Louis Courtois

Louis Courtois

Louis Courtois est un escamoteur, physicien, prestidigitateur, qui parcourait l'Europe de l'ouest dans la première moitié du XIXe siècle. Il est né à Waasmunster (Flandre orientale, Belgique) le 28 octobre 1785, il est décédé à Paris en décembre 1859. Il était connu en France, Belgique et aux Pays-Bas sous le surnom de "Papa Courtois"[1], car père d'une famille nombreuse de 18 enfants. Il a notamment fait spectacle commun avec Robert-Houdin à Liège en 1846[2].

Après ses représentations devant le roi des Belges, puis le roi de France[3], il se présentait comme le "Premier physicien prestidigitateur de la cour du roi Léopold 1er". Il fait partie du groupe des 9, ou escamoteurs de la vieille école, cités par Robert-Houdin fréquentant la fameuse boutique du père Roujol à Paris, il s'agit des physiciens et prestidigitateurs suivants : Olivier (Pierre-Joseph Locufier), Antoine Préjean, Brazy, Etienne Cotte dit Conus, Louis Comte, Jules De Rovère, Adrien Delille, Jean Chalon, et donc Louis Courtois.

Portrait de Louis Courtois, vers 1859

Sommaire

Biographie

Louis Courtois est né aux Pays-Bas autrichiens, sur la route entre Anvers et Gand, car son père, Jacques-François Courtois, était déjà escamoteur ambulant sur les routes entre Amsterdam, Anvers, Gand et Bruges[4]. Louis a repris les activités de son père dès les années 1815 en se présentant, comme ses compères de l'époque, en tant que "Physicien", ou "professeur de physique amusante". Après son mariage avec Marie-Jeanne Vangele à Zomergem en 1812, il parcours les routes de Belgique et du nord de la France pour faire démonstration de son art devant le grand public et les notables des villes traversées. Après une longue carrière sur les routes d'Europe, il décéda à Paris à l'âge de 74 ans alors même qu'il présentait un spectacle lyro-magique au théâtre Bonne-Nouvelle[5].

Principaux tours de magie pratiqués

Dans son ouvrage sur la magie, Jean-Nicolas Ponsin cite Louis Courtois comme un grand spécialiste de l'escamotage des boules et des pièces de monnaie[6]. De plus, les affiches de ses représentations données en Belgique, au Luxembourg et en France montrent que Louis utilisait également des oiseaux (canaris, tourterelles) pour réaliser ses tours. Ses représentations étaient composées d'une vingtaine de tours pratiqués sur une scène, en costume de ville dès les années 1820. Plus tard, en étant accompagné de ses enfants, notamment Antoine-Léonard (prestidigitateur), Léandre (prestidigitateur et vélocimane), Robert (Prestidigitateur), et Clémence (surnommée "la jolie sorcière", qui épousa Jean-Baptiste Beuchot), les spectacles contenaient également du jonglage, des jeux indiens, de la magie égyptienne, ainsi que des tours de télépathie[7].

Déplacements en France, en Belgique, aux Pays-Bas

Dès les années 1817-1819, Papa Courtois se déplaçait sur toute la France pour faire des représentations publiques ou privées, comme celles pratiquées devant le Préfet de Loire-Inférieure à Nantes en 1835[8]. Il passait régulièrement à Paris, dès les années 1820, et le journal "Le Diable Boiteux" a été l'un des premiers journaux français à relater la qualité de ses spectacles[9]. Des affiches et annonces de ses spectacles sont aujourd'hui présentes dans des catalogues de ventes publiques, ou visibles aux archives spécialisées[10].

Renommée

Même si "Papa Courtois" n'est plus connu aujourd'hui que dans le cercle des collectionneurs d'objets et documents en relation avec la magie, il avait, tout au long du XIXe siècle, une réputation certaine comme l'illustrent les différents articles de presse qui ont annoncé son décès en 1859[11]. Le journal "Le Diable Boiteux" du 26 mars 1824 le décrit comme alliant "vivacité gasconne et accent néerlandais". Sa carrière particulièrement longue explique également sa réputation, comme l'explique "Le Courrier du Grand Duché du Luxembourg" en 1851 : "M. Courtois père se donne 66 ans, mais à voir son agilité, sa prestance, son incroyable pétulance, il a fait de son âge comme de tout le reste, il l'a escamoté !...".

Une longue lignée de prestidigitateurs et prestidigitatrices

Outre Jacques-François Courtois, père de Louis, la sœur de Louis, Reine-Isabelle, était également physicienne et parcourait les routes de France et Belgique. Parmi les nombreux enfants de "Papa", c'est sa fille ainée Julienne, appelée "Julie Courtois" qui a eu la plus grande renommée, en présentant ses tours de magie devant toutes les cours d'Europe, et notamment devant Napoléon III. Elle épousa un autre prestidigitateur concurrent de son père, André-Joseph Grandsart, puis ils fondèrent ensemble le "Théâtre Grandsart-Courtois"[12]. Ce couple a ainsi fait de nombreuses représentations devant la cour de Napoléon III, en allant régulièrement à Biarritz, et proposaient également des démonstrations devant les souverains des Pays-Bas, de Belgique. Leurs tournées les entraînaient jusqu'à Londres et Berlin. Leurs enfants, Emile et Jules Grandsart-Courtois ont été parmi les premiers à diffuser le cinématographe des frères Lumière dès 1898, notamment dans les villes du sud de la France.

Ainsi, parmi ses 18 enfants, les prestidigitateurs et prestidigitatrices sont :

  • Julienne-Reine Courtois, dite Julie, née à Bruges en 1813,
  • Léandre Courtois, né à Gand en 1816,
  • Auguste Courtois, né à Grammont en 1819,
  • Robert Courtois, né en 1821,
  • Antoine-Léonard Courtois, né à Tongres en 1823,
  • Jules Courtois, né en 1830,

Notes et références

  1. ROBELLY, Le Livre d'Or de ceux qui ont eu un nom dans la magie, Tours, 1949
  2. FECHNER Christian, La magie de Robert-Houdin, une vie d'artiste, Paris, 2002
  3. BOLLAERT André, Le spectacle de l'illusionniste Louis Courtois dans l'église de Poesele en 1850, in "Het Land van Nevele", p81-89, Nevele, 2001
  4. CLAEYS Prosper, pages d'histoire locale gantoise, Volume 3, J. Vuylsteke, 1894
  5. Journal "De Postryder", édition du 10 décembre 1859
  6. PONSIN J.N., Nouvelle magie blanche dévoilée, physique occulte et cours complet de prestidigitation, tome 1er, Reims, 1853
  7. Journal "Courrier du Grand Duché du Luxembourg", édition du 6 septembre 1851
  8. Lettre manuscrite retrouvée aux Archives municipales de Nantes, datée de 1835
  9. Journal "Le Diable Boiteux", éditions des 26 mars, 22 avril et 16 mai 1824
  10. Wild Nicole, Rémy Tristan, Le Cirque, iconographie, catalogue de la bibliothèque de l'Opéra, Bibliothèque-Musée de l'Opéra, Bibliothèque nationale, Département de la Musique, 1969
  11. Journaux : "L'industrie du Nord et du Pas-de-Calais", édition du 25 décembre 1859, "Le Salut Public" de Lyon, du 11 décembre 1859
  12. GARNIER J., Forains d'hier et d'aujourd'hui, un siècle d'histoire des forains, des fêtes et de la vie foraine, ed. de l'auteur, Orléans, 1968




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