- Joseph Garus
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Joseph Garus (ou Garrus), né à Callas en 1648 et mort à Paris en 1722 est un médecin français qui connut une certaine notoriété sous la Régence notamment pour avoir inventé un élixir qui porta son nom[1],[2]. La légitimité de son titre de médecin a été mise en doute, notamment par Alexandre Dumas et sa réputation semble avoir surtout été celle d'un charlatan.
Résumé biographique
Il était le fils de Jacques Garrus, avocat, et de Catherine Fénis[3]. D'abord inscrit à la faculté de médecine de Montpellier, il souhaite ensuite poursuivre ses études à Paris, mais étant issu d'une faculté provinciale, l'inscription à la faculté de Paris lui est interdite. Il parvient cependant à s’y faire inscrire frauduleusement en 1684 pour en être radié en 1686 et c'est probablement ce qui lui vaudra sa réputation de charlatan.
Sa fille épouse un docteur en médecine, et il se lie avec le nièce d'un épicier, ce qui explique peut-être sa recherche d'un médicament de type « élixir » ou liqueur médicinale . Après la mort de sa veuve, le sieur Benoist aurait continué la préparation de l' « élixir de Garus » à la demande de la Cour et de la Reine, qui en faisait usage.
Un épisode de la Régence est rapporté par Alexandre Dumas[4] en ces termes : « Garus [5]n'était ni médecin ni même apothicaire ; c'était tout simplement un épicier de la bonne ville de Paris, qui, dans les premières années de la régence, s'avisa d'aller sur les brisées de messieurs de la Faculté, et se mit à débiter avec grand profit l'élixir auquel son nom est resté depuis. Comme il arrive presque toujours aux charlatans, il fit à ce métier-là une fortune immense, et devint une manière de personnage, qui plus tard, dans l'intérêt de l'humanité souffrante, traita avec le gouvernement de la vente de sa merveilleuse recette, une fois qu'il l'eut bien exploitée. Lors de la maladie à laquelle succomba, au château de La Muette, la duchesse de Berry, cette fille trop aimée du régent, on se décida à essayer de l'élixir de Garus quand la princesse se trouva une fois réduite à cette extrémité où, les médecins ne sachant plus que faire, on a recours à tout. Garus, mandé à La Muette, trouva la duchesse de Berry si mal, qu'il ne voulut répondre de rien, déclarant gravement qu'on l'avait appelé trop tard : ce qui assurément n'était pas d'un maladroit. Il administra cependant à la malade son élixir, qui cette fois encore, comme toujours, fit merveille. Le docteur-épicier s'était retiré en recommandant bien que rien sans exception ne fût plus donné à la duchesse de Berry. Cependant Chirac, médecin ordinaire, désolé, nous apprend Saint-Simon, de voir un profane guérir ainsi à son nez et à sa barbe un sujet déclaré incurable, profita d'un instant où Garus s'était endormi sur un sopha, pour présenter à la patiente un purgatif que celle-ci avala sans défiance. On devine le reste. La princesse mourut, non pas des suites de sa maladie, dont Garus l'avait déjà aux trois quarts guérie avec son admirable élixir, mais bien de celles du purgatif de cet affreux Chirac, dont l'austère ami du régent trace en maints endroits de ses Mémoires des portraits fort peu flattés. A l'en croire, Chirac, aurait ici commis à dessein, et pour sauvegarder l'honneur de la Faculté, un véritable empoisonnement. Parlez-moi de la haine, et surtout de la haine d'un sage, pour vous noircir un homme ».
Notes et références
- Pierre Labrude. L’élixir de Garrus : médicament ou liqueur de table ? Formule originale ou imitation ?
- Bulletin des sciences pharmacologiques, Volume 38 1931 extraits sur Google Livres
- Source SFHM
- La Régence et Louis Quinze Par Alexandre Dumas
- Dictionnaire de la conversation et de la lecture inventaire Volume 10 publié par William Duckett
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