Lucien Croci

Lucien Croci

Lucien Croci est un militant de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Il est né le 15 novembre 1919 à Rennes et mort le 17 ou le 27 mars 1945 dans le camp de concentration de Ravensbrück.

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Lucien Jean Croci[1] est né le 15 novembre 1919 à Rennes. Il grandit entouré de sa mère, sa grand-mère et de Jacques, son frère cadet d’un an.

Durant son enfance, il est assez bon élève, et obtient son certificat d’étude à 11 ans. Il est également scout. Il entre en apprentissage à 13 ans.

En 1933 il devient ouvrier à l’imprimerie de Vaugirard. Si le travail lui plaît, il est assez opprimé par l’atmosphère du monde du travail. Un ancien camarade, lui indique que la JOC correspond à ses aspirations de militer pour améliorer le monde ouvrier. Croci fonde une section à Vincennes (avec en particulier l’aide de son frère), affiliée à la JOC le 26 juin 1937.

Début de la guerre

En 1939, il est nommé président de la JOC pour la région Paris-Est. Cette nomination s’explique par le besoin de nommer des remplaçants aux dirigeants mobilisés par la guerre. Croci est lui-même mobilisé en mai 1940. Après l’armistice, il est envoyé dans les Chantiers de la jeunesse française, pour revenir à Vincennes en novembre 1941. Il reprend son poste à la JOC immédiatement après avoir retrouvé un emploi, dans le même mois (se trouver à l’intérieur du monde du travail est une nécessité pour exercer ce poste). À cette époque, la JOC a refusé la dissolution qu’elle devrait mettre en œuvre suivant l’ordonnance du 28 août 1940. La Fédération Paris-Est produit des brochures irrégulières, la publication de ses bulletins étant suspendue.

En avril 1942, Croci devient dirigeant régional de la JOC, poste à plein temps (il quitte son emploi chez Kodak). Mais la JOC a du mal à maintenir son activité normale, voyant de nombreux membres déportés en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire, ou au contraire rejoignent les Maquis. Enfin, Croci lui-même doit partir pour Berlin en juin 1943. Il ne se trouve donc plus en France en août 1943 quand la JOC passe dans la clandestinité et se rapproche de la Résistance.

Déportation en Allemagne

Croci contribue en Allemagne à fonder le mouvement « Jeunesse qui réagit », un mouvement fondé par les militants chrétiens à la base, mais qui vise à communiquer leurs valeurs à tous. Matériellement, l’action prend consiste par exemple à partager les colis envoyés par les familles avec ceux qui n’en reçoivent pas. D’un point de vue personnel, Croci envisage lui-même de devenir prêtre. À noter que la Gestapo n’a pas trouvé de trace d’activité de sabotage ; il est même mentionné comme excellent ouvrier.

En juin 1944, les militants chrétiens en Allemagne sont souvent arrêtés. À partir de ce moment, Croci est conscient qu’il le sera certainement lui-même — il sait que des personnes en contact avec lui sont surveillées ou interrogées. Il se prépare donc à son arrestation, aussi bien d’un point de vue pratique, en confiant à son frère Jacques tous les documents qui pourraient compromettre d’autres personnes, que d’un point de vue moral : en effet, Croci disait à son entourage qu’il avait parfaitement accepté l’idée de mourir comme témoin du Christ.

Croci est arrêté le 25 août 1944 par la Gestapo, et placé dans le camp de concentration d’Oranienburg. En février 1945 il fait partie d’une marche forcée vers le camp de Barth, annexe de Ravensbrück, où étaient envoyés les invalides, Croci étant lui-même malade[2]. Il reçoit le matricule 10996. La catégorisation des prisonniers manquant de souplesse, Croci est incarcéré comme « Politique » alors que la Gestapo l’avait arrêté pour « activité catholique, non politique ».

Les causes de sa mort ne sont pas précisément connues, vu qu’il souffrait autant de maladie que de la faim et de la fatigue. L’attestation du service international de recherches indique qu’il est mort le 27 mars 1945. Son biographe Yvan Daniel et le service funéraire rendu par sa famille indiquent le 17 mars. Ces informations reposent sur les témoignages des survivants de Barth.

Postérité

Dès la Libération, la JOC citait Lucien Croci comme exemple de ses héros incarnant son message pendant la guerre. Ce qui marque particulièrement dans la vie de Croci, c’est sa volonté de continuer à apporter le message chrétien après avoir été déporté[3].

Notes et références

  1. L’annuaire des anciens d’Oranienburg-Sachsenhausen donne la graphie « Crocci », mais les biographes et la Croix-Rouge donnent « Croci »
  2. http://www.dok-barth.de/vvn/land_mv/barth/ausland/Camp_exterieur.pdf
  3. Action Jociste n°7, 1ère quinzaine de juin 1945

Voir aussi

Sources


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Lucien Croci de Wikipédia en français (auteurs)

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