- Jacqueline de Decker
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Jacqueline de Decker, née en Belgique, morte le 3 avril 2009, est la fondatrice avec Mère Teresa d'une association de malades et de souffrants qui coopère avec les Missionnaires de la Charité.
Sommaire
Biographie
Jacqueline de Decker est issue d'une ancienne famille belge. Son père est un homme d'affaires aisé, possesseur de plantations au Brésil et en Indonésie[1].
À dix-sept ans, elle ressent la vocation de missionnaire[2]. Elle poursuit alors ses études supérieures à l'Université catholique de Louvain, où elle est diplômée en sociologie ; elle est également diplômée en soins infirmiers et en premiers secours. Elle devient infirmière et s'occupe des blessés à Anvers pendant la Seconde Guerre mondiale[3].
Elle est décorée de la Résistance. Un prêtre Jésuite lui conseille d'aller en Inde[2] ; elle décide de partir pour Madras[4]. Pendant deux ans, elle vit seule parmi les pauvres de Madras et s'efforce de soulager leur misère[5]. Fin 1948, elle rencontre Mère Teresa. À l'époque, Mère Teresa apprend les rudiments des soins médicaux chez les Sœurs des Missions Médicales à Patna, dans l'État du Bihar. Les deux ont été attirés l'une à l'autre par une foi commune en Jésus Christ et le désir d'aider les pauvres.
Jacqueline de Decker souhaite alors rejoindre l'ordre naissant de Mère Teresa, mais de graves problèmes de santé l'en empêchent. Jacqueline retourne en Belgique, et y découvre qu'elle a une maladie grave[6]. Elle y subit plusieurs interventions et quinze greffes pour éviter la paralysie totale. Elle reste cependant paralysée à 80%[7], et écrit à son amie qu'elle ne pourra pas retourner en Inde. Mère Teresa lui répond en lui demandant de devenir son bras droit, c'est-à-dire, d'être comme sa sœur spirituelle, en offrant ses souffrances à Dieu pour le succès de leur travail[8],[9]. Elle lui écrit :
« En te liant spirituellement à nos efforts, tu participeras par l'offrande de tes souffrances et ta prière à notre travail dans les bidonvilles. Notre tâche est gigantesque et j'ai besoin de beaucoup d'ouvriers. Mais j'ai besoin aussi d'âmes comme la tienne qui souffrent et prient pour le succès de notre entreprise. Veux-tu accepter d'offrir tes souffrances à tes sœurs d'ici pour leur donner chaque jour la force d'accomplir leur oeuvre de miséricorde [8]? »
— Mère Teresa, Lettre, octobre 1952
Jacqueline a la tâche de promouvoir cet apostolat de la prière et de don de soi parmi les malades, reliant chaque personne souffrant d'une maladie qu'elle rencontre avec une des Missionnaires de la Charité[9]. Ainsi naît le parrainage de chaque religieux ou religieuse par une personne malade ou souffrante. Le 12 avril 1953, les 37 premières novices de Mère Teresa font leur profession religieuse, Jacqueline a trouvé autant de malades pour les prendre en charge. Lorsque les Missionnaires de la Charité sont plus de 2 000, les coopérateurs malades et souffrants augmentent de même[6]. En 1979, Jacqueline accompagne Mère Teresa lorsqu'elle reçoit le Prix Nobel[10],[11].
Jacqueline de Decker étend son œuvre à l'aide sociale auprès d'environ 2 000 prostituées, qu'elle visite dans un véhicule aménagé[6].
Pendant trente-cinq ans, Jacqueline dirige cette œuvre d'aide sociale et de parrainage, depuis son modeste appartement de la banlieue d'Anvers[8]. Le parrainage repose sur l'amitié et la prière.
Au début des années 1990, les coopérateurs malades et souffrants sont 6 000, mais traversent plus tard une « crise profonde » : Mère Teresa décide, peu avant de mourir en 1997, que cette association doit être transférée sous l'égide de sa congrégation des Missionnaires de la Charité ; cette décision autoritaire est diversement appréciée[12].
Jacqueline de Decker meurt le vendredi 3 avril 2009.
L'œuvre des coopérateurs souffrants
En décembre 2010, les coopérateurs malades et souffrants sont 3 000[13]. Ils sont désormais sous la responsabilité directe des Missionnaires de la Charité[12].
Notes et références
- Navin Chawla, Mother Teresa, Sinclair-Stevenson, 1992, p. 104.
- Navin Chawla, Mother Teresa, Sinclair-Stevenson, 1992, p. 103.
- Kathryn Spink, The miracle of love: Mother Teresa of Calcutta, her Missionaries of Charity, and her co-workers, Harper and Row, 1981, p. 165.
- Bulletin critique du livre français, Direction générale des relations culturelles et œuvres françaises à l'étranger, numéros 475 à 480, 1985, p. 1046.
- (en) Jean Shinoda Bolen, Close to the Bone: Life-Threatening Illness As a Soul Journey, Conari, 2007, p. 143.
- extraits d'une conférence à Coventry, 2002. Kathryn Spink,
- Mère Teresa et José Luis González-Balado, Nous serons jugés sur l'amour , Mediaspaul Editions, 1987, p. 108, note 3.
- Mère Teresa et sa demande de palancas ». Site cursillos.ca, «
- (en) « Branches on the vine ; Co-Workers of Mother Teresa ». Site Mother Teresa cause,
- Mère Teresa et José Luis González-Balado, Nous serons jugés sur l'amour , Mediaspaul Editions, 1987, p. 102, note 3.
- Eileen Egan, Such a vision of the street: Mother Teresa, the spirit and the work, Image Books, 1986, p. 368.
- La Libre Belgique, « Une goutte de délivrance dans un océan de souffrance », 17 octobre 2003.
- Éditions du Cerf, site officiel, page de présentation du livre De la souffrance à la joie , décembre 2010.
Sources
- De la souffrance à la joie : mère Teresa de Calcutta et ses Coopérateurs malades et affligés, présenté par Kathryn Spink, Paris, Cerf, 1985 (ISBN 2-204-02324-8) ; rééd. 1993, 2010 (ISBN 978-2-204-09338-5) ; traduit de Kathryn Spink, The miracle of love: Mother Teresa of Calcutta, her Missionaries of Charity, and her co-workers, Harper and Row, 1981.
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Militant chrétien
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- Personnalité belge du XXe siècle
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- Étudiant de l'université catholique de Louvain (1834-1968)
- Décès en 2009
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