- Maurice Mourlot
-
Maurice Mourlot, né en 1906 et mort en 1983 est un peintre, lithographe, graveur et dessinateur français. Son frère, Fernand Mourlot, était le patron de l’Imprimerie lithographique Mourlot.
Sommaire
Biographie
Né à Paris le 20 janvier 1906, Maurice Mourlot est le benjamin d’une famille de neuf enfants. Son père, Jules Mourlot, imprimeur-lithographe, remarque très tôt le talent de dessinateur de son plus jeune fils et reporte sur la pierre lithographique plusieurs de ses dessins. Bien qu’admis à l’école Estienne, l’enfant va à l’école primaire supérieure Turgot, plus proche du domicile familial (1920-1923).
À 16 ans, il commence à travailler à l’imprimerie familiale, 18 rue de Chabrol, dirigée par Fernand, le frère aîné, après la disparition de leur père en 1920. Y travaillent également leurs frères et sœurs : Georges, Berthe, Jeanne et Andrée.
Entre 1928 et 1958, Maurice réalise de nombreuses affiches d’expositions pour les Musées nationaux : le Louvre, les Musées Carnavalet et Marmottan, la Bibliothèque Nationale, et de nombreux musées de province – comme Le Petit déjeuner de Bonnard, Le Fifre de Manet, La Récureuse de Chardin. En copiant ainsi à l’huile les œuvres des grands peintres pour les reporter ensuite sur la pierre, il acquiert une parfaite maîtrise de la technique picturale et lithographique. À cette époque, les affiches des musées sont de véritables lithographies.
En 1934, sa première exposition a lieu à la galerie Le Balcon à Paris.
Membre du Salon des Indépendants de 1936 à 1946 (sauf pendant les années de guerre), il reçoit en 1937 le Prix de peinture de la Ville de Paris, qui consiste en un séjour d’une année en Afrique du Nord d’où il rapporte une centaine d’œuvres (huiles, aquarelles, dessins).
Le 3 septembre 1939, il est mobilisé dans la Compagnie du génie chargée du camouflage avec des peintres et sculpteurs – Brianchon, Damboise, etc. – et le comédien Jean-Louis Barrault. Nombreux carnets de dessins. Son meilleur ami, le peintre Richard Maguet (1896-1940) qui l’avait encouragé à passer à la peinture à l’huile, meurt sous le bombardement du pont de Sully-sur-Loire. Maurice sera démobilisé à Miramont-en-Quercy et reprend son travail de lithographe.
En 1941, sur les conseils d’un ami, le peintre-graveur Pierre-Eugène Clairin (1897-1980), il acquiert l’ancienne mairie-école de Saint-Loup-de-Naud près de Provins (Seine-et-Marne) et s’y installe avec Marcelline, sa compagne.
De 1947 à 1959, il effectue de brefs séjours au Maroc, en Hollande, en Algérie, en Angleterre, en Suisse.
En 1960, il est promu chevalier de l’ordre des Arts et Lettres, mais il ne va pas chercher le diplôme, qu’il reçoit par la Poste cinq ans plus tard.
Dessinateur-lithographe, Maurice Mourlot est l’œil artistique de l’Imprimerie Mourlot, qui voit passer Dérain, Bonnard, Matisse, Miró, Raoul Dufy, Léger, Braque, Maillol, Le Corbusier, Picasso, Pascin, Minaux, Guiramand, Dunoyer de Segonzac, François Desnoyers, Van Dongen, Marie Laurencin, Utrillo, Toffoli, Buffet, P.-E. Clairin, Cathelin, Brasilier, etc. Maurice Mourlot a aidé nombre de peintres à reporter leurs œuvres sur la pierre.
En 1953, avec son ami, Charles Sorlier – qui va devenir le lithographe attitré de Chagall – il réalise la grande lithographie de la Fée Électricité pour Raoul Dufy[1].
À côté de son travail au service des peintres et écrivains, Maurice Mourlot commence dans les années 1930 un œuvre personnel d’une grande diversité. Il ne cessera de peindre que trois jours avant sa mort.
On lui doit des tableaux à l’huile : paysages et cours de ferme, natures mortes, bouquets, scènes de marché, nus, autoportraits, animaux domestiques, oiseaux, animaux du Jardin des Plantes, ainsi que des dessins et des lithographies en noir et blanc et en couleurs, des gravures sur bois.
Les lithographies et gravures sur bois de Maurice Mourlot ont été réalisées avec un très faible tirage : cinq, huit, vingt-cinq exemplaires au maximum.
Il signe ses premières toiles « Jean-Maurice Mourlot », puis « Mourlot » tout court. Il a vécu à l’écart de la vie mondaine, peu soucieux de succès et de reconnaissance publique ; il n’a vécu que pour son art. C’était un ami sûr, généreux et d’une rare culture.
Enfin, jusqu’en 1971, il travaille chez l’éditeur Pierre Bordas où il y réalise, entre autres, la mise en page et l’iconographie des manuels de littérature française Lagarde et Michard.
À la mort de sa compagne, il s’installe en 1968 dans le petit atelier d’artiste de la Tombe-Issoire, Paris 14è, où il meurt le 15 mars 1983. Il repose maintenant au cimetière du Père-Lachaise.
Sélection d'œuvres
Principales expositions personnelles
Paris, Galerie Le Balcon, 1934
Paris, Galerie André Maurice, 1950
Paris, Galerie Dina Vierny, 1953
Normandie, château de Canisy, 1982
Provins, Hôtel de Savigny, 1988
Staufen, Allemagne, Galerie Rombach-Scheuer, 1989
Pont-Aven, Galerie L’Atelier d’Ernest, 1989
Honfleur, Galerie Arts et tradition, 1990
Vienne, Autriche, Institut français, Palais Clam-Gallas, 1990
Heidelberg, Allemagne, Galerie Melnikov, 1991
Cabourg, Calvados, Galerie Art et passion, 1995
Göllheim, Allemagne, musée Uhlsches Haus, 1997
Charenton-le-Pont, musée Toffoli, 1999
Saint-Céré, Lot, Maison des consuls, 1999
Bad Mergentheim, Allemagne, Galerie Forum, 2000
Paris, Galerie du Montparnasse, 2003
Paris, Galerie La Hune-Brenner, 2006
Lot, Château de Castelnau, Musée national, 2007
Paris, Cabinet d’histoire du Muséum national d’histoire naturelle, 13/04/ au 4/07 2011
Maurice Mourlot illustrateur
Il a illustré de lithographies couleur originales les ouvrages :
Colette, Douze dialogues de bêtes, éditions du Moulin de Pen-Mur, Paris, 1945.
En remerciement pour ses lithographies, Colette lui adresse une émouvante dédicace : « À Maurice Mourlot qui me fleurit d'images, me couronna de bêtes, enrichit ma prose, et la haussa jusqu'à la poésie. »
Edmond Rostand, Chantecler, Rombaldi, Paris, 1946.Louis Pergaud, De Goupil à Margot, éditions Henri Kaeser, Lausanne, 1948.
Jean Estéoule, Promenade en Provence , 52 lithographies, éditions Jean Estéoule, 1954.
Joseph Kessel, Le Lion, éditions André Sauret, Monte-Carlo, 1972.
Frontispices de Maurice Mourlot pour les Éditions André Sauret, Imprimerie Nationale :Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne, 1951.
Paul Bourget, Le Disciple, 1953.
Rudyard Kipling, Kim, 1956.
Joseph Bédier, Le Roman de Tristan et Iseut, 1957.
Sources
Livres et articles
Jean-Pierre Hammer, Maurice Mourlot, préface de Charles Sorlier, éditions Hitzeroth, Marburg, 1987, 152 p., édition bilingue français-allemand.
Jean-Pierre Hammer, « Maurice Mourlot, témoin de la vie rurale », dans Nouvelles de l’Estampe, n° 139 (1995), p. 21-26.
Jean-Pierre Hammer, « Maurice Mourlot, le Catalogue raisonné des estampes », dans Nouvelles de l’Estampe, n° 190 (2003), p. 83-87.
Catalogues
Catalogue raisonné des estampes
Jean-Pierre Hammer, Maurice Mourlot, Catalogue raisonné des estampes, Avant-propos de Michel Melot, ancien directeur du département des estampes de la bibliothèque nationale, Ibis Press, Paris, 2003, 128 p., édition bilingue français-allemand.
Catalogues de vente
Atelier Maurice Mourlot 1906-1983. Lithographies, Dessins, Huiles Animaux, Scènes de ferme, Paysages, Fleurs, Natures mortes, Vente aux enchères publiques, Drouot Richelieu, salle 3, 23 octobre 1989, Labat & Thierry, 22 p.
L’art de Maurice Mourlot ou le dessin fondateur. Tableaux, Lithographies, Bois gravés, Dessins, texte de présentation de Jean-Pierre Hammer, Vente aux enchères publiques, Hôtel des ventes Favart, 19 novembre 2009, Françoise Caste-Deburaux, 34 p.
Où peut-on voir des œuvres
Des estampes et dessins de Maurice Mourlot se trouvent au Cabinet des estampes de la Bibliothèque Nationale, au musée de l’Albertina à Vienne (Autriche), des huiles, dessins et lithographies au Muséum national d’Histoire naturelle, à Paris, ainsi qu’au Musée des Années 1930 à Boulogne (Hauts-de-Seine).
Références
- À tous deux Bernard Dorival a rendu hommage dans sa Belle histoire de la Fée électricité de Raoul Dufy, éditions La Palme, Paris 1953.
Catégories :- Peintre français du XXe siècle
- Graveur français du XXe siècle
- Lithographe
- Naissance en 1906
- Décès en 1983
Wikimedia Foundation. 2010.