- Rite écossais primitif
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Le Rite écossais primitif est un rite maçonnique. D'après l'ésotériste Robert Ambelain qui le « réveilla » en 1985, il s'agirait du rite utilisé par la loge Saint Jean d'Écosse de Marseille qui aurait été introduit en France à Saint-Germain-en-Laye dès 1688. Toutefois, comme il n'existe aucune preuve historique de l'existence d'un tel rite en France en 1688, ces affirmations demeurent controversées.
Sommaire
Histoire
Histoire du rite selon Robert Ambelain
Selon Robert Ambelain, le Rite écossais primitif aurait été pratiqué par les loges militaires jacobites des régiments écossais et irlandais en exil, adeptes du roi Jacques II d'Angleterre Stuart. Ces loges militaires auraient ensuite essaimé suffisamment pour expliquer l'apparation en 1725 de l'« Ancienne et Très Honorable Société des Francs-Maçons dans le Royaume de France ». Leurs rituels seraient ensuite parvenus à Marseille en 1751 par l'intermédiaire de Georges Duvalmon fondateur de la loge Saint Jean d'Écosse de Marseille. Ils auraient également fortement inspiré le rite de la Stricte Observance templière et le Rite écossais rectifié. La devise du Rite écossais primitif est « Primigenius more majorem ».
C'est cette filiation que revendique l'actuel Rite écossais primitif « réveillé » en 1985 par Robert Ambelain.
La Grande Loge du Rite Ecossais Primitif
À l’initiative de Robert Ambelain fut créé le 20 décembre 1991 la « Grande Loge du Rite Écossais Primitif » ralliant à elle plusieurs loges, dont par exemple, « Les Ecossais Fidèles » à l’Orient de Toulouse.
Les années passant, Robert Ambelain perdit la maîtrise de la grande loge qu’il avait créée et celle-ci tomba plus ou moins en désuétude.
Seul y subsista Désiré Arnéodo, Vénérable Maitre de la Respectable Loge "La Lumiere Ecossaise" à l'Orient d'Ollioules, qui, restant fidèle jusqu’au bout y conserva son titre de Grand Maître du Rite pour le Sud de la France et l'outre mer mais aussi de la Grande Loge conformément à la Patente qui lui fut délivrée par Robert Ambelain.
En 1997, Robert Ambelain passa à l'Orient éternel.
Désormais, seul, Désiré Arnéodo, Sérénissime Grand Maître National du Rite Ecossais Primitif et Vénérable Maitre de la Respectable Loge "La Lumiere Ecossaise" à l'Orient d'Ollioules, peut se prévaloir de cette filiation d'avec Robert Ambelain et le Rite Ecossais Primitif. Par dévolution successorale il en est actuellement le Sérenissime Grand Maître National " Ad Vitam ".
La Grande Loge du Rite Ecossais Primitif affirme détenir l'exclusivité légale universelle de ses rituels et de leur pratique. Elle affirme également qu'aucune autre puissance maçonnique n'est légalement en mesure de l'inclure parmi ses rites et que c'est la raison pour laquelle le Rite Ecossais Primitif est l'un des rares rite qui n'est pas pratiqué au Grand Orient de France.
Histoire du Rite Écossais Primitif selon le blog d'une de ses loges
On trouve sur le blog de la loge « Les Écossais de Saint-Jean » de Hyères, les affirmations suivantes :
« Comme nous l'avons dit précédemment, le Rite Écossais Primitif ou «Early Grand Scottish Rite» tient une place particulière au sein de la Franc-Maçonnerie.
On pense qu'il fut introduit en France à Saint-Germain-en-Laye dès 1688 par les Loges militaires des régiments écossais et irlandais ayant suivi le Roi Jacques II Stuart en exil. Ces Loges essaimèrent suffisamment pour constituer en 1725 l'«Ancienne et Très Honorable Société des Francs-Maçons dans le Royaume de France».
Les Rituels des anciennes Loges militaires furent apportés à Marseille le 27 août 1751 par Georges Duvalmon qui constituera la Loge Saint-Jean d'Écosse.
Saint-Jean d'Écosse s'est rapidement adaptée en puissance maçonnique indépendante rivale des autres obédiences. Elle fait du cosmopolitisme, sa représentation du monde et s'oppose ainsi délibérément au modèle d'organisation de l'obédience nationale. Les dignitaires marseillais du Grand Orient de France considèrent la Mère Loge Écossaise comme un grand obstacle au progrès du régime français.
C'est en 1762, que l'atelier marseillais se constitue en Mère Loge et se réserve le droit de créer de nouvelles loges en manifestant des ambitions à la fois européennes et coloniales. En 1765, six filles furent fondés en dehors de la métropole provençale.
À la veille du grand bouleversement révolutionnaire, une trentaine de loges se sont affiliées à la Mère Loge Écossaise.
Les contacts sont entretenus à travers le monde par la correspondance qui permet l'échange des grades et des rituels. Du point de vue sociologique, la Mère Loge Écossaise est l'expression du grand commerce.
Jacques Seymandi, principal acteur de la chambre de commerce de Marseille occupe la chaire de Salomon durant les années 1780 et participe à la fondation de la compagnie du Golfe Persique en 1787 avec deux autres Vénérables : Tarteiron et Samatan.
L'initiation maçonnique a permis de conférée une reconnaissance sociale à deux nombreux négociants de confession protestante dans le cadre d'une société française structurée par des ordres normés et hiérarchisés.
La présence de deux éminents représentants de la noblesse provençale, à savoir le comte de Noailles et le marquis d'Argenson, accentue le caractère élitiste du recrutement de la Mère Loge.
Les sept grades de cette obédience se regroupent en une synthèse hiérarchisé qui constitue un "Rite" provenant d'apports diverses et variés de tradition juive, chrétienne ou templière.
Une transcription de ces rituels originaux copiés par le secrétaire de la loge au crépuscule de l'empire napoléonien, entre 1812 et 1814, laisse à penser qu'une concision de ces rituels a peut être servi de base à d'autres rites, en particulier le Rite Écossais Primitif ou Early Grand Scottisch Rite.
Cette filiation du Rite Écossais Primitif fut réveillée en 1985 à l'initiative de son ancien Grand-Maître Robert Ambelain.
La devise du Rite Écossais Primitif «Primigenius more majorem» fait allusion à l'ancienneté de celui-ci.
La Rituelie du Rite Écossais Primitif est sobre et épurée. Elle a fortement inspiré celle du Rite Écossais Rectifié.
»
État des recherches historiques
L'expression « Rite écossais primitif », ou plutôt son équivalent en anglais, est apparue à la fin du XIXe siècle dans l'ouvrage « Rituals of degrees of Early Grand Scottish Rite », publié en 1890 par Matthew McBlain. Il s'agissait d'une compilation des rituels du Rite standard d'Écosse, très différents de ceux rédigés par Robert Ambelain.
C'est seulement en 1777, au moment de demander son intégration au sein du Grand Orient de France, que la loge « la Parfaite Égalité » de Saint-Germain-en-Laye revendiqua sa création en 1688 au sein du régiment « Royal Irlandais » arrivé en France suite à l'exil de Jacques Stuart. Les historiens estiment la chose vraisemblable, mais elle n'a jamais pu être démontrée[1] et aucun rituel de l'époque n'a jamais été retrouvé.
En ce qui concerne la loge Saint Jean d'Écosse de Marseille, comme d'autres loges françaises de l'époque, elle prétendait au prestige d'avoir été fondée non par une source anglaise ou continentale, mais par une patente qui aurait été apportée directement d'Écosse par un aristocrate jacobite, en l'occurrence un certain « Duvalmon », « de Valmont » ou « de Valuon », le 17 juin 1751[2] à son premier Vénérable, un certain Alexandre Routier[3]. Toutefois, elle ne fut jamais en mesure de présenter la patente originale, mais uniquement des copies dont la plus ancienne datait de 1784. De plus, il fut par la suite démontré que les archives de la Grande Loge d'Édimbourg ne contenaient aucun trace de cette supposée patente. Les historiens pensent donc aujourd'hui que cette origine doit être regardée comme légendaire et qu'elle fut particulièrement mise en avant à partir de 1784 dans le but de revendiquer une origine indépendante de nature à justifier son refus de se soumettre à l'autorité du Grand Orient de France[4]. Les copies tardives des rituels de Saint Jean d'Écosse de Marseille qui ont été conservées contiennent des éléments d'origine française qu'on retrouve dans le Rite écossais ancien et accepté comme dans le Rite écossais rectifié.
L’échelle de grades
L’échelle de grades établie par Robert Ambelain
Après 1985 et quelques variations probablement consécutives à l'avancée de ses recherches, Robert Ambelain arrête la hiérarchie des grades du Rite écossais primitif à son cinquième grade, celui de Maître Écossais et/ou Chevalier de Saint-André. L'échelle hiérarchique du Rite écossais primitif comprend alors les suivants grades:
- Apprenti
- Compagnon
- Maître (ou "Compagnon Confirmé")
- Maître Installé (ou encore Maître de Saint Jean ou Maître de Loge)
- Maître Écossais et/ou Chevalier de Saint-André du Chardon
Les grades pratiqués aujourd'hui
- Loges bleues
I. Apprenti
II. Compagnon
III. Maître (anciennement «Compagnon Confirmé»)
- Loges rouges
IV. Maître Installé (ou encore Maître de Saint Jean ou Maître de Loge)
V a. Maître Écossais Chevalier de Saint-André
V b. Chevalier de Jérusalem (grade alternatif au précédent)
- Ordre Intérieur
VI. Écuyer Novice du Temple
VII. Chevalier du Temple
Notes et références
- (Dachez 2003, p. 44)
- Source: Grand Chapitre du GODF (consulté le 26/12/2007)
- (Bianco 2004)
- (Beaurepaire 2006, p. 10-17)
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Petit abrégé historique de Robert Ambelain, publié sur over-blog.com
Bibliographie
- Robert Ambelain, La Franc-maçonnerie occultiste et mystique (1643-1943), 1946
- Robert Ambelain, La Franc-maçonnerie oubliée, 1985
- Robert Ambelain, La Franc-maçonnerie d’autrefois, 1988
- Pierre-Yves Beaurepaire, « Saint-Jean d’Ecosse de Marseille », Cahiers de la Méditerranée, vol. 72, La Franc-Maçonnerie en Méditerranée (XVIIIe - XXe siècle), 2006, En ligne.
- René Bianco, Minutes du Colloque de Marseille, 2004, en ligne (consulté 26/12/2007)
- Joseph Castelli, Le Rite Écossais Primitif, Rituels et Cérémonies, Editions Maçonniques, 2007 (ISBN 978-2-35213-084-0)
- Guy Chassagnard, Pourquoi et comment on devient franc-maçon?, Alphée, 2008 (ISBN 978-2-7538-0287-2)
- Roger Dachez, Histoire de la franc-maçonnerie française, PUF, coll. « Que sais-je? », 2003 (ISBN 2-13-053539-9)
- Alain Eadie, The Knights Grand Cross of the Holly Temple of Jerusalem, Newcastle Upon Tyne. A little known independent Order; or possibly a lost Scottish Ritual found?, St. Nicholas Lodge No.1676, 2006
- Grande Loge Française du Rite Écossais Primitif, Rite Écossais Primitif. Rituels pour le Travail en Triangle, Presses du Midi, 2001 (ISBN 2-87867-336-0)
- Matthew McBlain, The Rituals of the Degrees of the Early Grand Scottish Rite, Hugh Murray, 1890
- Fabrice O'Driscoll, Notes sur le Rituel d'Overture au premier degré du Rite Écossais Primitif, Presses du Midi, 2007 (ISBN 2-87867-901-4)
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