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Bibliothèque historique
La Bibliothèque historique de Diodore de Sicile, rédigée en grec au Ier siècle av. J.-C., se compose à l'origine de 40 livres dont il n'en reste aujourd'hui que 15. Cette histoire universelle, c'est-à-dire qui s'attache à une histoire de l’humanité dans toutes les aires géographiques connues, couvre une vaste période, du commencement mythologique du monde à Jules César. Elle puise ses sources dans une multitude d'auteurs antiques que Diodore a compilés, sans originalité mais avec efficacité.
Sommaire
Contenu
Il nous reste désormais les livres de I à V consacrés à l’histoire mythique des Barbares et des Grecs et les livres de XI à XX traitant la période de 480 à 302 av. J.-C., ainsi que quelques fragments d'autres livres (les livres VI à X étant consacrés à l’histoire de la Guerre de Troie à la fin des Guerres médiques). Les livres I à V offrent une histoire des peuples de l'Antiquité qui mêle descriptions géographiques et mythologie :
- Égyptiens au livre I[1] ;
- Assyriens, Babyloniens, Scythes et Indiens au livre II ;
- Éthiopiens, Libyens et Atlantes au livre III[2] ;
- Grecs au livre IV ;
- Peuples de l’Ouest méditerranéen au livre V[3].
La Bibliothèque historique est l'une des sources les plus complètes — et les plus anciennes — concernant le début de l'époque hellénistique, au sujet des conquêtes d'Alexandre le Grand (livre XVII)[4] et surtout des diadoques (livres XVIII à XX)[5]. La Bibliothèque historique offre aux illustres personnages du monde grec une place de choix ; on peut citer :
- Périclès au livre XII ;
- Denys l'Ancien aux livres XII et XIV ;
- Epaminondas au livre XV ;
- Philippe II au livre XVI ;
- Alexandre le Grand au livre XVII ;
- Les diadoques aux livres XVIII à XX.
Diodore de Sicile nous montre par cette œuvre les conceptions historiques du début de l'Empire romain. Diodore s’accorde en effet le droit de louer ou de blâmer selon des convictions morales et politiques propres aux élites grecques de son temps[6]. Tout en insistant sur le rôle de la tychè (la bonne fortune) et du paradoxon (l'étrange), sur les actes glorieux et les faiblesses de l’âme humaine, Diodore délivre un discours historique relativement fiable, et par dessous tout inestimable étant donné la perte des historiens contemporains d'Alexandre et des diadoques (Aristobule, Clitarque, Hiéronymos de Cardia, Douris de Samos, etc.)
Notes
- ↑ Diodore de Sicile est après Hérodote la meilleure source grecque au sujet de l'histoire et des coutumes de l'Egypte antique
- ↑ Le livre III évoque l'histoire mythique de l'Atlantide et la guerre entre Atlantes et Amazones
- ↑ Diodore de Sicile, V, 13-14, offre par exemple une description des habitants la Corse.
- ↑ Pour le livre XVII, Diodore de Sicile a notamment utilisé l'Histoire d'Alexandre de Clitarque, véritable panégyrique à l'origine de quelques-unes des légendes du Conquérant.
- ↑ Pour l'histoire des diadoques, Diodore de Sicile s'est inspiré des oeuvres, désormais perdues, de Hiéronymos de Cardia et Douris de Samos mais aussi vraisemblablement d'auteurs alexandrins.
- ↑ Diodore de Sicile, X, dans Excerpta constantinien, II, 1 : « (...) la biographie exalte la mémoire des gens de bien et rabaisse celle des méchants en distribuant à chacun les louanges et les blâmes qui leur reviennent ».
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Éditions
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- Études
- François Chamoux et Pierre Bertrac, notice à Diodore de Sicile, Bibliothèque Historique, I, Les Belles Lettres, 1972.
Liens externes
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