Loge des lieutenants d'Artigas

Loge des lieutenants d'Artigas

La Loge des lieutenants d'Artigas (Los Tenientes de Artigua), renommée Légion des lieutenants d'Artigas depuis la transition démocratique, est un cercle militaire uruguayen secret, créé le 25 août 1964 par le (tout juste nommé) général pro-nazi Oscar Mario Aguerrondo[1],[2],[3].

Sommaire

Création de la loge et dictature

Anti-communiste et anti-libérale, la Loge comportait un grand nombre de militaires qui accédèrent à des fonctions importantes sous la dictature (1973-1985). Ainsi, Julio César Vadora, qui fut le premier tenentista (« lieutenant », nom des membres de l'association) à devenir général, en 1970, fut sous la dictature commandant en chef des forces armées[3]. En 1972, trois de ses membres étaient généraux : Esteban Cristi était responsable de la région militaire I, à Montevideo[3]; Eduardo Zubia de la seconde région militaire, à San José, et Julio Vadora de la quatrième, à Minas[3]. Ils étaient aussi présents aux commandements des brigades, des bataillons et des régiments[3].

Après le coup d'Etat de juin 1973, auquel participèrent activement les généraux Cristi et Zubia[3], nombre d'entre eux furent nommés généraux: Luis Queirolo et Abdón Raimúndez en 1974; Amaury Prantl en 1975; Boscán Hontou et Julio Rápela, en 1976; Manuel Núñez et Alberto Ballestrino en 1977; Iván Paulos (chef de l'intelligence militaire de 1979 à 1981) et Holmes Coitiño en 1978[3].

La transition démocratique

Depuis la transition démocratique, la loge s'est renommée Légion des lieutenants d'Artigas. Elle a aujourd'hui une activité un peu plus publique, dont une émission de radio[3]. Elle est présidée par le colonel retraité Carlos Alejandro Silva Valiente, qui, travailla au SID (Service d'intelligence de la Défense) et était sous-chef de l'état-major en 2001[4]. En 2001, le président Jorge Batlle préféra nommer général le colonel Carlos Díaz plutôt que Silva, « coup dur » pour les tenentistas, selon La Republica, qui indique que c'était la première fois qu'aucun général de l'armée n'était membre de la loge[4].

Silva est par ailleurs le président de la Cooperativa de Ahorro y Crédito de los Oficiales de las Fuerzas Armadas (CAOFA) et membre de la Junta Nacional de la Unión Cívica (es) [3]. Il se dit catholique nationaliste et admirateur de José Primo de Rivera, le fondateur espagnol de la Phalange [3].

Des militaires qui ont eu mailles à partir avec la justice en raison de violations présumées des droits de l'homme, ont appartenu à cette loge, dont Gilberto Vázquez et Ernesto Ramas, inculpés en Uruguay[3], ou Tomás Casella et Wellington Sarli, inculpés au Chili pour l'assassinat à Montevideo, en 1995, du biochimiste de la DINA Eugenio Berríos (en) [3],[5].

La revue Tres, de Montevideo, publia pour la première fois, le 3 février 1996, une liste avec 136 Lieutenants d'Artigas présumés[3].

Notes et références

  1. Alain Labrousse (2009), Les Tupamaros. Des armes aux urnes, Paris, éd. du Rocher, p. 30
  2. Reivindican al general Aguerrondo y el asalto militar al poder en 1973, La Republica, 13 septembre 2007
  3. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l et m Luis Casal Beck, Los Tenientes de Artigas van a crear un movimiento nacional. La ultraderecha le declaró una 'guerra psicopolítica' al 'gobierno del mundo', Caras y Caretas (es) (dossier de presse du Ministère de la Défense de l'Uruguay, 7 septembre 2007)
  4. a et b Duro golpe a los Tenientes de Artigas en el Ejército, La Republica, 5 décembre 2001
  5. Casella involucra al general Aguerrondo en el caso Berríos, La Republica, 5 février 2007. Le Mario Aguerrondo en question, chef de la SID en 1992, est un homonyme (ou descendant?) du fondateur des Lieutenants d'Artigas.

Voir aussi

  • José Artigas, revendiqué par le mouvement (bien que ce soit une image bien particulière du libertador qui soit ici invoquée)



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Loge des lieutenants d'Artigas de Wikipédia en français (auteurs)

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