Jean-Baptiste Camberlyn

Jean-Baptiste Camberlyn

Le chevalier Jean-Baptiste Camberlyn, mieux connu dans les lettres sous le nom de chevalier Camberlyn d'Amougies, est un poète belge de langue latine. Il naquit à Gand le 16 juin 1772 et y mourut le 4 avril 1834.

Il avait épousé Élisabeth de Partz de Courtray, née à Bruxelles le 11 septembre 1789 et décédée dans sa ville natale le 31 juillet 1829.

Après avoir étudié le droit à l'ancienne Université de Louvain, il fit une carrière de magistrat en tant que juge au tribunal de première instance de Gand.

Son oeuvre poétique

Ses poésies latines eurent un immense succès de son temps et la presse de l'époque en faisait volontiers l'éloge. Il était considéré, à côté d'un Jean-Dominique Fuss, comme le poète latin le plus fécond de la Belgique

Son talent littéraire, fut récompensé en haut lieu, et il fut décoré tour à tour de la croix de chevalier de la Légion d'honneur, puis de l'ordre du Lion Belgique et devint même commandeur de l'ordre du Phénix de Hohenlohe, tant la réputation de sa plume s'était répandue au loin quoique il n'ait commencé à publier qu'à l'âge déjà mûr de quarante-trois ans.

Il devint vice-président de la Société Royale des Beaux-arts et de Littérature de Gand.

L'ensemble de son œuvre a été publiée à Gand en 1828, sous le titre de Miscellanea.

On y remarque les poésies suivantes:

  • In caedem Egmondi: sur la mort du comte d'Egmond.
  • Ars Costeriana: où il loue Laurent Coster de Haarlem d'avoir inventé l'imprimerie.
  • Eyckii immortali genio: au génie immortel de Van Eyck.
  • Buckelingii genio, poésie dithyrambique célébrant l'immortel génie de Willem Beukelszoon qui fut le premier à avoir découvert la méthode pour encaquer le hareng[1].

On lui attribue aussi quelques pamphlets contre Napoléon.

Notes

  1. Voici ce qu'en écrit le Messager des sciences et des Arts, Gand, vol. 3, 1825, p. 494: « Nous regrettons que la destination du Messager ne nous permette pas d'insérer en entier le poëme que M. le chevalier de Camberlyn vient de composer en l'honneur de Beukelins. Cette pièce inspirée à l'auteur par l'amour de la patrie, ajoutera à la réputation qu'il s'est déja faite par une foule d'autres compositions latines où brillent également le talent et le patriotisme. Le sujet de celle-ci offrait beaucoup de difficultés. Il y a, dans l'art d'encaquer le hareng, des détails minutieux, des termes techniques auxquels la poésie n'est pas accoutumée, et ce n'est pas le moindre mérite de M. de Camberlyn, que d'avoir pu les rendre avec autant de précision que d'élégance. Nous en citerons un exemple. Le pêcheur de Biervliet, éclairé tout à coup par un rayon de la lumière céleste, se met a l'œuvre :
    Ad mandata vigil, dioque afflamine plenus
    Halecûm lustrat maculata cadavera, et intus
    Exta videt, venas quis polluat inspicit humor ;
    Sic rimatur ubi putredinis ignea sedes,
    Occultisque mali secessibus incubat acer ;
    Viscera pervadens Harpyis advenit antris,
    Et labis reperit causas, palpansque venena,
    Noxia solerter secat exta, benignaque servat ;
    Abluit, emendat, vegeto sale corpora condit,
    Roboreis et doliolis condita reponit.
    Ce peu de vers suffira pour justifier ce que nous venons de dire, et démontrer que le poëte latin le plus fécond de la Belgique, n'est pas indigne des éloges que nos feuilles publiques se sont plu a lui accorder. Le passage suivant, où l'auteur montre les Belges, affrontant les mers du nord, pour courir a la pêche du hareng, ne sera pas lu avec moins de plaisir:
    Cuncta viri dum tentabant discrimina ponti,
    Non timuêre ad hyperboreos excurrere hiatus,
    Dirus ubi ad rupes, monstra inter aquatica et ursos,
    In tumido Boreas ventorum carcere rugit ;
    Innumeri hic nabant, mavortio et ordine, pisces,
    Argentoque refulgebant et murice turmae ;
    Has lustrare plagas numen suadebat amicum,
    Perque gelu et brumas dextrum comparuit omen :
    Et vox aethereis resonabat ab orbibus alma :
    "Macti animo, Belgae, impavidos augete labores",
    "Larga salutiferis non deerunt praemia coeptis".
    Nous pourrions transcrire encore les morceaux où l'auteur décrit les mœurs, les migrations, la pêche de ce poisson précieux, qu'on regarde avec raison comme une des sources les plus fécondes de la richesse nationale. Nous y renvoyons les amis de la littérature latine. Ce n'est pas que cette pièce soit dans le commerce. M. de Camberlyn ne spécule pas sur ses ouvrages. Il en fait un délassement de ses occupations plus sérieuses, les donne à ses amis, et n'en veut retirer d'autre avantage que l'estime des gens qui aiment les arts, leur pays et leur Prince. »

Bibliographie

  • Michaud, Biographie universelle.
  • Ode, Biographie universelle.
  • Vanderhaegen, Bibliographie gantoise.
  • Biographie nationale de Belgique, première série.
  • Eugène De Seyn, Dictionnaire etc...
  • Poplimont, La Belgique héraldique, Paris, 1866, tome VIII, p. 278 (famille de Partz).

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