- Israel Epstein
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Israel Epstein (20 avril 1915 à Varsovie, Pologne – 26 mai, 2005 à Pékin, en Chine, nom chinois : 伊斯雷尔•爱泼斯坦, Pinyin: Yīsīléi'ěr Àipōsītǎn) est un journaliste et écrivain naturalisé chinois. Il fut l’un des rares citoyens chinois nés à l’étranger et d'origine non chinoise à devenir membre du Parti communiste chinois.
Sommaire
Enfance et éducation
Journalisme
La revue La Chine au présent
En 1951, Soong Ching-ling l'invite à revenir en Chine pour prendre la tête de la rédaction de la revue La Chine en construction (rebaptisée par la suite La Chine au présent). Il reste le rédacteur en chef de La Chine au présent jusqu'à sa retraite à l'âge de 70 ans, où il devient alors rédacteur en chef honoraire.
Alors qu’il est rédacteur en chef de La Chine en construction, il devient citoyen chinois en 1957 et membre du Parti communiste chinois en 1964. En 1955, 1965 et 1976 il se rend au Tibet et, s'appuyant sur ces séjours, publie le livre Tibet Transformed en 1983[1],[2].
Emprisonnement
En 1968, lors de la Révolution culturelle, accusé d'avoir comploté contre Zhou Enlai, il est emprisonné et maintenu en isolement cellulaire dans la prison de Qincheng, dans le nord de Pékin. Il est libéré en 1973, reçoit les excuses de Zhou Enlai et voit ses droits restaurés[3]. Malgré un emprisonnement qui dura 5 ans, il demeura fidèle aux idéaux du communisme jusqu'à sa mort. En 1983, Epstein est élu membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois, un organisme consultatif.
Hommages
Au cours de son existence, Israel Epstein a rencontré Zhou Enlai, Mao Zedong, Deng Xiaoping, Jiang Zemin et l'actuel président chinois Hu Jintao.
Funérailles
Ses cendres reposent au cimetière des révolutionnaires de Babaoshan, dans le quartier de Shijingshan à Pékin, où eut lieu, le 3 juin 2005, un service funèbre en présence de nombreuses personnalités dont le président Hu Jintao, le premier ministre Wen Jiabao, ainsi que Jia Qinglin et Li Changchun, membres du Comité permanent du bureau politique du parti communiste chinois[4].
Propos
Pour Israel Epstein, l'ancienne société tibétaine n'avait rien qui ressemblât même de loin aux droits de l'homme [5]. En haut comme en bas de la société, des siècles durant on avait imprimé, dans la conscience des Tibétains, que le statut de chacun était la récompense de ses vertus ou la punition de ses fautes lors des réincarnations passées. Il était de ce fait absurde pour les riches d'avoir des scrupules à être sur le dos des pauvres, et il était à la fois criminel et blasphématoire pour les pauvres de ne pas subir patiemment le joug. Le vieux Tibet était tout sauf Shangri-la [6].
Critiques
Patrick French, un historien britannique, écrit que dans les années 1960 et 70, les sympathisants communistes venaient visiter le Tibet en se félicitant de la politique qu'y menait Pékin. Pierre Ryckmans, sous le pseudonyme de Simon Leys, fut le premier à dénoncer ce phénomène dans Ombres chinoises publié en 1974. Jusqu’au début des années 1980, personne ne pouvait visiter le Tibet sans un visa spécial de Pékin[7]. Cette situation a conduit à la publication d’ouvrages, que Patrick French qualifie de honteux tellement ils sont mensongers, dont Tibet transformed d'Israel Epstein[7].
Pour Jamyang Norbu, un écrivain tibétain en exil et partisan de l'indépendance du Tibet[8], Israel Epstein relaye la propagande de la République populaire de Chine[9].
Le professeur[10] John Powers, de l'Université nationale australienne, affirme qu'Israel Epstein, dont il compare les écrits à ceux d’A. Tom Grunfeld, endosse avec enthousiasme la version chinoise des événements utilisant le même vocabulaire que les écrivains chinois pour décrire les conditions au Tibet d'avant 1950[11]. John Powers qualifie aussi l’ouvrage Tibet Transformed de texte favorable à la Chine le plus véhément, reflétant la ligne du parti du gouvernement Chinois[12].
Thubten Samphel affirme que tous les ouvrages d’Epstein ont été publiés à Pékin, et que son livre Tibet Transformed, publié en 1983, est une piètre justification du développement économique du Tibet pour excuser la souffrance du peuple tibétain[13].
Ouvrages publiés
- The People's War, 1939
- A Memoir of More than 80 Years in China
- My China Eye: Memoirs of a Jew and a Journalist, Long River Press, 2005
en anglais
- The Unfinished Revolution in China, Little Brown and Company, 1947, 442 pp.
en chinois, traduits en anglais
- From Opium War to Liberation, New World Press, (Beijing, 1956, 146 p.
- Tibet Transformed, New World Press (Beijing, 1983), trade paperback, 563 p, (ISBN 0-8351-1087-7)
- Woman in World History: Soong Ching Ling, New World Press, Beijing, 1993, (ISBN 7-80005-161-7)
Sources et liens externes
- New York Times Obituary by Douglas Martin
- Obituary People's Daily Online
- Retrospective, China Today
- Biography by China Tibet Information Center
- Xinhua Newsitem on funeral
- Views of a life in China, China.org.cn
Voir aussi
- en:Rewi Alley
- en:Sidney Rittenberg
- en:Sidney Shapiro
- Histoire des Juifs en Chine
- en:Round Eyes in the Middle Kingdom – a documentary about Israel Epstein
Références
- (en) Israel Epstein, a famous apologist for the Chinese Communist regime.
- (en) THE LIFE AND DEATH OF ISRAEL EPSTEIN.
- (en) Israel Epstein. Emigre journalist whose devotion to Communist China withstood even imprisonment during the Cultural Revolution, The Times, June 8, 2005.
- (en) Top leaders pay final farewell to Israel Epstein, SINA English, 2005-06-03 : « A memorial ceremony was held at the Babaoshan Revolutionary Cemetery here Friday for journalist Israel Epstein, who died in Beijing at age 90 on May 26. Top leaders Hu Jintao, Wen Jiabao, Jia Qinglin and Li Changchun were among the many officials attending the ceremony. Epstein's body was cremated after the funeral service. »
- (en) Israel Epstein, My China Eye: memoirs of a Jew and a journalist, Long River Press, 2005, 358 p., p. 277 (ISBN 1-59265-042-2) : « the old society with nothing even remotely resembling human rights ».
- « High and low, the belief had for centuries been enforced on the Tibetans that everyone's status was predetermined by fate, as a reward for virtues or penalty for faults on one's past incarnations. Hence it was deemed senseless for the rich (even though compasssion was abstractly preached) to have qualms about sitting on the necks of the poor, and both criminal and blasphemous for the poor not to patiently bear the yoke. "Shangri-La" the old Tibet was definitely not. » Israel Epstein, op. cit., p. 275 :
- Patrick French :Tibet, Tibet Une histoire personnelle d'un pays perdu, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005, pages 83 et 294.
- (en) Topden Tsering, 'Hands off' isn't enough for Tibet. Dalai Lama stops short of autonomy, site SFgate.com, July 24, 2005 : « (...) Jamyang Norbu, a 51-year-old Tibetan novelist, playwright and activist who is widely seen as the enduring voice of Tibetan independence ».
- (en) Jamyang Norbu, Black Annals: Goldstein & The Negation Of Tibetan History (Part II), 27 juillet 2008.
- (en) Is genuine autonomy possible under current Chinese law? A panel discussion in Dharamsala, India
- (en) John Powers, History as propaganda: Tibetan exiles versus the People's Republic of China, 2004.
- « The most vehemently pro-China text ... a lengthy book ... that uses the sort of rhetoric found in works by Chinese authors on tibet and reflects the Chinese government’s party line. » John Powers, op. cit. :
- (en) Thubten Samphel, D'SHALA DIARY: Mr N Ram and fellow travellers, 31 juillet 2007 : « As for Israel Epstein, all his books were published in Beijing. His book Tibet Transformed, published by New World Press in Beijing in 1983, is a shoddy justification of Tibet's economic development to excuse the Tibetan people's suffering. »
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