- Priape
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Dans la mythologie grecque, Priape (en grec ancien Πρίαπος / Príapos) est un dieu de la fertilité, c'est un dieu ithyphallique, protecteur des jardins et des troupeaux. Son équivalent dans la mythologie romaine se nomme en réalité Mutinus Mutunus, bien qu'il soit souvent cité sous le nom Priape. On reconnaît Priape par son gigantesque pénis constamment en érection. Cette particularité a donné son nom au terme médical priapisme.
Sommaire
Mythe
Il naît à Lampsaque, sur l'Hellespont, en Asie Mineure. Il est le fils de Dionysos et d'Aphrodite (certaines traditions lui donnent plutôt Hermès ou Adonis, voire Zeus pour père). D'autres auteurs, le vieillissant de plusieurs générations, voient en lui un Titan auquel Héra aurait confié le soin d'enseigner le maniement des armes à Arès[réf. nécessaire]. Il est généralement représenté de façon grotesque, pourvu d'un énorme phallus en érection perpétuelle. Les Romains placent souvent dans leur jardin des statues grossières en bois (des hermai) de figuier, peintes de vermillon, représentant Priape, pour servir d'épouvantail.
Priape est l'obscénité incarnée. Cette difformité serait due à la malveillance d'Héra, jalouse de la beauté d'Aphrodite. Honteuse, elle abandonne l'enfant. Il est recueilli par des bergers qui apprécient sa rusticité. Priape est l'équivalent de Mutinus. Priape écarte le mauvais œil et sa statue protège les vergers, mais il ne connaît ni le plaisir ni la fécondité. Il aime qu'on lui sacrifie un âne : une nuit où il allait violer Hestia, la déesse est avertie par un braiment. Pour la fête d'Hestia, en revanche, les ânes sont couronnés de fleurs. Une explication différente est donnée de sa haine pour les ânes : elle a pour origine une querelle avec un âne que Dionysos a doté de la parole, en récompense d'un service. La cause en est la taille respective de leur membre viril. Priape a le dessus et bat l'âne à mort.
Médecine
En pathologie, le priapisme désigne une érection douloureuse et prolongée et ceci sans provocation érotique.
Évocations artistiques
- Alexis Piron, Ode à Priape, vers 1710 [lire en ligne].
- Loco Locass, Priapée La P'tite Vite, Manifestif (CD), Octobre 2000 [lire en ligne].
Épithètes et attributs
- attributs : phallus en érection ;
- sanctuaires : Lampsaque, Cyzique, mont Hélicon ;
- animaux sacrés : l'oie et le homard.
Sources
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne] (IV, 6, 1).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (CLX).
- Ovide, Fastes [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 415 et suiv.).
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (IX, 31, 2).
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (VIII, 6, 24 ; XIII, 1, 12).
Bibliographie
PRIAPE DANS L'ANTIQUITÉ
- Cyril Dumas, L'érotisme des Gaules, L'art érotique en Gaule romaine du IIe siècle avant J.-C. au IIIe siècle après J.-C., Éditions du musée des Baux-de-Provence, 2005, 56 p. (ISBN 2-9525039-0-7).
PRIAPE A LA RENAISSANCE
- Brown, Emerson, Jr. “Hortus Inconclusus: The Significance of Priapus and Pyramus and Thisbe in the Merchant's Tale”. Chaucer Review 4.1 (1970): 31-40.
- Brown, Emerson. “Priapus and the Parlement of Foulys”. Studies in Philology 72 (1975): 258-74.
- Coronato, Rocco. “The Emergence of Priapism in the Two Gentlemen of Verona”. In Proteus: The Language of Metamorphosis, ed. Carla Dente, George Ferzoco, Miriam Gill and Marina Spunta. Aldershot: Ashgate, 2005, chapter 8, 93-101.
- Frédéric Delord. "Priapus." 2009. In A Dictionary of Shakespeare's Classical Mythology (2009-), ed. Yves Peyré. http://www.shakmyth.org/myth/257/priapus
- Franz, David O. “Leud Priapians and Renaissance Pornography”. Studies in English Literature 1500-1900 12, n°1 (winter 1972): 157-72.
- Morel, Philippe. “Priape à la Renaissance: Les guirlandes de Giovanni da Udine à la Farnésine”. Revue de l’Art 69 (1985): 13-28.
- O’Connor, Eugene. Symbolum Salaciatis: A Study of the God Priapus as a Literary Character. Francfort, Bern, New-York and Paris: Peter Lang, 1989.
- Peyré, Yves. “Priape dénaturé: Remarques sur les Apotheseos…Deorum Libri Tres de Georges Pictor et leur adaptation anglaise par Stephen Batman”. Influences latines en Europe (Cahiers de l’Europe Classique et Néo-Latine). Toulouse: Travaux de l’Université de Toulouse - Le Mirail, A.23 (1983): 61-87.
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