- Liáng Kǎi
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Liáng Kǎi (chinois : 梁楷) (fin du XIIe siècle-début XIIIe siècle) est un peintre chinois, également connu sous le surnom de Liang le fou. Il est né dans la province du Shandong et a travaillé à Lin An (aujourd'hui Hangzhou). Il aurait étudié avec le maître Jia Shigu.
Il vécu, en tant que peintre, comme le peintre Muqi, entre la Cour et l'un des monastères bouddhiques, du bouddhisme Chan, sur le pourtour du lac de l'Ouest, au cours des dernières années de la dynastie Song et des premières années de la dynastie Yuan. Lorsqu'il se fut retiré dans ce monastère il rechercha ouvertement l'inspiration créatrice dans l'alcool[1], suivant en cela une tradition bien établie chez les lettrés. Parmi les quelques œuvres qui lui sont attribuées aujourd'hui « certaines furent réalisées pour la cour impériale dans un style qui suggérait l'essence du bouddhisme libre d'entrave; d'autres furent exécutées dans le style (...)"simple ligne",(...) dérivé de Li Gonglin; d'autres dans le style abrégé, sommaire que les peintres bouddhiques doivent avoir revendiqué comme le leur. » [2] Il semblerait que cette peinture Chan tend à mettre en avant les valeurs spirituelles de l'image par des procédés formels. Ce qui la rapprocherait, en termes de démarche, de la peinture de paysage, chez les peintres lettrés, qui vise à l'expression des idées par des effets de style et par des choix formels en parfait accord avec leur démarche spirituelle[3].
Il appliqua sa "manière abrégée" à la peinture de personnages. Dans son portrait imaginaire de Li Bai (701-762), « Un dessin extrêmement simple, et trompeur par là-même — une douzaine de traits pour la tête et à peu près autant pour le reste —, rend admirablement le frémissement intérieur du poète. »[4]Pour Shâkyamuni sortant des montagnes, peint pour la cour dans le style ancien de Wu Daozi (des Tang), mais détaché de tout académisme. Il a réussi à communiquer à la foi la fatigue dont sort le Bouddha, après une longue méditation, mais aussi son invincible force intérieure par le choix du cadrage, sous cette puissante ligne oblique.
Un immortel, à l'encre éclaboussée (Pomo xianren) : un "Immortel", selon les codes de la tradition du taoïsme est évoqué dans son style libre le plus poussé, jouant de la vitesse et de l'extrême économie de moyens. Liang Kai se conforme, ce faisant, à l'esthétique dite de la "retenue" (hanxu), qui exige des lettrés, peintres amateurs, qu'ils se détournent radicalement des procédés employés par les peintres professionnels[5]. .« Le peintre amateur use du seul trait calligraphique, de l'"encre éclaboussée"; seule cette dernière technique est apte à transcrire le sens des choses. »[6]
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Shâkyamuni sortant des montagnes, Liang Kai, (XIIIe siècle), Song du Sud/Yuan, rouleau vertical, encre et couleurs sur soie, 117.6 x 51.9 cm, Tokyo, National Museum.
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Un immortel, à l'encre éclaboussée (Pomo xianren), Liang Kai (actif début XIIIe) Song du Sud, encre sur papier, feuille d'album, 48,7 x 27,7cm. National Palace Museum, Taipei
Notes et références
- Chang Lin-Sheng, Jean-Paul Desrosches, Hui Chung Tsao, Hélène Chollet, Pierre Baptiste, François Cheng, Simon Leys, Jacques Giès, Trésors du Musée national du Palais, Taipei. Mémoire d'Empire Galeries Nationales du Grand Palais, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1998-1999 ISBN : 2711836517, p. 307
- Richard M. Barnhart, Trois Mille Ans de Peinture Chinoise, Editions Philippe Piquier, Arles, 2003, ISBN : 2877306674 p. 133 sq.
- Art chinois : Les Song.
- James Cahill, La Peinture chinoise, Skira, Genève, 1977, p. 98.
- Art chinois : Spécificités des arts visuels en Chine; Une peinture de lettrés, seulement ?.
- Danielle Elisseeff, Histoire de l'art. La Chine. Des Song à la fin de l'Empire, Ecole du Louvre, Réunion des Musées Nationaux, Paris, 2010, ISBN : 9782711855209, p. 119.
Liens externes
- (en) tnm.jp Tokyo, National Museum, page Liang Kai, Shâkyamuni sortant des montagnes et Dans un paysage ennneigé
- (fr) npm.gov.tw Musée national du palais, National Palace Museum, Taipei. Ancient chinese art.
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