- Belzébuth
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Belzébuth était une divinité philistine honorée dans la ville d'Eqrön, connue essentiellement par une mention dans le Deuxième livre des Rois I.2, où le roi Ahzariah d'Israël est maudit par le prophète Élie pour avoir sollicité son oracle au lieu de s'adresser à Yahweh. Sur la foi de ce passage, des théologiens et mystiques chrétiens l'ont identifié tout d'abord à Satan, puis parfois à l'un de ses 'lieutenants'. Le premier texte chrétien à lui donner ce rôle est l'Évangile de Marc III.22 où Béelzéboul est chef des démons.
Il existe plusieurs orthographes alternatives, quoique moins fréquentes, comme Baal-sébub, Baal-zébub, Baalzébuth, Béelzébub, Béelzébuth, Belzéboul, Belzébul, Belzébut, etc. (par ordre alphabétique)
Sommaire
Dieu du Proche-Orient
Baal, appellation commune pour les dieux dans les mondes philistin et phénicien, signifie « maître » ou « propriétaire ». D'après la Bible, ce בעל-זבוב Baal-zvuv serait une divinité adorée par les philistins à Ekron. Il n'y a pas de mention extra-biblique de ce nom. En revanche, en ougaritique zbl b'l ars signifie prince, maître de la terre. Le nom originel de la déité pourrait être Baal-Zebul, et signifier quelque chose comme "le prince Baal". Une divinité de ce nom est attestée plus au nord, vers l'actuelle Syrie[1].
Différentes hypothèses existent quant à la signification de la seconde partie, Zebûb ou Zoubeb, qui signifie « mouche »[2]. L'hypothèse principale voit dans cette déformation un calembour consistant à déformer le nom en « Seigneur des mouches » pour s'en moquer et réduire son importance[1]. Dans le même esprit, il a été proposé qu'il s'agirait d'une variante de Zabal, « fumier » ; la divinité serait alors nommée « Seigneur du fumier », déformation donnée par les Israélites à un dieu ennemi, référence aux sacrifices qui lui sont faits, zabal portant le sens d'enfumer. Pour le théologien Jacques Ellul, il s'agit d'une habitude du texte biblique de reprendre des aspects culturels du monde alentour, pour les détourner ou s'en moquer, ainsi selon lui Baal Zebub, le dieu des mouches, ou le taureau mythologique qui devient un simple veau[3].
D'autres, comme Thomas K. Cheyne, y voient Zeboul, « élevé » ou « prince » ; Baal Zeboul signifierait alors « Maître des princes » ou « Propriétaire de la haute demeure ». Une dernière hypothèse possible est que Zebûl serait un nom de lieu disparu depuis.
Dans les Évangiles, le nom est repris pour désigner Satan, « le prince des démons ».Matthieu 10,25 et 12,24-27 ; Marc 3,22 ; Luc 11,15-19
Démonologie
Prince du règne infernal chrétien
Les opinions divergent quelque peu concernant la place exacte de Belzébuth dans l'ordre infernal. Il pourrait être le Prince des démons et le chef suprême de l'empire infernal. Cette notion est reprise par sainte Françoise dans ses révélations, relatées dans son Traité sur l'Enfer : Belzébuth appartenait avant sa rébellion contre Dieu au chœur des dominations; depuis il a établi son pouvoir sur tous les crimes qu'enfante l’idolâtrie, et préside aux ténèbres infernales. Pour d'autres, il est un sous-prince, empereur des 6 666 légions infernales. Pour John Milton, il est premier en pouvoir et en crime après Satan. Le Grand Grimoire le mentionne également, lui attribuant le titre de prince, juste en dessous de Lucifer.
Selon la plupart des démonologues[réf. nécessaire], Belzébuth appartient à la première hiérarchie des mauvais Anges [réf. nécessaire]et fut jadis appelé dans le pays de Canaan « Seigneur des ordures » ou « Seigneur des mouches ». Il chassait en effet ces dernières des moissons qu'elles infestaient, et son temple s'en trouvait tout à fait libéré. Il est le fondateur d'un « Ordre des mouches » comportant plusieurs grades, dont il honore ses créatures les plus sales, les plus viles et les plus abjectes. On ignore cependant l'aspect qu'il prend devant ses adorateurs. Certains le comparent à une énorme mouche, d'autres le confondent avec Priape ou Bacchus.
Le Monarque des Enfers, dit Palingène, est d'une taille prodigieuse, assis sur un trône immense, ayant le front ceint d'un bandeau de feu, la poitrine gonflée, le visage bouffi, les yeux étincelants, le sourcil élevé et l'air menaçant, il a les narines extrêmement larges et deux grandes ailes de chauve-souris sur ses épaules, il est noir comme un Maure, il a deux pattes de canard, une queue de lion et de longs poils de la tête aux pieds. Quand il est en colère, il vomit des flammes et hurle comme un loup, enfin Astaroth apparaît à ses côtés, sous la forme d'un âne. Mais il peut tout aussi bien revêtir d'autres aspects qui peuvent même être parfois séduisants, comme quand il devient Biondetta, forme voluptueuse mais redoutable de Belzébuth, capable de changer de sexe et d'apparence (animal, succube…)[réf. nécessaire].
Notes et références
- Dany Nocquet, Le "livret noir de Baal": la polémique contre le dieu Baal dans la Bible hébraïque et l'ancien Israël, Labor et Fides, 2004, ISBN 2-8309-1104-0
- Isaïe 7, 18, le Rabbinat traduit Zevouv par "moustiques" ; en Ecclésiaste 10,1, par "mouches". "Zvouv" semble bien une onomatopée du sifflement des moustiques. En
- Jacques Ellul, La Subversion du christianisme, Le Seuil, 1984
Homonyme
Belzébuth est également une bière de haute fermentation (8.6% ou 11,8% d'alcool) extra forte.
Belzébuth est un groupe traditionnel québécois.
Belzébuth est une chanson par le groupe québécois Les Colocs dans l'album Dehors Novembre.
Articles connexes
- Baal
- Diable
- Sa Majesté des mouches (Lord of the Flies), roman de William Golding (1954)
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