- Lambiotte (entreprise)
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De 1886 jusqu’à sa fermeture en 2002, l’usine Lambiotte de Prémery a été l’un des principaux sites européens producteur de charbon de bois. D’abord dédié à la carbonisation du bois des forêts nivernaises, l’activité a ensuite englobé la distillation des liquides issus de cette carbonisation et la production de nombreux produits chimiques. Prémery devient alors la capitale de la chimie du bois. Mais les erreurs stratégiques ajoutées à une gestion a minima des déchets en font un des sites les plus pollués de France.
Devenu en 2002 un site orphelin (sans propriétaire capable de prendre en charge la gestion des déchets), le site est en cours de dépollution par l’État.
Historique
C’est en 1886[1] que la famille Lambiotte venue de Belgique décide d’implanter à Prémery une usine de production de charbon de bois et de produits chimiques dérivés du bois. Sous l’action de la chaleur, le bois se décompose par pyrolyse en charbon de bois et en jus pyroligneux. Ces jus pyroligneux peuvent être distillés pour donner principalement de l'acide acétique et du méthanol. L’arrêté préfectoral autorisant l’activité est signé en juin 1895[2].
À partir de l’acide acétique et du méthanol, la société produit aussi du méthanal, divers acétates, des arômes, etc.
Dans les années 1940, Charles Coutor, ingénieur chez Lambiotte, met au point des fours verticaux pour la carbonisation du bois en continu. En 1947 et 1953[3] deux fours sont installés à Prémery. L’entreprise vendra des licences pour la construction de ces fours dans le monde entier.
En 1964, les descendants de la famille Lambiotte vendent la société qui est scindée en plusieurs entités[4] :
- la Société Bois et Scieries de la Nièvre (BOSNI) : exploitation du bois, parquets, traverses de chemins de fer ;
- la société des Usines Lambiotte (USL) : production de charbon de bois et produits issus de la carbonisation ;
- la Société Nouvelle des Produits Lambiotte Frères (SNPLF) : produits chimiques, colles pour chaussures, ...
Les produits chimiques fabriqués sont alors : acide acétique, acide formique, acétate de sodium, solvants, produits pour tannerie, arômes alimentaires.
USL périclite peu à peu à cause de la concurrence des produits issus du pétrole. Par divers rachats, l'entreprise est acquise par la société Ugine, puis Péchiney, Elf Atochem avant d'être revendue à des investisseurs privés.
En 1989, la SNPFL prend le nom de Borden division Lambiotte puis Mydrin Lambiotte en 1995[5]. C’est Bostik, filiale de Total, qui reprend l’entreprise en 1998 avant que le site ne soit mis en liquidation judiciaire en 2002.
Ecoprem puis Collectoil reprennent alors une activité de traitement des huiles sur le site avant d’être mis en liquidation judiciaire en juillet 2011[6].
Dès lors, le site est déclaré orphelin (sans propriétaire capable de gérer les déchets présents) et il est en cours de dépollution par l’État[7].
Notes et références
Catégories :- Entreprise française de chimie
- Entreprise fondée en 1886
- Entreprise de la Nièvre
- Entreprise française disparue
- Entreprise disparue en 2002
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