- Roch Le Baillif
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Roch Le Baillif, sieur de la Rivière, né en 1540 à Falaise (Calvados) et mort en 1598, est un médecin français, influencé par le paracelsisme. Il fut poursuivi pour sa pratique de la médecine contraire aux enseignements de la Sorbonne.
Sommaire
Biographie
D'un père qui avait professé la théologie à Genève, Le Baillif fait des études de médecine à l’université de Caen, et devient en 1573 médecin d’Henri Ier de Rohan le Goutteux, en son château de Blain.
En 1575, la mort du vicomte de Rohan le laisse sans protecteur, il réside à Rennes, où il fréquente Noël du Fail et les membres du parlement de Bretagne.
En 1577, il devient familier du duc de Mercœur, l'un des chefs des ligueurs. Didier Khan le taxe d'opportunisme dans ses choix politiques et religieux[1].
En février 1578, il s'installe à Paris, sur le pont Saint-Michel. La Faculté de Médecine de Paris l'accuse alors de pratiquer une médecine illégale, notamment pour son Demosterion, publié en français et en latin.
Trois mois après son arrivée, les doyens de la Faculté, Rousselet, ami de Jacques Grévin, puis le médecin-mathématicien Henri de Monantheuil lui font un procès retentissant.
Il cherche d'abord à s'en abstraire. Il est alors menacé par Augustin de Thou (le frère aîné de Jacques Auguste de Thou) de ne plus exercer son art et d'être jugé in abstentia. L'affaire passe alors entre les mains de Barnabé Brisson. Défendu par François Chauvelin et Etienne Pasquier, Baillif finit par éviter toute condamnation[1].
On a cru longtemps que la Faculté avait obtenu gain de cause. Il semble cependant que l'interdiction d'exercer prise contre lui fut provisoire.
En 1579, Baillif publie pour sa défense son Sommaire traicté apologic en forme de Defence . Il se dit alors « Conseiller et médecin du Roy mais aussi du Duc de Mercœur ».
Un mois plus tard, la faculté lui répond par l'impression de son Vray discours chez Pierre Lhuillier[1] puis trois autres ouvrages, de Courtin, de Prébonneaux et d'André du Breil, demant au roi de faire la police parmi les pratiques médicales des "charlatans".
En mars 1580, une épidémie de peste, se déclare à Paris. En juin, Baillif publie un traité sur les remèdes à la Peste, réclamé par le duc de Mercœur, atteint comme le roi de coqueluche. Par la suite, on pense que Baillif partit de Paris, entre juillet et août, sans doute chassé de la capitale par l'épidémie. On le retrouve alors à Rennes.
En 1591, il demeure toujours à Rennes, où il publie trois fois contre la fièvre, dédiant ses œuvres au jeune fils de Catherine de Parthenay
Il fut marié successivement avec Françoise Poret, décédée avant 1583, dont il eut deux enfants puis Julienne Riou, dont il eût une fille unique.
Les conséquences du procès Baillif
En 1579, Ambroise Paré, retranche de ses ouvrages ce qui pouvait déplaire à la Faculté. Mais dès 1580, les idées de Baillif sont reprises par Jacques Fontaine. Elles ouvrent en fait la voie à la branche des chimistes, médecins qui seront en vogue à la cour d'Henri IV, Bernard Gilles Penot, Claude Dariot, et surtout Turquet de Mayerne.
Notes
- Didier Kahn : Alchimie et Paracelsisme en France à la fin de la Renaissance (1567-1625) p. 278 et suivantes.
Œuvres
- Le Brief Discours sur la signification veridique du Comette apparu en Occident au signe du Sagittaire, à Rennes, chez Jean le gascon, en 1577.
- Le Demosterion de Roch le Baillif , edelphe medecin spagiric, auquel sont contenuz trois cens Aphorismes latins et français. Sommaire véritable de la médecine Paracelsique, extraicte de luy en la plus part par ledict Baillif, à Rennes, chez Piere Le Bret, en 1578.
- Responsio ad quæstiones propositas a Medicis Parisiensis, à Paris, en 1579.
- Sommaire traicté apologic en forme de Defence de Roc Le Baillif Sieur de La Rivière Conseiller et Medecin Ordinaire du Roy et de Monseigneur Duc de Mercœur, aux demandes des docteurs, et Faculté de medecine de Paris, à Paris, chez Abel l’Angelier, en 1579.
- Traicté du remede à la peste, charbon et pleuresie, et du moyen de cognoistre quel Element les excite, et les hommes qui pour le temps y sont assbjettiz, à Paris, chez Abel l’Angelier, en 1580.
- Premier Traicté de l'homme et son essentielle anatomie avec les Elemens et ce qui est en eux à Paris, chez Abel l’Angelier, en 1580.
- Briefve démonstration de la cause des fiebvres, varieté d’opinions, et contradiction sur icelles, à Rennes, chez Michel Logeroys, en 1591.
- Traicté de la cause de la briefve vie de plusieurs Princes Grands, et le moyen d’y pourvoir, à Rennes, chez Michel Logeroys, en 1591.
Sources
- Fiche Roch Le Baillif sur le site La cour de France
- Berriot-Salvadore Evelyne Roch Le Baillif, Le Demosterion, texte établi et annoté par Hervé Baudry dans Réforme, Humanisme, Renaissance (année 2006, Volume 63)
Catégories :- Médecin français
- Chimiste français
- Personnalité normande
- Personnalité protestante française
- Naissance en 1540
- Naissance à Falaise
- Décès en 1598
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