la confection d'objets d'artisanat (dont de hautes coiffes en plumes et des vanneries raffinées) et par des peintures corporelles particulièrement riches (à base d'argile) notamment chez les femmes.
Ils ont été les premiers amérindiens chez lesquels Claude Lévi-Strauss, dans la seconde moitié des années 1930 a vécu et dont il a étudié la société. Il les évoque notamment dans « Tristes tropiques ». Il a étudié le village de Kejara et a vécu par petites périodes de quelques mois dans différents clans et tribus du Brésil.
Sommaire
Langue
Leur langue homonyme (le bororo) appartient au tronc macro-jê.
Population
Leur population n'était plus que de 1024 personnes en 1997[1] et serait aujourd'hui de moins de 1000 personnes [2], qui vit surtout au Mato Grosso et goias occidental au Brésil et peu en Bolivie.
Les Bororo de l'Ouest qui vivaient autour des rivières Jauru et Cabaçal ont aujourd'hui disparu.
Les Bororo de l'Est (Orarimogodoge) vivent dans la région São Lourenço (Minas Gerais), et des rivières Rio Garças et du Rio Vermelho.Histoire et société
Anciennement, peut être depuis 7000 ans [3], leur territoire s'étendait de la Bolivie à l'ouest, les rivières Araguaia et das Mortes au nord et le rio Taquari au sud.
Ils habitent actuellement la région des haut-plateaux du centre du Mato Grosso, disséminés dans 5 réserves indigènes : Jarudore, Meruri, Tadarimana, Tereza Cristina et Perigara.Très réfractaires à l'avancée des colons sur leur territoire, la pacification du peuple Bororo n'intervint qu'au XIXe siècle.
Le village (« Boe Ewa ») reflétait traditionnellement par son plan la structure sociale et hiérarchique de la communauté. Dans le village, chaque groupe de hutte appartenait à un clan particulier, et à l'intérieur de chaque clan, il existait une communauté de biens culturels (noms, chants, peintures,...) ne pouvant être utilisés que par les membres de ce clan.
Chaque village était divisé en 2 moitiés dites « exare » et « tugaregue », séparées par une frontière immatérielle. À Kejara, le village étudié par Lévi-Strauss, au centre des habitations disposées en cercle (le cercle représentant la société mais aussi la cosmogonie bororo), la maison des hommes (« Baito ») accueillait les célibataires et les hommes au travail. A l'ouest du Baito une court de cérémonie appelée Bororo, est le lieu où la plupart des cérémonies importantes se tiennent.
Chaque moitié du village se subdivisait en clans aux devoirs bien définis où chaque homme devait épouser une femme d'une famille vivant de l'autre côté du village (système éxogamique), et inversement, les femmes restant toujours dans la moitié du village où elles sont nées. La tribu obéissait à une organisation sociale rigide appuyée sur l'autorité de deux chefs héréditaires qui appartiennent toujours à la moitié "exare", conformément à leurs mythes.Les missionnaires salésiens ont - selon Lévi-Strauss - bien compris l'importance du plan de village. Ils ont découragé le plan de village traditionnel au profit d'un plan à l'européenne, tout en tolérant le maintient de certaines traditions et en luttant encore pour qu'on protège le système de subsistance bororo qui leur permet de consacrer 50 à 75 % de leur temps à se décorer de peintures, de plumes, de crocs de jaguars, d'ongles de grands tatou pour chanter, danser des heures durant[4]
Mode de vie
Traditionnellement chasseurs et cueilleurs, ils se sont, sous l'influence des missionnaires, puis des autorités brésiliennes plus récemment, mis à l'agriculture, qui assure maintenant leur subsistance. Les hommes chassent et les femmes, dans la région du rio vermelho notamment, plantent et récoltent le manioc, maïs et riz, récemment introduits. L'agriculture n'étant pratiqué que par les femmes, celles-ci prennent une importance croissante notamment suite à la raréfaction du gibier.
Les bororos pratiquent de nombreux rituels dont :
- la "Fête du Maïs", célébration de la collecte de la céréale, aliment important dans la nourriture des indiens;
- le "Percement des Oreilles et des Lèvres";
- le "Rituel Funéraire", une célébration sacrée pour tous ceux qui se considèrent indiens.
Les rites de passage (dans lesquels les individus passent d'une catégorie sociale à une autre) les plus importants sont
- la cérémonie du nom,
- l'initiation et
- les rites funéraires, qui peuvent durer jusqu'à 2 mois et qui ont attiré l'attention des ethnologues par leur complexité.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Cultures indiennes page dédiée aux Bororos;
- (en) CSAC Ethnographics Gallery texte sur la société bororo;
- (fr) Fiche CNRS/Inist CAIUBY NOVAES S. Aije: a expressão metafórica da sexualidade entre os Bororo = Aije: a metaphorical expression of sexuality among the Bororo, Revista de antropologia ISSN 0034-7701 , 1994
- Socioambiental;
- Survival
Bibliographie
- C. Albisetti-A. J. Venturelli, Enciclopedia Bororo (Campo Grande, 1962)
- C. Lévi-Straus, Tristes Tropiques, Paris, 1955
- Robert H. Lowie, The Bororo, u Handbook of South American Indians, ed. by Julian H. Steward, Bureau of American Anthropology, Bulletin 143, 1: 143-434, (1946)
- Julian H. Steward and L. C. Faron, Native Peoples of South America, 1959
- M. Cruz, Dos Nomes entre os Bororos, RIGHB, vol. 175 (1940), Rio de Janeiro, 1941
Notes et références
- ↑ Site sur la culture amérindienne
- ↑ Encyclopédia universalis, article « Bororo »
- ↑ Wüst & Vierter, 1982
- ↑ Entretient avec Lévi Strauss, dans l'émission d'Arte "Claude Lévi-Strauss par lui-même " diffusée le 03/12/2008 (1h 33 mn)
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