- Belcampo
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Belcampo Autres noms Belcampo Activités Écrivain Naissance 21 juillet 1902
NaardenDécès 2 janvier 1990
GroningueGenres Fantastique Belcampo, de son vrai nom Herman Pieter Schönfeld Wichers (né à Naarden le 21 juillet 1902, mort à Groningue le 2 janvier 1990) est un écrivain et médecin néerlandais. « Belcampo » est la traduction italienne de son nom de famille Schönfeld, qui signifie en français « beau champ ».
Sommaire
Biographie
Belcampo grandit à Rijssen, où son père exerçait la profession de notaire. Dans le sillage de celui-ci, il étudia le droit notarial à Leyde et Amsterdam et travailla brièvement — trois mois — dans un cabinet d’avocat. Son frère, Karel, également marqué par l'héritage paternel, fut candidat notaire à Rijssen ; il se fit par ailleurs connaître dans le domaine de la linguistique, en publiant un dictionnaire pratique du dialecte qui était parlé au début du XXe siècle dans leur région d'origine : le twents[1]. Herman lui aussi donna bien vite un autre cap à son existence.
Dans les années 1930, au grand désespoir de ses parents, il entreprit un voyage à travers l’Europe — il survivait en échangeant repas et gîte contre des portraits qu'il réalisait[2] — ; ce voyage, il le raconta en 1939 dans De Zwerftocht van Belcampo, un recueil d’histoires que, comme ce sera aussi le cas pour De Verhalen van Belcampo, il publia à compte d’auteur. Ce livre, néanmoins, ne fut pas sans susciter un certain intérêt dans les milieux littéraires. En 1937, parce que le notariat ne l'inspirait guère et qu'il ne s'imaginait pas pouvoir vivre uniquement de sa plume, il entama des études de médecine. Le 13 avril 1949, il passa l’examen pour accéder à la profession. Entre-temps, en 1939, il s'était marié, un mariage qui devait lui donner trois enfants ; il fera d'ailleurs jouer un rôle à ceux-ci dans sa nouvelle Les Choses au pouvoir.
Diplôme de médecine en poche, il tint un cabinet à Bathmen, qu'il quitta en 1953 pour aller s'établir avec sa famille à Groningen, où il exerça la médecine scolaire jusqu'en 1967. C'est durant cette période, en 1958, qu'il écrivit Le Grand Événement (Het Grote Gebeuren), une nouvelle qui a pour cadre Rijssen. Avec une certaine ironie, il y décrit l’idée qu’il se fait de l’Apocalypse : les habitants de Rijssen voient leurs peurs représentées sous la forme d’armées de démons et d’anges qui viennent régler les comptes au Jour du Jugement. La chose ne fut guère appréciée parmi les rangs chrétiens. Jaap Drupsteen — graphiste, auteur notamment de dessins figurant sur certains billets de banque néerlandais avant l'arrivée de l'euro — fit une adaptation du récit pour la télévision dans le style du réalisme magique ; l’émission, diffusée aux Pays-Bas la veille de l’an 1975, rencontra un franc succès.
Schönfeld Wichers est décédé le 2 janvier 1990. Sa dépouille fut transportée sur une simple charrette de paysan, le 5 janvier 1990, et il fut enterré aux côtés de son père dans le vieux cimetière de Rijssen.
À Rijssen, des initiatives pour lui ériger une statue ou donner son nom à une rue se heurtèrent à une opposition de la part de l’administration communale. Un échevin fit publier dans le journal Tubantia : « Bien sûr, Schönfeld Wichers a passé sa jeunesse ici, et son livre Le Grand Événement également se déroule dans cette ville, mais il faut bien admettre que, comme écrivain, il est loin de nous, de notre commune. » À l’automne 2007, un buste de Schönfeld Wichers fut exposé dans la bibliothèque publique de Rijssen juste le temps d’une exposition consacrée à sa carrière d’écrivain.
À Bathmen, où Schönfeld Wichers exerça la médecine générale, le chemin qui conduit de la maison où il vécut jusqu’à l’église du village porte son nom. À l’un de ses endroits favoris, on a également dressé une petite statue de bronze le représentant, laquelle est perchée sur une branche vigoureuse d’un robuste marronnier.
Œuvre
Belcampo est surtout connu pour ses nouvelles fantastiques, souvent basées sur une idée relativement simple, un postulat extraordinaire — « Que se passerait-il, si... ? » —, dont les aspects et les conséquences sont traités avec un souci constant, paradoxal, de réalisme. Il se dégage de ses récits un climat souvent pesant. Son œuvre et son style, en tant que nouvelliste, l’apparentent entre autres au Britannique Roald Dahl, au Français Marcel Aymé, au Russe Mikhaïl Boulgakov, ou encore au Belge Thomas Owen. À ce jour, seuls quelques-uns de ses récits — cinq en tout — ont bénéficié d'une traduction et d'une publication en français (cf. la Bibliographie).
Récompenses
- 1956 – Prix Marianne Philips pour l’ensemble de son œuvre
- 1959 – Prix de la Stichting Kunstenaarsverzet (i.e. « Résistance d'artiste ») 1942-1945 pour son œuvre en prose
- 1960 – Prix Hendrik de Vries pour l’ensemble de son œuvre
- 1983 – Prix Tollens pour l’ensemble de son œuvre.
Bibliographie
Œuvres traduites en français
- Le Monde fantastique de Belcampo, Paris, Denoël « coll. Présence du Futur, n° 67 », 1963. – Contient les nouvelles Les Choses au pouvoir, Le Désir acharné, Le Récit d'Oosterhuis, Les Montagnes russes et Le Grand Événement.
Sur Belcampo
- Diny Schouten, « Belcampo », traduit du néerlandais par Flory Corbex-Buvens, dans Septentrion, n° XIX-2 (1990).
Filmographie
- Bloedverwanten, réalisé par Wim Lindwer, scénario de John Brason d’après le récit homonyme de Belcampo - France/Pays-Bas, 1977 - avec Maxim Hamel, Sophie Deschamps, Ralph Arcis, Wim Kouwenhoven, Eddie Constantine, Robert Dalban.
Notes et références
- site consacré à l'écrivain Fait dont il est fait état sur le
- Même source que supra
Catégories :- Écrivain néerlandais
- Naissance en 1902
- Décès en 1990
- Nom de plume
- Écrivain de fantastique
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