Kuss

Kuss

Kuss est le patronyme d'une famille alsacienne protestante aux nombreuses ramifications, qui a donné naissance à moult pasteurs, ingénieurs, juristes, médecins et littérateurs. Son plus célèbre représentant est Emile Kuss, aussi appelé le maire Kuss, qui fut le dernier maire de Strasbourg avant l'annexion allemande en 1870 et le symbole de la protestation alsacienne contre l'annexion, mourant à Bordeaux à l'endroit et à l'heure même où les députés français votaient le traité qui cédait l'Alsace-Moselle au Reich allemand. Il a sa rue à Strasbourg face à la gare et son pont, dans le prolongement de la même rue, ainsi que sa rue à Paris, plus modestement située dans le 13e arrondissement près de la Poterne des peupliers. Il faut ajouter Charles Rau, un des grands professeurs de Droit civil français (ah, le cours de Droit civil d'Aubry et Rau !), les frères Auguste et Adolphe Stoeber, poètes, auteurs, folkloristes et hérauts de la littérature dialectale alsacienne, qui ont avec leur père Ehrenfried Stoeber leur monument sur la Place du Vieux-Marché-aux-Vins à Strasbourg, et les médecins Georges Küss (1877-1966) et René Küss (1913-2006), le père et le fils, inventeurs respectivement du premier pneumothorax destiné à soigner les malades atteints de la tuberculose et de la technique de transplantation rénale, tous deux membres de l'Académie nationale de médecine.

  • Note orthographique : l'usage du tréma, qui était obligatoire du temps où le parler dialectal aurait fait "Kouss" de la graphie Kuss, s'est perdu au fur et à mesure de la généralisation du français. L'usage actuel prédominant mais non universel est donc d'écrire Kuss et non Küss.

Sommaire

Origine

Le généalogiste alsacien Christian Wolff identifie deux familles Kuss distinctes, l'une originaire de Westhoffen, l'autre identifiée à Bouxwiller, où elle s'est fait connaître en tenant pendant plusieurs générations, l'auberge la plus importante de la ville[1]. Nous parlons ici de cette deuxième famille. Les plus lointains ancêtres de cette famille sont strasbourgeois : Georges Kuss (Georg Küss), cordonnier de son état, fait baptiser un enfant mâle au temple Saint-Nicolas de Strasbourg le 9 juillet 1615. Il lui donne le nom de Georges. Georges Kuss 2 s'installe à Furdenheim, où il a la charge de bailli (Schultheiss) et où il décède en 1689. Son fils Jean Kuss (1664-1736) est également bailli de Furdenheim tandis que son petit-fils Michel (1697-1735) s'installe comme aubergiste à Eckbolsheim, à l'enseigne "Au bœuf". Le nom de Kuss est toutefois étroitement associé à celui de Bouxwiller, ville où trois générations d'aubergistes, Jean Georges, Jean Christophe et Charles Kuss se succèdent à l'enseigne de l'auberge "Au soleil", qui est aussi le relais de poste de la ville. Le pasteur Georges Jacques Kuss fut agent national de Bouxwiller pendant la Révolution et son fils Jean Frédéric, pasteur et professeur à la carrière internationale, fut principal du collège protestant de Bouxwiller de 1832 à 1852, date à laquelle il démissionna pour ne pas prêter serment à Napoléon III.

Légendes

S'il n'y a pas trace dans les registres des origines plus lointaines de cette famille, la tradition orale familiale comble ce vide : elle situe l'origine de la famille en Transylvanie, où elle aurait porté le nom de Kiss, et d'où elle aurait importé en Alsace la culture du tokay et du sylvaner ! La tradition familiale s'appuie comme il est fréquent sur les traits physiques courants dans la famille : yeux et cheveux noirs, nez marqué et, pendant qu'on y est, un don de violoniste assez bien partagé. Une très belle histoire, plus vraisemblable que la précédente, rapporte que Catherine Kuss, fille de l'aubergiste de Bouxwiller Jean Christophe Kuss, avait été choisie pour offrir à l'impératrice Joséphine, lors de sa visite à Strasbourg en 1808, des orangers des jardins seigneuriaux de Bouxwiller, et que l'impératrice, remarquant cette jeune fille au teint plus foncé que ses camarades, aurait fait remarquer qu'elle ne devait pas être alsacienne mais plutôt créole comme elle. Quant aux orangers, un don bien embarrassant à emporter, l'impératrice en aurait fait don séance tenante à la ville de Strasbourg qui créa l'Orangerie Joséphine pour les abriter.

Arbre généalogique simplifié

  • Michel Kuss (1697-1735), aubergiste "au bœuf" à Eckbolsheim, épouse Salomé Walther, native d'Illkirch
    • Jean Georges (1726-1814), aubergiste "au soleil" à Bouxwiller, épouse Régine-Salomé Ziller, nièce du fondateur de l'auberge et fille du pasteur Jean Vendelin Ziller, originaire de Salzungen en Thuringe et installé à Westhoffen.
      • Georges Jacques (1753-1811), pasteur à Rothbach, puis constitutionnel et agent national à Bouxwiller, épouse Charlotte Reibel, native d'Oberbronn
        • Georges Charles Kuss (1782-1861), employé de l'enregistrement à Sélestat, épouse Louise Salomé Trautmann,originaire de Woerth
          • Adolphe Kuss (1818-1899), polytechnicien, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, épouse Sophie Faudel (1828-1914), de Strasbourg
            • Charles Kuss (1857-1940), polytechnicien, Ingénieur en chef des Eaux et Forêts, Directeur des forêts d'Algérie, épouse Berthe Degermann (1860-1942), de Sainte-Marie aux Mines
        • Chrétien Henri Kuss (né en 1792), capitaine, commandant de hussards
        • Jean Frédéric Kuss (né en 1805), pasteur, principal du collège protestant de Bouxwiller, épouse Louise, sa nièce, fille de Geoges Charles, née en 1815 !
          • Henri Kuss (né en 1852),polytechnicien (major des Concours d'entrée et de sortie), Inspecteur général des Mines, directeur de l'Ecole des Mines de Douai, puis de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris
          • Charles Kuss (né en 1855), polytechnicien, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées
      • Philippe Jacques Kuss(né en 1753), pasteur, épouse Dorothée Frédérique Haug, puis Louise Salomé Haug
        • Louise Dorothée Kuss(née en 1784) épouse Daniel Ehrenfried Stoeber, notaire et poète
          • Auguste Stoeber (né en 1808), pasteur, poète et dramaturge dialectophone
          • Adolphe Stoeber (né en 1810), pasteur, poète et dramaturge dialectophone
        • Georges Louis Kuss (né en 1785), officier de cavalerie du 1er Empire, 2ème Régiment de Lanciers, décoré de la Légion d'Honneur en 1831.
      • Jean Christophe Kuss(né en 1769), aubergiste "au soleil" à Bouxwiller, épouse Catherine Salomé Boehm
        • Catherine Kuss (née en 1797), aurait été présentée à l'impératrice Joséphine lors de sa visite à Strasbourg en 1808, épouse Jean Gorges Strohl (1796-1877)
          • Georges Emile Strohl, agrégé de pharmacie, pharmacien-colonel
            • Emile Strohl (né en 1864), officier de marine
        • Georges Kuss (né en 1804), brasseur à Rouen
        • Charles (né en 1813), dernier Kuss aubergiste au Soleil à Bouxwiller
      • Charlotte Elisabeth (née en 1871), épouse Paul Louis Rau
        • Charles Rau (1803-1877), professeur de droit aux universités de Paris et de Strasbourg, co-auteur avec Charles Aubry d'un cours fondamental sur le Droit civil sans cesse revu et augmenté jusqu'à la fin du 20ème siècle, conseiller à la cour de cassation épouse Marie Laure Liebold
          • Sidney Rau (1841-1925), général de division, commandant de corps d'armée
          • Gaston Rau (né en 1844), professeur de droit, conseiller à la cour de cassation
    • Jean-Jacques Kuss, épouse en 1759 Marie Catehrine Ziller, sa belle-sœur
      • Jean Jacques Kuss (né en 1760), pasteur
      • Jean Georges Kuss (né en 1773), passementier, épouse Marie Sophie Widemann
        • Théodore Kuss, épouse Adèle Kammerer
          • Edouard Kuss, épouse Sophie Marois
            • Georges Küss (1877-1966), chirurgien, inventeur du premier pneumothorax destiné à soigner les malades atteints de tuberculose, membre de l’Académie nationale de médecine, épouse Jeanne Amos
              • René Küss, chirurgien, père de la transplantation rénale, membre puis secrétaire de l'Académie nationale de Médecine
        • Emile Kuss(1815-1871), dit "le maire Kuss", chirurgien, professeur de médecine à Strasbourg, dernier maire français de Strasbourg avant l'occupation allemande.

Familles alliées

Liste non exhaustive de familles alliées : Amos, Bischoff, Bruet, Coudel, Degermann, Ehrsam, Faber, Faudel, Fischbach, Haag, Haug, Hasslauer, Hubert, Kammerer, Martinstein, Poucin, Rau, Reibel, Riehm, Romann, Staat, Schwind, Silberzahn, Stoeber, Strohl, Trautmann, Trocmé, Widemann, Willm, Wolfsberger, Ziller

Notes et références

  1. Christian Wolff, Guide des recherches généalogiques en Alsace, Editions Oberlin, Strasbourg, 1975

Bibliographie


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Kuss de Wikipédia en français (auteurs)

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