- Société de la Goguette
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La Société de la Goguette, couramment appelée la Goguette est une goguette parisienne dont l'existence est attestée dès 1805.
Elle se réunissait rue des Bons-Enfants près du Palais-Royal.
Elle comptait dans ses membres des célébrités parisiennes.
Sommaire
Description de la Goguette
- Elle se réunissait tous les 15 jours, pour un diner sans faste, dans un petit local, justement calculé pour une table de 25 couverts occupés par des poètes, des musiciens, des peintres, des sculpteurs et même un médecin qui n'était pas fâché de se trouver, de temps à autres, avec de bons vivants.
- Ces aimables confrères avaient d'autant plus d'esprit qu'ils cherchaient moins à en montrer, ils s'abandonnaient d'autant plus franchement à leur gaité naturelle, que personne ne tenait registre de leurs folies.
- Les impromptus du poète, mis au même instant en musique par le compositeur, exécutés par le chanteur, fournissent quelquefois au peintre l'idée d'une caricature ; mais ces productions, enfants d'un joyeux délire, s'envolent avec lui et n'ont d'autre objet que de remplir agréablement l'heure qui les a vues naître.
- La salle était décorée simplement mais avec goût ; la table servie sans luxe, mais avec abondance.
- On y comptait un peintre déjà célèbre en 1813 ; le tragédien Talma, Carle Vernet, F. Didot, Désaugiers, Cicéri, André-Antoine Ravrio[1].
- C'est à cette société que M. de Jouy, sous le nom de l'Ermite de la Chaussée-d'Antin, fit allusion dans un joli feuilletton publié dans la Gazette de France le 3 octobre 1813, sous le titre de : Un dîner d'Artistes.
- Ravrio, célèbre marchand de bronzes, à Paris, a chanté la Goguette dans une chanson qui résume, pour ainsi dire, les statuts de cette société et les amusements de ses membres : elle est sur l'air du Vaudeville de Jean Monet.
Amis, chantons la goguette,
Cette aimable déité
Qui naquit à la guinguette
Dans le sein de la gaité.
Les écarts
Des hasards
Pour elle sont peu de chose,
Car l'amitié la compose,
Unie avec les beaux-arts. (ter)-
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- (Ravrio, t. II, p. 116.)
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- Voir Mes Délassements, ou Recueil de chansons, et autres pièces fugitives composées pour mes amis, par Ravrio, imp. De Ballard, janvier 1805, in-8, tom. II, 1812, in-8. Ce recueil qui n'a pas été mis dans le commerce, est rare.
- Le même Ravrio (tom. Ier, p. 147) a fait une chanson intitulée : La rue des Bons-Enfants, qui fait allusion à une société bachique dont il était membre, & qui paraît être celle de la Goguette. Elle commence sur l'air : Au coin du feu.
Je me sens en goguette
Pour une chansonnette
Faites céans :
Ma muse s'évertue
Quand je suis dans la rue
Des Bons-Enfants.- Dans les couplets suivants l'auteur cite comme convives de cette réunion, qui avait lieu rue des Bons-Enfants près du Palais-Royal : le médecin Corvisart, le peintre Valenciennes, les chansonniers Laujon, Barré, Lambert, Clauzier et lui-même Ravrio, les conteurs Guichard et Bertin, le colonel De la Cour, le physicien Charles, les notaires Cousinard et Bertrand, et le musicien Gersin.
- La chanson se termine par ce couplet :
D'aimer, chanter et boire,
Puisqu'ici l'on fait gloire,
En bonnes gens,
Crainte d'une heure indue,
Restons tous dans la rue
Des Bons-Enfants.Notes
- André-Antoine Ravrio célèbre bronzier et cousin du peintre Henri-François Riesener.
Source
- Arthur Dinaux Les Sociétés bachiques chantantes et littéraires leur histoire et leurs travaux Ouvrage posthume revu et classé par M. Gustave Brunet. Avec un portrait dessiné et gravé à l'eau-forte par G. Staal, Librairie Bachelin-Deflorenne, Paris 1867, tome 1, pages 383 à 385.
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