- Pensées pour moi-même
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Les Pensées pour moi-même (En Grec ancien, Τὰ εἰς ἑαυτόν, Ta eis heauton), souvent simplement intitulé Pensées est le titre d'une série de réflexions divisées en 12 livres, rédigées en Grec entre 170 et 180 par l'empereur Marc-Aurèle qui régna de 161 à 180 après J.C., et écrites au moins partiellement pendant ses campagnes militaires[1]. Les Pensées n'étaient au départ qu'un journal non destiné à être publié et révélé au public, mais devant être détruit à la mort de l'auteur. N'étant pas destinées à être lues par quiconque excepté l'auteur lui-même, le texte est adressé à Marc-Aurèle lui-même. L'empereur s'y fait de nombreux reproches, réexpose périodiquement les mêmes idées et se donne des exercices afin de ne pas céder aux multiples tentations et facilités auxquelles il est exposé et de persévérer dans la voie de la philosophie qu'il reconnait comme la seule mesure de la valeur d'un Homme.
Rédigées dans un style simple et froid, les Pensées sont une suite d'épigrammes et de courtes réflexions portant sur le devoir, la mort et la conduite du sage face aux erreurs et à la méchanceté des Hommes. Marc-Aurèle, lui-même philosophe stoïcien développe la tradition d'Épictète selon laquelle tout Homme a le profond devoir de ne pas s'inquiéter de ce qui ne dépend pas de lui, c'est-à-dire les biens matériels, les honneurs, l'opinion des gens, mais doit en contrepartie se rendre parfaitement maître de ses émotions, avis, opinions et jugements, la seule chose dont il possède un parfait contrôle.
Par rapport à celle de son «prédécesseur», Épictète, la philosophie de Marc-Aurèle est fortement orientée sur la notion de devoir et de responsabilité, notions importantes pour un empereur régnant sur un empire à son apogée mais souffrant de révoltes chroniques et de corruption. L'auteur se remémore sans cesse la nécessité de ne pas éprouver de colère et de haine à l'endroit des méchants et de ne pas laisser le mépris ou la honte l'atteindre, mais de se conformer à son devoir et à la justice pour être un exemple d'Homme droit et ainsi tenter de corriger son entourage plutôt que de le punir. Les Pensées contiennent également de nombreuses allusions à la corruption de la cour impériale et à la nécessité, malgré cet environnement, de ne pas se détourner de la voie de la philosophie[2].
Références
- Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, I.XVII et II.XVII
- Ibid., V.XVI
Lien externe
- Pensées pour moi-même, Traduction commentée de J. Barthélémy Saint-Hilaire, éditée à Paris en 1876.
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