- Marie Cazin
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Marie Cazin Marie Cazin, Jeunes filles, vers 1886, bronze, 0,73 x 0,62 x 0,4m. Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer, Inv. E17. Dépôt du musée d'Orsay. Nom de naissance Marie Guillet Naissance 1844
Paimbeuf (Loire inférieure)Décès 1924
Equihen (Pas-de-Calais)Nationalité France
Activité(s) Peintre et sculpteur Récompenses Elle obtient en 1886 une mention honorable pour un haut-relief en plâtre Fragment de décoration et en 1900, elle reçoit une médaille d'argent à l'Exposition Universelle. modifier Marie Cazin (née Marie Guillet) est un peintre et sculpteur français née en 1844 à Paimboeuf (Loire-Inférieure) et décédé à Equihen (Pas-de-Calais) en 1924.
Sommaire
Biographie
Peintre et sculpteur active au XXe siècle, Marie Cazin étudie à l’École de Dessin de Paris où elle est l’élève de Mme Peyrol, sœur de Rosa Bonheur, et Jean-Charles Cazin avec lequel elle se marie en 1868. Le mariage avec un artiste connu pouvait faciliter l’accès aux Salons et activer le contact avec les critiques et les patrons[1]. De cette union naît un fils, Jean-Marie Michel Cazin (graveur). Pendant la Première Guerre Mondiale, elle conserve un studio dans le quartier latin avant de se retirer à Equihen : « (...) Marie Cazin ayant gardé son originalité propre auprès de son illustre mari (...) désirerait avoir les moyens de renoncer à son atelier de Paris pour s’installer définitivement à Equihen où l’existence est moins dispendieuse qu’à Paris (...)[2] ». Il existe une représentation d'elle par Jean-Marie Michel Cazin, son fils, intitulée Parmi les souvenirs, portrait de Mme Marie Cazin et exposée au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1914.
Son œuvre
Les débuts
À partir de 1876, Marie Cazin expose au Salon des artistes français, tout d’abord en tant que peintre - avec des paysages essentiellement - puis sculpteur à partir de 1882 (Tristesse). En 1883, elle présente un buste en bronze, David. Son œuvre la plus connue, Les Jeunes filles, est quant à elle exposée en 1886 et achetée par l’Etat en 1899. Les deux bronzes seront ensuite exposés au Musée du Luxembourg de Paris. En 1891, Marie Cazin devient sociétaire de la Société nationale des beaux-arts, signe de reconnaissance de son statut professionnel.
L'œuvre monumentale
Son œuvre monumentale est importante. Le Second Empire se caractérise, pour les femmes sculpteurs, par l’art considéré comme possibilité, aidé en cela par l’intermédiaire de réseaux sociaux et familiaux qui favorisent les commandes et réalisations publiques[3]. L’espace investi par les femmes sculpteurs est un espace semi-public (appelé border zone par Marjan Sterckx[4]) à l’accessibilité modérée : les églises, les cimetières[5], les institutions culturelles. Cette zone en marge et sa mobilisation permet de contourner le manque de commandes officielles. La production de Marie Cazin se distingue par son caractère familial[6] : monument aux Docteurs H. Cazin et P. Perrochaud, monument et tombe de Jean-Charles Cazin, tombeau d'Adam Perrochaud etc.
La fonction sociale des femmes
On retrouve dans son œuvre le thème récurrent de la fonction sociale des femmes[7]. Ainsi, se distingue une série de sculptures et de dessins sur le sujet de la femme et du travail : L’Ecole (1893), Femme au travail (1891), Vie Obscure (1901) que Louise Breslau décrit comme « plusieurs femmes occupées à des tâches domestiques (…) un remarquable chef d’œuvre[8] ».
Un art symboliste
Certaines sculptures de l'artiste renvoient au thème de la mort, son omniprésence, la précarité de l’existence, l’importance du vécu mental soit des sujets appréciés de l’art symboliste. Odilon Redon évoque le bronze Regret comme une remarquable réussite dans la promotion d’un art de l’intériorité[9] .
La fin de sa carrière
Dans les derniers temps de sa carrière, en partie pour financer son studio parisien, Marie Cazin s’engage dans des commandes pour des créations décoratives dont Fresque, Sujet décoratif pour une école d’infirmière (1910) ou encore des dessins pour les Gobelins (Diane, 1912 ; Vénus, 1913)[10].
Réception
Dans le milieu culturel parisien, ses travaux sont reçus avec respect, les termes les plus fréquemment employés sont : « mélancolie », « charme mystérieux », « tendre », « plein d’aisance », « compassion » etc[10].
Liste des œuvres
Peinture
- Shades of Evening, (s.d.), huile sur panneau, 31.91 x 38.1 cm. New Hampshire, Currier Museum of Art.
- Fleurs, 1867, huile sur toile, 51 x 42 cm. Samer, Hôtel du Bailli (Pas-de-Calais).
- Evening, vers 1884-1888, huile sur toile, 32.7 x 46 cm. Londres, The National Gallery, Inv. L695.
Sculptures
Aux Salons
- Tristesse, 1882.
- David, avant 1883, bronze, 0,37 x 0,35 x 0,195 m. Roubaix, musée d'art et d'industrie André Diligent - La Piscine. Dépôt du musée d'Orsay en 2001. Présenté au Salon en 1883.
- Jeunes filles, vers 1886, bronze, 0,73 x 0,62 x 0,4m. Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer, Inv. E17. Dépôt du musée d'Orsay. Présenté au Salon en 1886.
- Fragment de décoration, présenté au Salon annuel de la Société des artistes français de 1886, plâtre. Archives nationales, photos de salons, F/21/7655 (*) folio 29, notice n°AR302777.
Dans l'espace public
- Monument aux docteurs Cazin et Perrochaud, 1892-1893, Berck (Pas-de-Calais). Archives nationales, Départements, F/21/4392 ; dossier 17, notice n°AR503255, Photos.
- Monument à Jean-Charles Cazin, 1905, pierre, 170 cm. Samer, rue du 11 novembre (Pas-de-Calais).
- Tombeau d'Adam Perrochaud, fin XIXe - début XXe, bronze et calcaire, 125 x 105 x 85cm. Outreau, rue Firmin Blondel (Pas-de-Calais).
- Fresque, Sujet décoratif pour une école d’infirmière, 1910.
- Tombeau de Douglas Aigre, 1913, calcaire et marbre, 295 x 111 x 221 cm. Boulogne-sur-Mer, cimetière de l'Est (Pas-de-Calais).
Hôtel du Bailli à Samer (Pas-de-Calais)
- Tête de femme, (n.d.), dessin sur toile, 40 x 32,5 cm. Samer, Hôtel du Bailli (Pas-de-Calais).
- Sakountala, marbre exposé au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts de 1907, Samer, Hôtel du Bailli (Pas-de-Calais).
- Mont Saint-Michel, 1908, estampe, 48,5 x 35,5 cm. Samer, Hôtel du Bailli (Pas-de-Calais).
- Portrait du peintre J.C. Cazin, XXe, buste en marbre blanc, 56 x 37 x 40 cm. Samer, Hôtel du Bailli (Pas-de-Calais).
Autres
- Les évangélistes, 2nde moitié du XIXe siècle, plâtre, 170 x 340 cm. Oeuvre détruite.
- La Fortune, 1883, buste.
- Le Regret, 1885.
- Femme au travail, 1891.
- L’Ecole, 1893.
- Bœuf du Nivernais, 1893.
- Vie Obscure, 1901.
- Marie Cazin, Coquelin en "Cyrano", entre 1865 et 1909, bronze argenté, 0,4 x 0,23 x 0,2 m. Paris, Musée d'Orsay, Inv. ChB 454.
- Diane, 1912, dessin pour les Gobelins.
- Vénus, 1913, dessin pour les Gobelins.
Expositions
- Royal Academy, Londres, 1874 et 1878.
- Salon de Paris,occasionnellement entre 1876 et 1887.
- Exposition Universelle, Paris, 1889 (médaille d’or) et 1900 (médaille d’argent).
- Société Nationale des Beaux-Arts, Paris, 1891-1899, 1901-1905, 1909, 1911, 1913-1914.
- World's Columbian Exposition, Chicago, 1893.
- Les Quelques (association indépendante de femmes artistes), Paris, 1908-1913.
- Salon de Bruxelles, 1914.
- Panama-Pacific International Exposition, San Francisco, 1915.
Notes et références
- Odile Ayral-Clause, « Les femmes sculpteurs dans la France du XIXe », dans Camille Claudel et Rodin : la rencontre de deux destins, catalogue de l’exposition [Québec, Musée National des Beaux-arts ; Detroit, Detroit Institute of Arts ; Martigny, Fondation Pierre Gianadda. 2005-2006], Paris : Hazan, 2005, p.321.
- Lettre de L. Bénédicte (Conservateur du musée du Luxembourg) à son Ministre, 1915. Citation extraite de La femme artiste d'Elisabeth Vigée-Lebrun à Rosa Bonheur, catalogue de l’exposition [Mont-de-Marsan, Donjon Lacataye. Novembre 1981 - février 1982], Mont-de-Marsan : Musée Despiau-Wlérick, 1981, p.97.
- Voir à ce sujet Claire-Sophie Dillenseger, La réception critique des femmes sculpteurs à Paris entre 1900 et 1914, mémoire de Master 1, Université Paris Ouest-La Défense, 2009-2010, sous la direction de Mme Claire Barbillon.
- http://www.19thc-artworldwide.org/index.php/autumn08/90-the-invisible-sculpteuse-sculptures-by-women-in-the-nineteenth-century-urban-public-spacelondon-paris-brussels>, volume 7-2, automne 2008. M. Sterckx, « The Invisible “Sculpteuse”: Sculptures by Women in the Nineteenth-century Urban Public Space—London, Paris, Brussels », Nineteenth-Century Art Worldwide (2008), <
- Voir à ce sujet A. Rivière, « Un substitut de l’art monumental pour les sculptrices : la sculpture funéraire (1814 – 1914) » dans C. Chevillot et L. de Margerie (sous la dir. de), La sculpture au XIXe siècle : mélanges pour Anne Pingeot, Paris : Nicolas Chaudun, 2008
- La femme artiste d'Elisabeth Vigée-Lebrun à Rosa Bonheur, op.cit..
- Delia Gaze, Dictionary of Women Artists, Londres : Fitzroy Dearborn, 1997, 2 vol, p.376.
- Madeleine Zillhardt, Louise-Catherine Breslau et ses amis, Paris : Éditions des Portiques, 1932.
- D. Gaze, op.cit., p.377
- Ibid.
Bibliographie
Sources imprimées
- BIENNE (Claude), « Beaux-Arts », Revue Hebdomadaire, juillet 1893, p.139.
- DEMAISON (Maurice), « La décennale », Revue de l'Art Ancien et Moderne, 10 août 1900, p.123-125.
- ELLET (Elizabeth Fries), Women Artists in all ages and countries, New-York : Harper & Brothers Publishers, 1859.
- FOURCAUD (Louis de), « Les Arts décoratifs aux salons », Revue des Arts Décoratifs, xiii, 1893, p.384; xv, 1895; xvii, 1897, p.375-377.
- JAVEL (Firmin), « Société Nationale », Art Français, mai 1899.
- LAMERS DE VITS (Maria), Les femmes sculpteurs et graveurs et leurs œuvres, Paris : Referendum littéraire, 1905.
- M.M., « Le monument de Berck-sur-Mer », Illustration, 26 août 1893, p.172.
- MARX (Roger), « Les salons », Le Voltaire, mai 1893.
- MARX (Roger), Revue Encyclopédique, juillet 1899.
- MICHEL (André), « La sculpture décorative aux salons », Art et Décoration, vi, 1899, p.33-41.
- SERTAT (Raoul), « Revue artistique », Revue Encyclopédique, juin 1893, pp.3-6.
- VITRY (Paul), « La sculpture aux salons », Art et Décoration, 1904, xvi, p.21-34.
Ouvrages
- BARTOLENA (Simona), Femmes artistes : de la Renaissance au XXIe siècle, Paris : Gallimard, 2003.
- DILLENSEGER (Claire-Sophie), La réception critique des femmes sculpteurs à Paris entre 1900 et 1914, mémoire de Master 1, Université Paris Ouest-La Défense, 2009-2010, sous la direction de Mme Claire Barbillon.
- DUGNAT (Gaïte), Les catalogues des Salons de la Société Nationale des Beaux-Arts, Dijon : Echelle de Jacob, 2000-2005, 6 tomes.
- GARB (Tamar), Sisters of the brush : women's artistic culture in late nineteenth-century Paris, Londres : Yale University press, 1994.
- GAZE (Delia), Dictionary of Women Artists, Londres : Fitzroy Dearborn, 1997, 2 vol, p.375-377.
- HONIG (Elsa), Women and Art : A History of Women Painters and Sculptors from the Renaissance to the 20th Century, Boulder : Westview Press, 1991 (1e éd.1978).
- La femme artiste d'Elisabeth Vigée-Lebrun à Rosa Bonheur, catalogue de l’exposition [Mont-de-Marsan, Donjon Lacataye. Novembre 1981 - février 1982], Mont-de-Marsan : Musée Despiau-Wlérick, 1981, p.97-98.
- Les sculptures sortent de leur réserve, catalogue de l'exposition [Tours, Musée des beaux-arts. 10 décembre 1988 - 2 avril 1989], Tours : Musée des beaux-arts, 1988.
- MIRBEAU (Octave), Combats esthétiques, Paris : Séguier, 1993.
- REDON (Odilon), A Soi-même : Journal, 1867-1915, Paris : Corti (éd. révisée), 1985, mai 1885.
- SANCHEZ (Pierre), SEYDOUX (X.), Les catalogues des Salons, Dijon : Echelle de Jacob, 1999-2007, 15 tomes.
Articles
- RIVIERE (Anne), « Un substitut de l’art monumental pour les sculptrices : la sculpture funéraire (1814 – 1914) » dans CHEVILLOT (Catherine), MARGERIE (Laure de) (sous la dir. de), La sculpture au XIXe siècle : mélanges pour Anne Pingeot, Paris : Nicolas Chaudun, 2008, p.422-429.
- STERCKX (Marjan), « The Invisible “Sculpteuse”: Sculptures by Women in the Nineteenth-century Urban Public Space—London, Paris, Brussels », Nineteenth-Century Art Worldwide (2008), <http://www.19thc-artworldwide.org/index.php/autumn08/90-the-invisible-sculpteuse-sculptures-by-women-in-the-nineteenth-century-urban-public-spacelondon-paris-brussels>, volume 7-2, automne 2008.
Liens externes
Articles connexes
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