- Jean-Louis Brau
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Jean-Louis Brau, né en 1930 et décédé en 1985, est un poète, écrivain et plasticien français.
Sommaire
Biographie
En 1947, il rencontre Antonin Artaud et les poètes lettristes Isidore Isou, Gabriel Pomerand et François Dufrêne, avant de rejoindre véritablement le mouvement lettriste en 1950, accompagné de Gil J Wolman. Il élabore une poésie lettriste improvisée proche de celle de Dufrêne, qu'il nomme "instrumentations verbales", en référence au terme créé par le poète René Ghil, et publie dans la revue Ur de Maurice Lemaître.
En 1952, il travaille sur un projet de film resté inachevé, La barque de la vie courante, dans la lignée des films lettristes d'Isou, Lemaître et Wolman. La même année, avec Wolman, Guy Debord et Serge Berna, il fonde le mouvement dissident L'Internationale lettriste, dont il sera exclu très rapidement. Au début des années soixante, il retrouvera une nouvelle fois, en compagnie de Wolman et Dufrêne, le lettrisme d'Isou, et réalisera quelques peintures "hypergraphiques", des sculptures et des collages. En 1962, suite au Manifeste de la peinture a-optique ou rhétorique d'Isou, il crée une séance de peinture rhétorique dans un bar londonien. Cet événement sera restitué dans son texte Afin de prendre date, publié en 1963 dans la revue A, et récemment réédité par Frédéric Acquaviva aux éditions Derrière La Salle de Bains. En 1964, toujours accompagné de Dufrêne et Wolman, il rompra une nouvelle fois avec le mouvement lettriste lors de l'exposition Lettrisme et Hypergraphie à la galerie Stadler pour fonder la très éphémère Deuxième Internationale Lettriste.
Concrétisant la notion de « dérive » mentale et géographique, il parcourt l’Algérie, la Birmanie, la Corée, puis diffuse les idées des mouvements révolutionnaires d’Amérique, d’Afrique ou du Proche-Orient. Il reste constamment critique dans toutes ses productions et rejette les catégories traditionnelles, comme en témoignent ses nombreux textes sur la contre-culture.
Il publie en 1962 No More, un récit hypergraphique qui "découvre pour la première fois les alphabets mayas et finlandais et mêle les écritures lyriques (...) à la neutralité des lettres..." et "transcrit (...) l'anecdote de la révoltes des jeunes perçue au long d'un itinéraire londonien" [1]. En 1973, il est présent sur le disque de poésie sonore L'Autonomatopek (éd. Georges Fall) aux côtés d'Isidore Isou, François Dufrêne, Gil J Wolman, Henri Chopin et Jacques Spacagna notamment.
À partir de 1981, il refuse toute exposition en France. La Galerie 1900-2000 lui consacrera cependant une exposition et une publication en 1997 destinées à mieux faire connaître l'œuvre de cet artiste méconnu.
Ouvrages de Jean-Louis Brau
- Le voyage de Beryl Marquees (roman-photo d'un voyage sous LSD), photographies de Claude Palmer, éd. Eric Losfeld, 1968
- Cours camarade, le vieux monde est derrière toi! (histoire du mouvement révolutionnaire étudiant en Europe), éd. Albin Michel, 1968
- Histoire de la drogue, éd. Tchou, 1968
- Les mauvais lieux de Londres, éd. André Balland, 1969
- Les armes de la guérilla, éd. André Balland, 1971
- Le singe appliqué, éd. Grasset, 1972
- Afin de prendre date (1963), éd. Derrière la Salle de Bains (coll. Acquaviva), 2008
Discographie
- Poésie physique (avec Wolman et Dufrêne), éd. Achelle, 1965
- L'autonomatopek 1 (avec I.Isou, G.Wolman, F.Dufrêne, H.Chopin, J.Spacagna, B.Cobbing et A. Locwood), éd. G.Fall, 1973
- Lipstick Traces (compilation rock/electro/musique expérimentale), Rough Trade, 1993
- Musik Sprechen (avec Chopin, Wolman, Dufrêne, Cobbing, Josef Anton Riedl, G.Rühm...), Wergo, 1998
- Instrumentations verbales, Alga Marghen, 2010
Notes
- Broutin, Curtay, Gillard et Poyet, Lettrisme et Hypergraphie, éd. Georges Fall (coll. Bibliobus), 1972
Articles connexes
Catégories :- Plasticien français
- Écrivain français du XXe siècle
- Personnalité liée à un mouvement artistique d'avant-garde
- Lettrisme
- Naissance en 1930
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