- Mariage de convenance
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Le mariage arrangé ou mariage de convenance est une tradition culturelle où la famille (en général les parents) choisissent l'époux d'un ou une personne célibataire et en organisent le mariage, avec ou sans son consentement (on parle alors dans ce dernier cas de mariage forcé). Ceci se fait dans beaucoup de pays d'Afrique et d'Asie, c'est par exemple la norme au Pakistan où les mariages d'amour sont rares et plutôt mal-vus[1].
Les mariages ont été et peuvent encore être arrangés. Des raisons économiques et politiques rentrent sans aucun doute en jeu. Ainsi, au Moyen Âge, le mariage entre fils et fille de deux seigneuries pouvait constituer une alliance qui renforçait le pouvoir des deux familles sur une région, et permettait de préserver un lignage, de transmettre un patrimoine. Par ailleurs, la dot (argent ou terre donnés par le père de la femme à la famille du marié) transformait l’épouse en une précieuse valeur marchande.
L’arrangement du mariage peut aussi venir sceller un pacte pour conserver, préserver et transmettre les coutumes et les valeurs qui lient une communauté. Par exemple, en Inde, le mariage prolonge cette tradition : la société étant organisée en castes, ce sont les parents des mariés qui organisent le mariage pour qu’il reste dans la même caste. Parfois, les époux ne se rencontrent pas avant le jour de la cérémonie.
Du mariage arrangé au mariage forcé
Il convient de distinguer le mariage arrangé du mariage forcé, où un des époux au moins est forcé à contracter le mariage, ou bien est l'objet de pression pour obtenir son consentement. Les conditions qui entrainent un mariage arrangé se retrouvent également dans le mariage forcé, mais la différence tient à une notion de contrainte, certes physique, mais aussi psychologique : c’est le poids de l’environnement, notamment familial, qui renforce la pression sur les personnes concernées.
Quand il est imposé à un enfant, son choix et son indépendance individuelle disparaissent. Celui-ci devient le simple agent du désir familial sans qu’il ait son mot à dire. La peur de perdre ses racines peut être à l’origine de l’arrangement du mariage, et de l’obligation de s’y soumettre. Ainsi, des parents exilés peuvent se sentir obligés de suivre à la lettre, et selon la tradition la plus stricte, les coutumes de mariage car toute déviation équivaut à une trahison vis-à-vis de la terre d’origine. L’enfant peut lui se sentir prisonnier d’une idéologie et d’une culture qui n’est plus la sienne et qui lui paraît arbitraire.
Dans le mariage forcé, c’est donc la contrainte au sens large qui prime sur l’arrangement. Un mariage arrangé peut être supporté : des parents qui ne se sont pas choisis mais qui forment un couple stable, peuvent, par exemple, servir de modèles et aider à accepter un mariage arrangé. Par contre, bien souvent, le mariage forcé reste intolérable. La personne est victime de violences physiques, d’une privation de ses droits. Le mariage forcé rentre alors dans le cadre d’une violence faite à autrui, d’une restriction de ses libertés individuelles et il devient contraire aux Droits de l’Homme.
Dans les pays qui ont des normes familiales ou nationales qui divergent des droits de l'Homme et des conventions internationales, les mariages forcés ne choquent qu'une partie de la population. Pour ceux qui refusent de s'y soumettre, c’est un abîme qui se crée entre parents et enfants, écartelées entre deux cultures auxquels ils ne peuvent renoncer.
Voir aussi
Références
- Sarina Singh, Lindsay Brown, Pakistan & the Karakoram Highway, "Lonely Planet", septembre 2004 (6è edition), p42
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