Paljor Dorje Shatra

Paljor Dorje Shatra
Paljor Dorje Shatra

Shatra ou Päljor Dorje (བཤད་སྒྲ ; bshad sgra ; དཔལ་འབྱོར་རྡོ་རྗེ ; dpal 'byor rdo rje) (1860 - 1919) était un politicien et un diplomate tibétain[1].

Sommaire

Famille

Shatra a d'abord appartenu à la famille Shangga. Son épouse appartenait à la famille Shatra dont a pris ensuite le nom. Il était un homme riche[1].

Carrière

Il a été le représentant des Tibétains à Darjeeling, pendant le Raj britannique[2].

En 1890, il accompagna l’amban chinois lors de son voyage à Darjeeling et le soutint au cours des négociations menant à la Convention anglo-chinoise. Peu après, il fut nommé Shape (ministre)[1].

En 1903, lui et trois autres membres du cabinet (Kashag) furent accusés de trahison par le Tsongdu. Shatra était à ce moment dans une position difficile: il aurait, selon le Tsongdu, comploté avec les Britanniques. À l'inverse, cependant, les Britanniques l'ont accusé d'avoir conspiré avec les Russes à cause de ses interactions avec Agvan Dorjiev[3]. A la suite de l'accusation portée par le Tsongdu, le 13e dalaï-lama le déposa de ses fonctions et l’exila dans ses terres de Orong Kongbu (Tibet oriental). En 1915, les Britanniques indiquèrent qu'il avait été alternativement pro-russe et pro-chinois, mais que vers 1915, il aurait eu une attitude anti-chinoise et pro-britannique[1].

En 1907, alors que le dalaï-lama avait fui le Tibet, il fut rappelé à Lhassa par l'amban Zhang Yingtang pour participer au parlement. En 1908, le dalaï-lama le nomma Premier ministre avec deux autres Lonchens, Changkhyim et Sholkhang. En 1915, Shatra était le Lonchen le plus élevé des trois[1].

Quand le dalaï-lama retourna à Lhassa, il lui accorda à nouveau sa confiance. En 1908, il créa le bureau de Lonchen de trois premiers ministres. En 1910, il accompagna le dalaï-lama lors de son exil en Inde britannique[1].

Au cours de la rébellion de 1911, annonçant une période de plusieurs décennies d'indépendance de facto, il accueillit le moral des manifestants[3].

En 1913-14, il participa à la Convention de Simla en tant que plénipotentiaire tibétain[1], assisté de l'interprète Lama Kazi Dawa Samdup. C'est à cette occasion qu'il évoqua l'idée de fonder une école britannique au Tibet[4].

Selon John Woodroffe, Lochen Satra fut plénipotentiaire tibétain auprès du gouvernement des Indes[5].

Réputation

Il était connu pour être un homme politique progressiste et partisan de réformes au Tibet. Il avait un caractère fort et un abord amical[1].

Sir Charles Bell décrit Shatra comme suit : « Il a montré une connaissance de la nature humaine et une compréhension des questions politiques qui en ont surpris beaucoup à la Conférence. Sa simple dignité et le charme de ses manières l'ont fait aimer de tous ceux qui l'ont rencontré à Simla ou à Delhi »[3],[6].

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g et h (en)Tibet Album, British photography in Central Tibet 1920-1950, Paljor Dorje
  2. Laurence Waddell (en), Lhasa and Its Mysteries: With a Record of the Expedition of 1903-1904
  3. a, b et c (en) Tsepon Wangchuk Deden Shakabpa (4e édition 1988) Tibet: A Political History, Potala Publications, New York, (ISBN 0-9611474-1-5), pag. 203, 239, 262-263.
  4. Michael Rank, King Arthur comes to Tibet, Institut de tibétologie Namgyal, 2004
  5. John Woodroffe, in Lama Kazi Dawa Samdup Le Livre des morts tibétain, édité par Walter Evans-Wentz, Editions A. Maisonneuve, Paris, 1933, (réimpression 1998), (ISBN 2720000019), p. 223.
  6. Tsepon Wangchuk Deden Shakabpa, op. cit., p. 263 « he showed a knowledge of men and a grasp of political affairs that came as a surprise to many at the Conference. His simple dignity and his charm of manner endeared him to all who met him in Simla or Delhi. »

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