- Paul Poisson de Bourvallais
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Paul Poisson de Bourvallais (mort en 1718) était un financier français du début du XVIIIe siècle, qui joua un rôle important à la fin du règne de Louis XIV.
Fils d'un notaire de Laval, il fut d'abord laquais du traitant Thévenin, puis d'un marchand de bois, puis retourné dans son pays, il y fut distingué par Louis Phélypeaux de Pontchartrain (1643-1727), alors premier président du parlement breton et futur secrétaire d'Etat à la Marine puis à la Maison du Roi, ce qui lui a ouvert de nombreuses portes.
Celui-ci l'amena à Paris, en fit un piqueur aux travaux du Pont- Royal[1], et, tout aussitôt, le lança dans les traités, où il s'enrichit assez pour épouser une femme de chambre ou demoiselle de la marquise de Sourches, Marie-Suzanne Guyon, dame de Maudinet, Longuebois, Larchet, des châtellenies, terres, fiefs et seigneuries de La Freslonnière, Bellesaule, Le Creux, Ponthouin, en Panon, et autres lieux.
Nommé 1er président du parlement de Bretagne le 27 août 1677, Paul Poisson de Bourvallais est ensuite devenu contrôleur général des Finances en 1689, et un riche « traitant » et l'acquéreur en 1695 d'un office de Secrétaire du Roi, Maison et Couronne de France (la fameuse « savonnette à vilain »), puis secrétaire du Conseil royal des finances, modèle du Turcaret de Lesage[2].
Il était associé à Jean Bonaventure Le lay de Villemaré (1660-1743) dans de nombreuses affaires et dans la ferme des biens du prince de Condé, en Berry, dans les années 1703-1709 et dans celle du comte de Pontchartrain en 1712[3]. Les deux hommes était voisins sur la place Vendôme[1], appelée alors la place de Louis-le-Grand, où Paul Poisson de Bourvallais fait construire au numéro 13, en 1706, le somptueux Hôtel de Bourvallais, dont la chambre de justice de 1716, décida de l'exproprier[1].
Lorsque Louis XIV créa en 1701 une charge de receveur du domaine et des bois, il l'octroya à une compagnie de financiers qui comprenait trois autres secrétaires du Roi, Paul Poisson de Bourvallais et plusieurs autres financiers du royaume[4]. En 1710, on créa pour lui, moyennant deux cent mille écus, une charge de garde des archives et minutes du Conseil[1].
Il fit achever les travaux du Château de Champs-sur-Marne, qu'il racheta en 1703, après qu'il a été confisqué à Charles Renouard de La Touanne (†1704), trésorier de l'Extraordinaire des guerres. Ce dernier avait fait appel aux architectes Pierre Bullet et Jean-Baptiste Bullet de Chamblain en 1699 pour lui construire une nouvelle demeure, mais il fait banqueroute et les travaux sont arrêtés.
Son opulence, ses palais, dont un hôtel particulier place des victoires, ses quinze seigneuries, qui couvraient une partie de la Brie, ses dix ou douze charges le désignèrent à la vindicte publique.
Paul Poisson de Bourvallais est accusé de malversations et la Chambre de justice, dirigée par le duc Adrien Maurice de Noailles le sanctionne en 1716, deux ans avant sa mort[5]. Il doit à ce moment-là se défaire du Château de Champs-sur-Marne selon le duc de Saint-Simon dans ses Mémoires, à l'arrivée du Régent Philippe d'Orléans : « Bourvallais, un des plus riches traitants et des plus maltraités par la chambre de justice, fut dépouillé d'une superbe maison de campagne à Champs qu'il avait rendue charmante et que d'une maison de bouteille[6], il avait fait chef-lieu d'une grande et belle terre à force d'acquisitions. »[7].
Le château est alors cédé à la princesse de Conti, dont le fils fera quatre plus tard échec au système de Law. Bouvallais, ayant payé son amende, put aller reprendre le cours de ses affaires à la place des Victoires, où il finit ses jours six mois plus tard.
Notes et références
- http://www.archive.org/stream/mmoires15sociuoft/mmoires15sociuoft_djvu.txt
- Hôtel de Bourvallais place Vendôme est l'actuel siège du ministère français de la Justice. L'
- http://www.famillesparisiennes.org/public/yollivier/lelay-famille.pdf
- Les Grands Maitres de Eaux Et Forets de France, page 14
- 1984, p. 671 Daniel Dessert, Argent, pouvoir et société au Grand Siècle, Paris,
- Littré) « petite maison de campagne qui n'est qu'un pied-à-terre » (
- 1842, 40 vol., chap. 471, p. 243 Saint-Simon, Mémoires, Paris,
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