- Musée archéologique de Delphes
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Musée archéologique de Delphes
Αρχαιολογικό Μουσείο Δελφών
Aurige de DelphesInformations géographiques Pays Grèce Ville Delphes Adresse Τ.Κ. 33054 Delphes Coordonnées Informations générales Date d’inauguration 1903 Collections Antiquités grecques Superficie 2 270 m² Informations visiteurs Nb. de visiteurs/an 137 550 (2009)[1] Site web Musée, ministère grec de la culture modifier Le musée archéologique de Delphes (en grec moderne : Αρχαιολογικό Μουσείο Δελφών) est un des principaux musées de Grèce, et un des plus visités. Il dépend du ministère grec de la culture (dixième éphorat des antiquités préhistoriques et classiques). Fondé en 1903, réaménagé à plusieurs reprises, il abrite les découvertes faites sur le sanctuaire panhellénique de Delphes datant de la préhistoire à l'antiquité tardive.
Organisé en quatorze salles sur deux étages, le musée expose principalement des statues, dont le célèbre « Aurige de Delphes », des éléments d'architecture comme la frise du trésor des Siphniens ou des offrandes faites au sanctuaire d'Apollon pythien comme le sphinx des Naxiens. En plus des salles d'exposition recouvrant 2 270 m², des réserves et des salles de conservation (mosaïque, céramique et métaux) occupent 558 m². Un hall d'accueil, une cafétéria et une boutique complètent les services offerts aux visiteurs[2].
Sommaire
Histoire
Premiers musées
Un premier petit musée fut inauguré le 2 mai 1903, pour célébrer la fin de la première grande campagne de fouilles françaises et en abriter les découvertes. Le bâtiment fut dessiné par l'architecte français Albert Tournaire, financé par le philanthrope grec Andréas Syngrós et construit à l'emplacement qui est toujours le sien aujourd'hui, même s'il a beaucoup été transformé. Deux ailes encadraient un petit bâtiment central. L'organisation de la collection, attribuée à Théophile Homolle, le chef de l'expédition de fouilles, était rudimentaire. Les guides affirmaient son caractère esthétique, les visiteurs son aspect entrepôt. Dans les deux cas, cela révélait l'absence d'organisation chronologique ou thématique dans les six salles originelles. La qualité des œuvres présentées suffisait. L'originalité était cependant la reconstitution avec restaurations en plâtre des principaux monuments du site afin de présenter plus pédagogiquement les découvertes[3].
Dans les années 1930, alors que le musée connaissait un succès public international indéniable, il devint insuffisant pour accueillir les nouvelles découvertes provenant du site ainsi que le nombre croissant de touristes. De plus, sa muséographie (ou son absence de muséographie) et les restaurations en plâtre étaient de plus en plus décriées. Enfin, son aspect un peu trop « français » alors que l'heure était à l'insistance sur la « grécité » était critiqué. En 1935, la construction d'un nouveau bâtiment fut entamée. Elle dura trois ans. Le nouveau musée était, comme son prédécesseur, représentatif du style architectural de son époque. L'ouverture, avec une nouvelle muséographie due au professeur d'archéologie de Thessalonique Constantinos Romalos, se fit en 1939. La réorganisation des collections archaïques fut confiée au Français Pierre de la Coste-Messelière dont le travail fut déterminant dans la nouvelle présentation, sans les restaurations en plâtre des principaux trésors, dont celui des Siphniens qui devint l'attraction principale. Les antiquités étaient présentées de façon chronologique et cataloguées et étiquetées[4].
Cependant, l'exposition fut éphémère. Les antiquités furent cachées dès le début de la Seconde Guerre mondiale. Une partie fut enterrée à Delphes même, dans d'anciennes tombes romaines ou dans des fosses spécialement creusées pour l'occasion devant le musée. Les objets les plus précieux (les objets chryséléphantins et le taureau d'argent découverts trois mois avant le début du conflit ou l'aurige) furent envoyés à Athènes pour être dissimulés dans les coffres de la Banque nationale. Ils y restèrent dix ans. L'aurige fut exposé au musée national archéologique d'Athènes jusqu'en 1951. La région de Delphes était en effet au cœur de la zone de combats de la guerre civile. Le musée ne put rouvrir qu'en 1952 après avoir récupéré tous ses objets. Pendant six ans, les visiteurs purent parcourir l'exposition telle qu'elle avait été imaginée en 1939. Cependant, très vite, le musée se révéla insuffisant et il fallut entamer une nouvelle phase de construction fin 1958[5].
Le réaménagement intérieur du musée fut confié à l'architecte Pátroklos Karantinós et à l'archéologue qui venait de réorganiser le musée national archéologique d'Athènes Christos Karouzos, sous la supervision de l'éphore de Delphes, Ioanna Constantinou. Karantinós créa deux nouveaux halls d'exposition et fit entrer plus de lumière extérieure. La muséographie resta chronologique, mais une insistance plus grande se fit sur la sculpture, avec les statues de plus en plus désengagées de leur contexte architectural. La nouvelle exposition ouvrit ses portes en 1961[6]. Le musée devint un des plus visités par les touristes parcourant la Grèce : en 1998, il accueillit 300 200 visiteurs, soit presque autant que le musée national archéologique d'Athènes (325 000 visiteurs)[1],[6].
Musée actuel
Entre 1999 et 2003, le musée a subi une nouvelle phase de travaux, confiés à l'architecte grec Alexandros Tombazis. Ce dernier imagina une nouvelle façade, dans un style contemporain et une nouvelle salle pour l'aurige. Le reste du musée fut modernisé et réagencé pour faciliter la circulation des visiteurs. La muséographie a quant à elle essayé de concilier la nécessité d'exposer les chefs-d'œuvre du musée avec la volonté de présenter les dernières hypothèses et découvertes en histoire grecque antique. Elle a aussi tenté de réévaluer les objets jusque là négligés, comme les frontons classiques du temple d'Apollon. Le nouveau musée rouvrit ses portes pour son centenaire et les Jeux olympiques[7].
Fréquentation et recettes du muséeAnnée Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Fréquentation 2005 241 700
visiteurs7 150 10 250 25 550 25 150 30 350 26 100 23 350 23 950 29 150 25 200 9 000 6 500 Recettes 2005 1 224 400 € 25 150 19 750 56 300 112 700 175 500 160 200 137 450 158 400 165 500 137 500 43 400 32 500 Fréquentation 2006 254 550
visiteurs5 850 7 400 21 250 37 100 29 700 24 700 24 400 28 200 29 350 25 450 12 600 8 550 Recettes 2006 1 235 450 € 25 750 19 500 55 650 115 800 163 900 143 800 140 400 173 000 175 350 141 550 49 300 31 450 Fréquentation 2007 202 350
visiteurs8 300 11 750 24 700 28 000 27 800 17 000 17 500 21 000 21 250 15 450 5 800 3 750 Recettes 2007 1 227 250 € 26 600 26 000 56 250 119 700 175 700 131 600 138 350 168 400 178 250 127 700 47 950 30 750 Fréquentation 2008 140 000
visiteurs4 100 3 550 7 100 11 150 21 400 17 600 13 700 17 700 19 000 17 300 4 350 3 050 Recettes 2008 115 500 € 32 600 29 550 58 800 92 050 169 900 147 200 115 700 148 200 157 600 143 000 36 550 23 850 Fréquentation 2009 137 550
visiteurs2 650 2 100 4 150 11 250 17 350 11 900 13 600 14 900 25 107 27 100 4 593 2 850 Recettes 2009 1 015 950 € 20 950 16 800 33 150 91 900 135 900 95 700 113 900 124 200 172 263 153 300 34 137 23 750 Source : General Secretariat of the National Statistical Service Collections
Les collections du musée de Delphes sont organisées chronologiquement en quatorze salles.
Salles 1 et 2
Les deux premières salles sont consacrées aux époques et aux objets les plus anciens. La salle no 1 présente surtout des bronzes remontant aux VIIIe et VIIe siècle av. J.‑C., offrandes au sanctuaire : boucliers ou trépieds. La salle no 2 regroupe la majeure partie des kouroi : statues masculines archaïques[8].
Salle 3
Cette salle expose le sphinx des Naxiens et les frises du trésor des Siphniens[9].
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Élément d'une des frises du trésor des Siphniens
Salle 4
La salle no 4 est dominée par les statues dites de Cléobis et Biton, en marbre de Paros et réalisées vers 610 - 580 av. J.‑C. à Argos. On peut aussi y voir des métopes du trésor de Sycione[10].
Salle 5
Elle est consacrée aux offrandes les plus précieuses faites au sanctuaire : taureau en argent et statues chryséléphantines[10].
Salle 6
On peut y voir les frontons du temple d'Apollon[11].
Salles 7 et 8
Ces deux salles accueillent les objets provenant du trésor des Athéniens : la première principalement des vases, la seconde les métopes[12].
Salles 9 et 10
Les objets exposés dans ces deux salles proviennent essentiellement du sanctuaire d'Athéna Pronaia[12].
Salle 11
Parmi les objets du IVe siècle av. J.‑C. dans cette salle, les « danseuses de Delphes » sont exposées avec l'omphalos qu'elles soutenaient[12].
Salle 12
La salle no 12 abrite des objets hellénistiques et romains dont un célèbre Antinoüs[12] et un très bel Agias.
Salle 13
C'est la salle de l'aurige[13].
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Aurige de Delphes, bronze, début du Ve siècle av. J.‑C.
Salle 14
Cette ultime salle est consacrée aux dernières années du sanctuaire[13].
Annexes
Bibliographie
- École française d'Athènes, Guide de Delphes : Le Musée, Athènes et Paris, École française d'Athènes et De Boccard, 1991, 263 p. (ISBN 978-2-86958-038-1) (LCCN 93189666)
- (el),(en) Rosina Colonia, The Archaeological Museum of Delphi, Athènes, OLKOS, 2006 (ISBN 978-960-86743-9-4) [John S. Latsis Public Benefit Foundation lire en ligne]
- (fr) Grèce. Athènes et le Péloponnèse. Guide Gallimard., Gallimard, Paris, 1998. (ISBN 2742401792)
- (fr) Grèce continentale. Guide bleu., Hachette, Paris, 2006. (ISBN 201243892x)
- (en) Robin Barber, Greece. Blue Guide., A & C Black, Londres, 1987. (ISBN 0393303721)
Liens externes
Notes et références
- General Secretariat of the National Statistical Service
- Musée, présentation sur le site du ministère grec de la culture
- Colonia 2006, p. 17
- Colonia 2006, p. 18 et 24
- Colonia 2006, p. 24-25
- Colonia 2006, p. 25
- Colonia 2006, p. 15 et 25
- Grèce continentale. Guide bleu., p. 411 et 414.
- Grèce continentale. Guide bleu., p. 414-415.
- Grèce continentale. Guide bleu., p. 415.
- Grèce continentale. Guide bleu., p. 415-416.
- Grèce continentale. Guide bleu., p. 416.
- Grèce continentale. Guide bleu., p. 417.
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