Joseph Kerharo

Joseph Kerharo

Joseph Kerharo, né à Morlaix le 11 mai 1909, décédé à Neuilly-sur-Seine le 11 janvier 1986[1], était un pharmacien militaire, professeur de pharmacognosie, de botanique, de biologie végétale et de cryptogamie, spécialiste de la flore médicinale et des pharmacopées traditionnelles africaines.

Il était membre correspondant de l'Académie nationale de pharmacie[2].

Sommaire

Carrière

Entre 1934 et 1937, Joseph Kerharo est affecté en Guyane française, à Cayenne, où il est nommé pharmacien chef des laboratoires de chimie, bactériologie et répression des fraudes.

En 1938, après un bref passage par Marseille, Joseph Kerharo est affecté au Niger, à Niamey, où il dirige les laboratoires de chimie, bactériologie et sérologie. Durant cette période, il est également chargé de mission par le Gouverneur Général de l'AOF pour l'étude des plantes alcooligènes et des carburants de remplacement ; pour les besoins de fonctionnement de l'Institut de la lèpre de Bamako, au Mali, il mettra ainsi en évidence les propriétés des "gaz de fumier" (méthane résultant des fermentations cellulosiques), carburant inépuisable et bon marché, en remplacement du gaz de butane alors introuvable localement[3]. Ce premier séjour en Afrique, avec la rencontre des guérisseurs et la découverte de la brousse, marquera durablement le jeune pharmacien et sera à l'origine de sa vocation pour l'étude des pharmacopées africaines traditionnelles[4].

Rappelé à Marseille en 1941, il est alors détaché dès 1942 à l'Institut Pasteur de Paris (service des fermentations et de chimiothérapie), où il participe à une expérience de production clandestine, pendant l'Occupation allemande, de petites unités de pénicilline, dont l'utilisation est encore inconnue en France. A la Libération, en novembre 1944, alors pharmacien capitaine des Troupes coloniales, Joseph Kerharo est chargé de créer, avec le Commandant Broch de la Division Leclerc, le Centre militaire d'étude et de fabrication de la pénicilline, rue Cabanel à Paris. En attendant que le Centre soit opérationnel, et en raison de la pénurie de pénicilline, les deux officiers, rejoints par leurs collègues J. Netik et J. Desbordes, entreprennent une expérience de récupération du penicillium notatum par filtrage des urines des militaires Alliés soignés dans les hôpitaux américains de la région parisienne[5],[6].

Œuvres

  • Contribution à l'étude du chlorure de chaux et de l'hypochlorite de calcium: essais, rétrogradation, éditions Olivier Joultan, 1938, 119 p.[7]
  • Joseph Kerharo et Armand Bouquet, La chasse en Côte d'Ivoire et en Haute-Volta: rites, plantes fétiches et poisons de flèche, éditions Rechut und Gesellschaft, lieu inconnu, 1949, 220 p.[8]
  • Joseph Kerharo et Armand Bouquet, Sorciers, féticheurs et guérisseurs de la Côte d'Ivoire-Haute-Volta, éditions Vigot frères, Paris, 1950, 144 p., (notice BNF no FRBNF32305097k).
  • Joseph Kerharo et Armand Bouquet, Plantes médicinales et toxiques de la Côte d'Ivoire-Haute-Volta (avec une préface du professeur Émile Perrot), Vigot Frères, Paris, 1950, 295 p.. — Ouvrage publié dans le cadre d'une « Mission d'étude de la pharmacopée indigène en A.O.F. »[9]
  • Joseph Kerharo et Louis-Vincent Thomas, La médecine traditionnelle des Diola de Basse-Casamance, Afrique-Documents, 5e et 6e cahiers, Dakar, 1963, 70 et 71, 179 p., p.176-179[10]
  • Recherches ethnopharmacognosiques sur les plantes médicinales et toxiques de la pharmacopée sénégalaise traditionnelle, éditions de l'Université de Dakar, Dakar, 1971, 570 p.[11] ou 285 p.[12]
  • La Pharmacopée sénégalaise traditionnelle : plantes médicinales et toxiques (avec la collaboration de Jacques Georges Adam), éditions Vigot Frères, Paris, 1975, 1011 p., (ISBN 2-7114-0646-6), (notice BNF no FRBNF35279140j).
  • Étude et adaptation des traitements traditionnels de médecine infantile en milieu rural sénégalais, éditeur non connu, 1979, 60 p.[13]

Notes et références

  1. Les dates de naissance et de décès sont attestées dans la notice d'autorité «  Kerharo, Joseph (1909-1986) » du catalogue BN-Opale Plus de la Bibliothèque nationale de France.
  2. Jean Reusse, « Assemblée générale de l'Académie nationale de pharmacie », dans Ann. Pharm. Fr., vol. 44-45, 1986, p. 87 (ISSN 0003-4509) [texte intégral (page consultée le 23 mai 2010)] 
  3. Joseph Kerharo, Un nouveau carburant : le gaz de fumier. Son utilisation aux colonies, dans les hôpitaux et les laboratoires, Médecine Tropicale, T.2, n°4, Marseille, 1942.
  4. Entretien avec le professeur Kerharo, par Léon Dutrieux, Français d'Afrique, n°1, avril 1979.
  5. P. Broch, J. Kerharo, J. Netik et J. Desbordes, Une expérience française de récupération de la pénicilline, préface autographe du Général Leclerc, Vigot Frères éditeurs, Paris, 1946, 124 p.
  6. Ce parcours, avec notamment l'expérience française de récupération de la pénicilline, est retracé dans un ouvrage écrit sous l'égide de l'IRBA (Institut de Recherche Biomédicale des Armées) à l'occasion des cent ans de la fondation de son antenne marseillaise, située dans le parc du Pharo : Eric Deroo, Antoine Champeaux, Jean-Marie Milleliri et Patrick Quéquiner, L'École du Pharo - 100 ans de médecine Outre-Mer, 1905/2005, Lavauzelle éditeur, 2005, 220 p., (ISBN 2-7025-1286-0), p.157-158
  7. Source : notice de l'ouvrage Contribution à l'étude du chlorure de chaux et de l'hypochlorite de calcium : essais, rétrogradation sur Google Recherche de livres.
  8. Source : notice de l'ouvrage La chasse en Côte-d'Ivoire et en Haute-Volta: rites, plantes fétiches et poisons de flèche sur Google Recherche de livres.
  9. Source : notice descriptive de l'ouvrage Plantes médicinales et toxiques de la Côte-d'Ivoire-Haute-Volta, sur le site Amazon.fr.
  10. Source : notice de l'ouvrage La médecine traditionnelle des Diola de Basse-Casamance sur Google Recherche de livres.
  11. Source : notice de l'ouvrage Recherches ethnopharmacognosiques sur les plantes médicinales et toxiques de la pharmacopée sénégalaise traditionnelle (non consultable) sur Google Recherche de livres.
  12. Source : notice de l'ouvrage, dans la section« Bibliothèque » du site web de la Société française d'ethnoparmacologie.
  13. Source : notice de l'ouvrage Étude et adaptation des traitements traditionnels de médecine infantile en milieu rural sénégalais (non consultable) sur Google Recherche de livres.

Bibliographie

  • (en) Maghan Keita, A political economy of health care in Senegal, vol. 10, Brill, coll. « African social studies series », 2007, 212 p. (ISBN 9789004150652), p. 178-179 
  • Eric Deroo, Antoine Champeaux, Jean-Marie Milleliri et Patrick Quéquiner, L'Ecole du Pharo - 100 ans de médecine Outre-Mer, 1905/2005, Lavauzelle, 2005, 220 p. (ISBN 2-7025-1286-0), p. 157-158 



Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Joseph Kerharo de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Sante au Senegal — Santé au Sénégal Le budget consacré aux dépenses de santé au Sénégal a triplé entre 1980 et 2000. Les Sénégalais se portent mieux et vivent plus longtemps – l espérance de vie à la naissance est de 55,34 ans pour les hommes, de 58,09 ans pour les …   Wikipédia en Français

  • Santé au Sénégal — Le budget consacré aux dépenses de santé au Sénégal a triplé entre 1980 et 2000. Les Sénégalais se portent mieux et vivent plus longtemps – l espérance de vie à la naissance est de 55,34 ans pour les hommes, de 58,09 ans pour les femmes et de… …   Wikipédia en Français

  • Santé au sénégal — Le budget consacré aux dépenses de santé au Sénégal a triplé entre 1980 et 2000. Les Sénégalais se portent mieux et vivent plus longtemps – l espérance de vie à la naissance est de 55,34 ans pour les hommes, de 58,09 ans pour les femmes et de… …   Wikipédia en Français

  • Soninké — Soninke Población total En torno 1.703.000, según datos de 2009. Idioma soninké Religión …   Wikipedia Español

  • Soninke people — ethnic group group=Soninké caption =Soninke soldiers, 1890. poptime = 1 million (2005) popplace=Mali, Mauritania, Sénégal, Côte d Ivoire, Burkina Faso, Ghana, Gambia, Guinée Bissau rels=Islam langs=Soninke language related=Mandinka people,… …   Wikipedia

  • Bakel (Senegal) — Bakel (Sénégal) Pour les articles homonymes, voir Bakel. Bakel Pays …   Wikipédia en Français

  • Bakel (Sénégal) — Pour les articles homonymes, voir Bakel. 14°54′2″N 12°27′23″O / …   Wikipédia en Français

  • Louis-Vincent Thomas — né le 20 mai 1922, mort le 22 janvier 1994[1], était un universitaire français, spécialiste de l Afrique, qu il a étudiée tour à tour ou simultanément sous les angles de la sociologie, de l anthropologie et de l ethnologie. I …   Wikipédia en Français

  • Marakas — Soninkés  Cet article concerne le peuple soninké. Pour la langue soninké, voir Soninké. Soninkés …   Wikipédia en Français

  • Niominka — Populations Population totale 10 000  Senegal !Sénégal …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”