- Liquidation judiciaire en droit français
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La liquidation d'une société est l'opération qui consiste par un tribunal à vendre les actifs d'une société en faillite, et de mettre fin à l'existence de cette société. En France, les bases de cette procédure sont stipulées dans le code de commerce, livre VI, titre IV, et est exécutée en partie devant le tribunal de commerce.
Sommaire
Historique
Modifications légales
La loi de 1967 mentionnait la faillite des entreprises.
La loi du 25 janvier 1985 crée et intègre dans le code de commerce la liquidation judiciaire.
La loi n°2005-845 du 26 juillet 2005 de sauvegarde des entreprises a modifié les articles précédents du code de commerce, et, en instaurant la procédure de sauvegarde, a complété la procédure de liquidation.
Nombres de faillites en France
Nombre de liquidations d'entreprises en France 1990 46495 - 1991 53988 +16,1% 1992 60558 +12,2% 1993 64814 +7% 1994 60427 -6,8% 1995 58213 -3,7% 1996 62643 +7,6% 1997 61004 -2,6% 1998 53955 -11,6% 1999 47791 -11,4% 2000 43346 -9,3% 2001 43274 -0,2% 2002 44286 +2,3% 2003 49383 +11,5% 2004 49056 -0,7% 2005 49494 +0,9% 2006 47331 -4,4% 2007 50002 +5,6% 2008 57665 +15,3% 2009 entre 72000 et 75000 entre +24,9% et 30% Mécanismes
Entreprises concernées
La liquidation judiciaire s'adresse aux sociétés en cessation de paiement et dont le redressement est devenu manifestement impossible.
La liquidation peut intervenir après une procédure de sauvegarde ou une tentative de redressement judiciaire.
Intervenants
La liquidation a lieu au tribunal de commerce du siège de l'entreprise (dans certains cas tribunal de grande instance. Le tribunal désigne 2 personnes :
- le juge-commissaire ;
- liquidateur judiciaire, très souvent le mandataire judiciaire de la société lorsque celle-ci était en procédure de sauvegarde ou de redressement[1]. Il peut cependant être contesté par des créanciers qui demandent son remplacement. Il procède à la vente des actifs et licencie le personnel.
Procédure normale
Déclarations de créances
La liquidation judiciaire est signalée aux créanciers dans les 8 jours de son prononcé (articles R.641-6 du code du commerce), par publication au BODACC (art. R.641-7).
La liste des créances peut être augmentée, s'il y a lieu, des créances issues précédemment d'une procédure de sauvegarde ou de redressement (art. R.641-29).
La procédure de vérification des créances n'a pour objet que de déterminer l'existence, le montant ou la nature des créances déclarées[2].
Conséquences d'un dépôt de bilan
Malgré une liquidation, la poursuite d'activité de l'entreprise est possible et peut être prolongée de 3 mois supplémentaires article R. 641-18
Décisions et publications légales
Les comptes de liquidation sont déposés au greffe du Tribunal de commerce afin que la société soit radiée du registre du commerce et des sociétés. Elle perd ainsi sa personnalité morale.
L'avis de clôture de la liquidation doit être publié dans un journal d'annonces légales afin d'être porté à la connaissance des tiers.
Procédure simplifiée
Une procédure simplifiée a été créée par les articles 95 et 96 de la loi n° 2008-1345 du 18 décembre 2008, repris par l'article L. 641-2, et suivants.
Elle s'adresse à des entreprises de petite taille, et de chiffre d'affaires inférieur à 300.000 ou 750.000 euros.
Contestations et demande de mesures
Limitation du pouvoir de contestation du débiteur
La jurisprudence limite le pouvoir de contestation du débiteur dans la validation des créances, au motif que celui-ci a pu et a dû, lors de procédures précécentes (par exemple sauvegarde ou redressement judiciaire), déjà valider les dépenses engagées[3].
Contestation des procédures
Le contrôle des procédures reprend plusieurs points de celui de la procédure de sauvegarde (article R.641-11)
Mesures conservatoires
Certains créanciers, notamment s'ils détiennent des titres exécutoires peuvent demander des mesures conservatoires (article R.641-26).
Recours contre les intervenants
L'administrateur est tenu au respect des obligations légales qui incombent normalement au chef d'entreprise[4].
La responsabilité découlant de l'article 1382 du code civil peut alors être engagée en cas de faute prouvée, d'un dommage et d'un lien de causalité entre la faute et le dommage[5]. Dans d'autres cas, le préjudice est celui lié à la « perte de chance ».
La jurisprudence est très attentive au respect de la qualité de l'intervenant : certaines actions contre un mandataire ou un liquidateur doivent être réglées par la société liquidée, notamment quand le mandataire ou le liquidateur agit ès-qualité, tandis que d'autres actions vont à l'encontre même du liquidateur ou du mandataire, et seront réglées par lui-même directement ou par son assurance professionnelle. Une imprudence du mandataire peut conduire celui-ci à devoir indemniser des créanciers[6].
Vente des actifs
La liquidation judiciaire cherche par la cession d'actifs l'épurement du passif. Cette procédure est décrite au Livre VI, Titre IV et chapître II « De la réalisation de l'actif » du code de commerce.
Réglement des créanciers
Une fois les actifs récupérés, les créances doivent être réglées. Cette procédure est décrite au Livre VI, Titre IV et chapître III « De l'apurement du passif » du code de commerce.
Les créanciers doivent manifester, dans des délais fixés, habituellement assez courts, leur volonté d'être payés. La créance doit être certaine, et ne doit pas avoir fait l'objet d'un titre exécutoire (il serait inutile de lancer une seconde procédure). Dans le cas contraire, elle est déclarée éteinte.
Cloture de la liquidation judiciaire
Le délai au terme duquel la clôture de la procédure devra être examinée parait dans le jugement qui ouvre ou déclare la liquidation judiciaire (article L.643-9 du code du commerce) .
À tout moment de la procédure, le tribunal peut prononcer même d'office la clôture de la liquidation (art. L643-9):
- le liquidateur dispose de sommes suffisantes pour épurer le passif exigible (clôture par extinction du passif) ;
- lorsque le montant des actifs est insuffisant (clôture par insuffisance d'actif).
Le liquidateur publie dans un délai de 3 mois[réf. nécessaire] après la cloture de la liquidation les modalités de celle-ci. Le débiteur et les créanciers peuvent dénoncer sous 8 jours (article R.643-13). Le jugement de clôture doit être publié au Registre du commerce et des sociétés.
La responsabilité du mandataire est de 5 ans.
Notes et références
- articles R.641-8 du code du commerce
- n°98-19267 et n°98-19268 En ce sens : cass. comm. du 6 février 2001,
- « La Cour de cassation limite la contestation de l’état des créances par une société en liquidation judiciaire », article de David Tate, 9 juin 2009 Cour de Cassation, 3 juin 2009 :
- Article L.621-22 du code de commerce
- n°10.475 du 28 mars 2000 En ce sens : cass. comm.
- 00-21.466 du 8 octobre 2003 En ce sens, cass.comm.
Voir aussi
Articles liés
Lien externe
Catégories :- Droit en France
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