- Transfert de la cour portugaise au Brésil
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Le transfert au Brésil de la famille royale portugaise, qui se place sous protection anglaise, après l'invasion du Portugal par Napoléon en 1807 est un événement majeur de l'histoire de l'Amérique du Sud et du Portugal, puisqu'il enclenche le processus d'arrivée à l'indépendance du Brésil, une douzaine d'année plus tard.
Le 24 novembre 1808, la décision est prise de transférer la cour portugaise de Lisbonne vers Rio de Janeiro au Brésil. Pour le prince régent, il s'agit de ne pas tomber aux mains des troupes de Napoléon qui viennent d'envahir le royaume et surtout de sauvegarder la souveraineté des Bragance et l'indépendance du pays.
Le 29 novembre 1808, prince régent Jean VI, sa famille, ainsi que tous les membres de la cour portugaise (au total 15 000 personnes) embarquent à bord d'une armada composée de huit vaisseaux de ligne, de trois frégates, de quatre bricks et de deux goélettes.
Rio de Janeiro est proclamée nouvelle capitale de l’empire colonial portugais. Le Brésil perd alors son statut colonial et peut commercer avec tous les pays (Carta Regia). L’interdiction de créer des manufactures est levée et la première université fondée. Le Royaume-Uni assura la protection du Brésil en échange de contrats commerciaux. À cette époque, une convention secrète entre le Portugal et le Royaume-Uni[1] stipulait qu'au cas où la cour portugaise émigrerait au Brésil, Londres ne reconnaîtrait jamais au Portugal une autre dynastie que la maison de Bragance[1].
Après le départ des troupes napoléoniennes du Portugal, la cour portugaise resta à Rio. L'installation définitive de la famille royale portugaise au Brésil joua un rôle déterminant en bouleversant le rapport des forces entre la colonie et la métropole[2]. En plus de la famille royale, l'administration portugaise, avec la plupart de ses fonctionnaires, fut transférée au Brésil. Près de 14 000 personnes émigrèrent. Les premières institutions culturelles importantes furent établies au Brésil.
Cet épisode historique eut aussi des inconvénients dans le domaine économique : il priva les planteurs de coton du Brésil de leurs débouchés vers les industriels français, pour qui le Brésil était la première source d'approvisionnement en 1807[3]. Les cours du coton flambèrent en 1807 et 1808, alors que les importations françaises chutaient, passant de 12 à 4 millions de kilos de coton en deux ans[3]. Le coton était alors la première matière exportée par le Brésil.
Douze ans plus tard, après un soulèvement le 24 août 1820, des élections désignèrent des Cortes constituants pour le Brésil. Une régence de cinq personnes gouverna jusqu’au 4 juillet 1821 quand Jean prit ses fonctions de roi constitutionnel après avoir quitté le Brésil le 26 avril. Le fils de Jean VI, Pierre Ier (Pierre IV de Portugal) resté au Brésil comme régent et refusa de se rendre au Portugal et proclama l’indépendance du Brésil le 7 septembre 1822 à São Paulo.
Références
- George Canning, page 85 Pierre Louis Pascal de Jullian et
- Le Tournant du siècle des lumières, 1760-1820 : les genres en vers des lumières au romantisme, par György Mihály Vajda (1982)
- L'Industrie du coton, par André Thépot, maître-assistant d'histoire à l'université de Paris
Source et bibliographie
- Pierre Louis Pascal de Jullian et George Canning Histoire du ministère de G. Canning, Volume 2 sur Google Livres page 85
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