- Te souviens-tu ?
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Te souviens-tu ? est une des plus fameuses chansons du goguettier Émile Debraux.
Elle date de 1817 et contribua à sa célébrité.
Elle est à présent bien oubliée ainsi que son auteur.
Elle se chante sur un air de Joseph-Denis Doche.
Elle évoque de façon poignante les souvenirs d'un ancien officier de la Grande Armée qui rencontre un vétéran simple soldat qui mendie son pain et qui jadis lui a sauvé la vie au combat.
L'allusion à la mendicité fait aussi référence ici à ce que les anciens grognards obtinrent après la fin du Premier Empire l'autorisation de mendier si besoin est pour subvenir à leurs besoins, la mendicité étant sinon à l'époque un délit réprimé.
Cette chanson est parfois citée sous le nom de T'en souviens-tu ? ou Souvenir d'un vieux militaire[1].
Émile Debraux a parodié Te souviens-tu ? avec une autre chanson : Laripopée. Loin de réserver cette chanson humoristique à quelques proches choisis, il l'a publié dans un gros recueil de ses chansons juste après la chanson caricaturée[2].
Sommaire
Traductions et adaptations en Belgique
À partir de cette chanson, l'air de Joseph-Denis Doche est repris et encore utilisé aujourd'hui pour deux chansons wallones très connues en Wallonie dialectale :
- Li pantalon trawé (Le pantalon troué) de Charles du Vivier de Streel, qui reprend le même canevas des souvenirs d'un ancien de la Grande Armée, d'origine liégeoise.
- Lolote, une chanson populaire d'amour, de Jacques Bertrand, devenue une sorte d'hymne régional de la région de Charleroi.
L'air est également repris, à partir de Lolote, par les étudiants belges pour des chansons paillardes : Le fusil, L'ancien étudiant et le chant des étudiants de la Faculté des Sciences Agronomiques de Gembloux[3].
Paroles
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Te souviens-tu, disait un capitaine
Au vétéran qui mendiait son pain,
Te souviens-tu qu'autrefois dans la plaine,
Tu détournas un sabre de mon sein ?
Sous les drapeaux d'une mère chérie,
Tous deux jadis nous avons combattu ;
Je m'en souviens, car je te dois la vie :
Mais, toi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu ?-
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Te souviens-tu de ces jours trop rapides,
Où le Français acquit tant de renom !
Te souviens-tu que sur les pyramides,
Chacun de nous osa graver-sou nom ?
Malgré les vents, malgré la terre et l'onde,
On vit flotter, après l'avoir vaincu,
Notre étendard sur le berceau du monde :
Dis-moi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu ?-
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Te souviens-tu que les preux d'Italie
Ont vainement combattu contre nous ?
'Te souviens-tu que les preux d'Ibérie
Devant nos chefs ont plié les genoux ?
Te souviens-tu qu'aux champs de l'Allemagne
Nos bataillons, arrivant impromptu,
En quatre jours ont fait une campagne :
Dis-moi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu ?-
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Te souviens-tu de ces plaines glacées
Où le Français, abordant en vainqueur,
Vit sur son front les neiges amassées
Glacer son corps sans refroidir son cœur ?
Souvent alors, au milieu des alarmes,
Nos pleurs coulaient, mais notre œil abattu
Brillait encore lorsqu'on volait aux armes
Dis-moi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu?-
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Te souviens- tu qu'un jour notre patrie
Vivante encore descendit au cercueil,
Et que l'on vit, dans Lutèce flétrie,
Des étrangers marcher avec orgueil ?
Grave en ton cœur ce jour pour le maudire,
Et quand Bellone enfin aura paru,
Qu'un chef jamais n'ait besoin de te dire :
Dis-moi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu ?-
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Te souviens-tu ?... Mais ici ma voix tremble,
Car je n'ai plus de noble souvenir ;
Viens-t'en, l'ami, nous pleurerons ensemble,
En attendant un meilleur avenir.
Mais si la mort, planant sur ma chaumière,
Me rappelait au repos qui m'est dû,
Tu fermeras doucement ma paupière,
En me disant Soldat, t'en souviens-tu ?Notes et références
- Chansons et chansonniers publié en 1890, pages 97-99. Elle a été copiée dans le livre de Henri Avenel
- Chansons nationales, nouvelles et autres,, 4ème édition, Paris 1826, pages 142-144. Paul Émile Debraux
- Chorale de l'Université libre de Bruxelles - ULB. Voir le texte de ces chansons sur le site de chansons paillardes de la
Source
- Henri Avenel Chansons et chansonniers, C. Marpon et E. Flammarion éditeurs Paris 1890, pages 97-99.
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