- Malle sanglante de Millery
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La malle sanglante de Millery, dite aussi malle à Gouffé[1], est une affaire criminelle qui eut lieu en 1889, et qui connut un retentissement extraordinaire. Cette affaire sert de nom générique pour les « malles sanglantes », depuis ce célèbre meurtre de l'huissier de justice Toussaint-Auguste Gouffé.
Sommaire
Découverte de la malle
Un dimanche d’août 1889, un cantonnier longeant la route départementale reliant Vernaison à Millery, près de Lyon, fait la sinistre découverte d'un colis se trouvant dans un buisson en contrebas et dégageant une odeur pestilentielle.
À l'intérieur, on découvre un cadavre en décomposition avancée qui n'est plus guère identifiable. Conservé dans le formol, il sera identifié quelques semaines plus tard par le docteur Alexandre Lacassagne grâce à ce qu'on présente aujourd'hui comme les prémices de la police scientifique[2]. Les signes qui permettent d'identifier la victime sont ses dents, ses cheveux, une cheville cassée… Il s'agit de l'huissier de justice Toussaint-Auguste Gouffé, un homme connu pour être un grand coureur de jupons.
La découverte d'une malle non loin du lieu de la découverte du corps à Saint-Genis-Laval, relance l'enquête, et un des premiers mandats d'arrêt international est lancé. L'identification de la malle par un aubergiste londonien permet de remonter aux criminels, un couple d'escrocs, Michel Eyraud et sa maîtresse, Gabrielle Bompart.
Déroulement du meurtre
Cette Gabrielle Bompart avait attiré l'huissier à son domicile, puis l'avait fait asseoir sur son canapé. Tout en jouant de ses charmes, elle lui avait passé autour du cou le cordon qui fermait sa robe de chambre. Eyraud, dissimulé derrière une tenture, s'était alors saisi de ce cordon, l'avait attaché à une corde préalablement passée dans une poulie fixée au plafond, et avait tiré. Gouffé était ainsi mort par pendaison.
Mais le couple n'était pas parvenu à ouvrir le coffre de l'huissier et avait dû se débarrasser de son cadavre en le mettant dans une malle, convoyée en train jusqu’à Lyon, pour s'en débarrasser au lieu-dit la Tour-de-Millery, avant que le duo criminel ne parte pour l’Amérique.
Arrestation et procès
Gabrielle Bompart, rentrée en France pour nier effrontément toute participation au meurtre, est cependant arrêtée. Elle accable son complice, lequel est appréhendé à Cuba où il s'était réfugié.
Les deux criminels sont jugés en décembre 1890. Bien que défendu par le célèbre avocat Félix Decori, Michel Eyraud sera condamné à mort et guillotiné le 3 janvier 1891 par le bourreau Louis Deibler. Gabrielle Bompard s'en sort avec une condamnation à 20 ans de travaux forcés. Elle sera finalement relâchée en 1905, avant le terme de sa peine[3].
Gabrielle reprendra ses activités de danseuse, et son passé inspirera à son public la chanson populaire Gabrielle, Gabrielle[2].
Références
- Michel Chlastacz 2009, p. 23
- Les polars de l'histoire de France sur France Bleu, Michel de Decker.
- Bienvenue dans une bibliothèque sanglante… et croustillante, sur telerama.fr (consulté le 7 décembre 2010)
Bibliographie
- Michel Chlastacz, Trains du mystère: 150 ans de trains et de polars, Editions L'Harmattan, 2009 (ISBN 9782296076679) [lire en ligne]
- Edmond Locard, La Malle sanglante de Millery : affaire Gabrielle Bompard-Eyraud, Gallimard, 1934
- Alain Miras, La malle à Gouffé, Conférence le 26 février 2002 à l’Institut d’Histoire de la Médecine de Lyon, Collection Fondation Marcel Mérieux.
Articles connexes
Catégorie :- Affaire criminelle française
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