- Prix Michelin d'aviation
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Le Prix Michelin d'aviation est une récompense de 100 000 francs attribuée au premier aviateur réalisant un vol Paris/sommet du Puy de Dôme en faisant le tour de la cathédrale de Clermont-Ferrand en moins de 6 heures à bord d'un aéronef avec deux occupants. Ce prix a été proposé par les frères Michelin, Edouard et André, le 6 mars 1908.
Sommaire
Le règlement
" Ce prix sera attribué au pilote du premier appareil à deux places occupées qui établira, avant le 1er Janvier 1918, le record suivant, régulièrement homologué: s'envoler d'un point quelconque des départements de la Seine ou de Seine-et-Oise, passer au dessus du parc de l'Aéro-Club de France, voler jusqu'à Clermont-Ferrand, virer autour de la cathédrale en la laissant à droite et à une distance d'environ 1300 mètres, puis venir se poser au sommet du Puy-de-Dôme, dans la zone délimitée par la dernière branche du chemin de fer. Le parcours devra être effectué dans un délai moindre de six heures, temps chronométré du passage au dessus de l'Aéro-Club de France à l'atterissage au sommet du Puy-de-Dôme. " [1]
Contexte
Au 6 mars 1908, au moment de la création de prix, le record de durée de vol établi par Henry Farman n'est que de 1 minute 28 secondes, ce qui explique l'accueil railleur de la presse à l'annonce de la création du prix Michelin d'aviation, l'Aurore titrant par exemple " Paris-Clermont en avion, la bonne blague! " [2].
Tentatives avortées
En septembre 1910, Charles Weymann effectue la première tentative à bord d'un biplan Maurice Farman[3]. Décollé de Buc, ils furent gênés par la brume à partir de Nevers et s'égarent: lorsqu'ils retrouvèrent leur chemin près de Volvic à seulement 15km du but, le délai de 6h fixé par le règlement était dépassé[4].
Le 5 octobre 1910, Léon et Robret Morane effectuent la deuxième tentative a départ d'Issy les Moulineaux[4], mais l'aéronef, un monoplan Blériot, s'écrase en route près de Boissy-Saint-Léger, blessant grièvement ses occupants[3].
Cet accident conduit André Michelin le 6 Février 1911 à rajouter aux conditions d'obtention du prix que l'aéronef à l'arrivée ne soit pas brisé, afin d'obliger les concurrents à utiliser des aéronefs susceptibles d'atterrir en douceur[5].
La tentative réussie d'Eugène Renaux et Albert Senoucque
Le 7 mars 1911, Eugène Renaux et son passager Albert Senoucque remportent le prix [6] en réalisant le vol en 5h10, ravitaillement compris[7].
Préparation du vol
Au matin du 7 Mars 1911, Eugène Renaux se rend à l'Aéro-Club de France près de Saint-Cloud en compagnie de Maurice Farman et du chronométreur officiel afin de faire le point sur les conditions météorologiques sur le parcours. Le règlement imposant de démarrer le chronomètre en vol à la verticale du parc de l'Aéro-Club de France, Renaux se rend ensuite à l'aérodrome Maurice Farman, à Buc, où son aéronef, un biplan Farman[7] muni d'un moteur Renault, l'attend. A 9h12, Eugène Renaux et son passager Albert Senoucque, survolent le parc: le chronomètre est déclenché. Pour remporter le Prix, il devront se poser au sommet du Puy de Dôme avant 15h12[8].
Le vol et les ravitaillements
A 10h18, ils passent au dessus de Montargis.
A 11h53, Renaux et Senoucque se posent sur l'aérodrome des Peupliers, près de Nevers pour ravitailler. Une foule importante les y attend, et pendant que Senoucque fait le plein, Renaux en profite pour s'alimenter. Ils redécollent à 12h07[7].
A 13h20, ils survolent Moulins où la foule s'est amassée sur les quais de l'Allier pour les voir passer.
Après avoir survoler Gannat], ils enroulent la cathédrale de Clermont-Ferrand à 14h10, comme le stipule le règlement, les cloches de la cathédrale et les sirène de l'usine Michelin retentissant spécialement pour l'occasion[9].
L'arrivée
Renaux et Senoucque se posent en douceur au sommet du Puy de Dôme à 14h23, soit 5h10 après la verticale de l'Aéro-club de France, en ayant survolé la cathédrale de Clermont-Ferrand au passage: toutes les exigences étant remplies, ils remportent le Prix Michelin d'aviation et les 100 000 francs promis aux vainqueurs[4].
Commémoration
Une stèle est inaugurée le 8 Juillet 1923[10] sur le sommet du Puy de Dôme, à l'endroit où Eugène Renaux et Albert Senoucque se sont posés.
Pour célébrer le centenaire de l'évènement , l'Aventure Michelin, musée dédié à l'historique du groupe Michelin, a présenté en Mars 2011 une exposition itinérante sur le sujet[11].
Références
- Grand Prix Michelin de 100 000 francs, règlement, illustration d'un communiqué de Presse Michelin
- l'Aurore , 8 Mars 1908
- Michelin et l'aviation 1896-1945 : Patriotisme industriel et innovation, Antoine Champeaux, p 56
- Le Petit Parisien, n°12548, 8 Mars 1911
- Michelin et l'aviation 1896-1945 : Patriotisme industriel et innovation, Antoine Champeaux, p 58
- Annie Moulin-Bourret 1997, p. 96
- La Revue Aérienne n°59 - 25 mars 1911
- Le Petit Parisien, n°12548, 8 Mars 1911
- Michelin et l'aviation 1896-1945 : Patriotisme industriel et innovation, Antoine Champeaux, p 59
- L'Aérophile - août 1923
- L'aventure Michelin
Bibliographie
- Le Petit Parisien, n°12548, 8 Mars 1911
- La Revue Aérienne n°59 - 25 mars 1911
- Michelin et l'aviation 1896-1945 : Patriotisme industriel et innovation, Antoine Champeaux, Editions Charles Lavauzelle, 2006
- Annie Moulin-Bourret, Guerre et industrie: Clermont-Ferrand, 1912-1922 : la victoire du pneu, Publication de l'Institut d'Étude du Massif Central, 1997 (ISBN 9782877410762).
Catégorie :- Histoire de l'aéronautique
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