- Oppidum du Castellan
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Oppidum du Castellan Localisation Pays France Bouches-du-Rhône Istres Coordonnées Altitude 40,7 m Superficie 0,0500 hectares Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône
Géolocalisation sur la carte : France
L'oppidum du Castellan est un oppidum (lieu de refuge public, caractéristique de la civilisation celtique) situé sur la commune d'Istres dans le sud de la France.
L'oppidum est perché sur un promontoire rocheux qui avance en le dominant du haut de ses 40,7 m l'étang de l'Olivier, sur sa rive sud. Il fut occupé du VIe siècle av. J.‑C. au Ier siècle. Le plateau fait environ 300 mètres de long sur 130 de large.
Sommaire
Historique des recherches
Thoret entreprend en 1937 les premières fouilles d'un abri sur le flanc de l'oppidum. En 1948, des membres de l'Association des Amis du Vieil Istres entreprennent de nouvelles recherches, conduites par Eugène Aquaron. Malheureusement, pour la plupart, les structures alors mises à jour sont aujourd'hui détruites. Ils découvrent aussi au pied de l'oppidum une villa gallo-romaine dite « villa de Sainte-Catherine », datée du 1e siècle apr. J.-C. Son mobilier est composé de murs peints, de gobelets et de monnaie de Vespasien. Un escalier aujourd'hui disparu se trouve à proximité ainsi que des débris de cuisine. Les fouilles se poursuivent en 1950, Amar en 1977, Marty en 2000.
Géologie
Sur un terrain de craie et de grès vert, éperon rocheux en safre, composée de molasse coquillière. Sur les escarpements, on peut observer des couches, superposant les argiles marneuses et macignos dépendant de la formation du terrain à lignite qui occupe les sommets[1]
Toponymie
Chronologie
Niveau du VIe siècle av. J-C
Niveau Ve siècle
Niveau des IVe siècle et IIIe siècle
Niveau IIe siècle
Niveau de la fin du IIe siècle
Niveau du Ie siècle apr. J-C
Mobilier
Ony a trouvé des pépins de raisins carbonisés[2]et de la céramique éolienne, grise à décor ondé, ionienne à pâte tendre rosâtre avec bandes circulaires, de couleurs rouge-brun, peut être de fabrication marseillaise, débris d'amphores à pâte micacée marseillaise, campanienne, portant un graffite grec :..A o Y...MAPI, et sur le pied A (l'o minuscule ne dépassant pas le milieu de la ligne vers le bas; grande patère d'Arezzo, incomplète portant deux cachets rectangulaires:L. Titi.
La plaque de cuisson en argile (IIe siècle), au décor à motifs complexes à utilisation domestique, avérée par son usure. Y figure des dessins géométriques, double cadre rectangulaire cloisonné par, deux lignes obliques qui se croisent au centre. Imprimé dans l'argile crue à l'aide d'une cordelette tendue, le dessin est complété par d'autres motifs sur son pourtour, aux angles et au centre du foyer, anneaux, plats et clefs en forme de pitons recourbés, exécutés par l'impression d'objets métalliques[3].
L’inscription rupestre de l'oppidum du Castellan à Istres est une inscription gallo-grecque, de langue gauloise et utilisant l'alphabet grec, profondément gravée (3 à 4 cm) sur une paroi rocheuse à 2,40 mètres du sol. Les lettres mesurent près de 20 centimètres de haut.
On note que le "M" est ligaturé au "A" à barrette brisée. Cette inscription date probablement du IIe-Ier s. av. J.-C.
L'inscription est : ΜΑΤΡΟΝ[4]
La traduction effectuée par Pierre-Yves Lambert (2003) est "Appartenant aux Mères".
On reconnaît ici le mot gaulois matron. Il s'agit d'un génitif pluriel du gaulois matir, la "mère".
Le caractère monumental de l'inscription invite à privilégier l'idée qu'il s'agit d'une dédicace faite à des déesses mères[5]. Cette fouille au pied du rocher fut poussée jusqu'au sol de galets sur une longueur de 4 mètres et 2,2 m de profondeur, n'a pas donné de débris de poterie[6].Muraille
Quelques vestiges de la fortification du 1e siècle av.J-C sont encore visibles au Nord et Nord-Est, c'est un rempart-terrasse (M2) dont la datation est fournie par le mobilier pris dans le remblai de la construction. Il a pu être dégagé sur une longueur de 9,2m. En hauteur il est conservé à l'Ouest à 1,6m. Le mur se poursuit plus à l'Est, attesté par la présence de blocs identiques. La première assise est formée de blocs grossièrement équarris d'une longueur de 1,5 m. Les pierres de cet édifice furent extraites sur place. Elles sont en calcirudite jaunâtre, vindobonienne, riche en débris coquilliers et contenant de rares esquilles d'ossements de vertébrés
Habitations
Habitations gauloises du VIe siècle av. J-C.La Société des Amis du Vieil Istres a dégagé une case à abside, avec un trou de poteau central et a découvert de la céramique éolienne, grise à décor ondé à profusion, ionienne à pâte tendre rosâtre, avec des bandes circulaires d'un rouge-brun, pouvant éventuellement être d'origine marseillaise, campanienne et portant un graffite grec
L'habitation avec certains aménagements,(four à pain, foyer en U) et dans cette même habitation la plaque de cuisson en argile, aux décors à motifs complexes, datée du IIe siècle
Édifice cultuel
Références
- M.P.M.Roux: Répertoire des travaux de la Société de statistique de Marseille T.III,1839,pp.107-109.
- Revue Archéologique de l'Est et du Centre-Est, 1981, vol:32-33,Ed:R.A.E.
- Jean Chausserie-Laprée: " Martigues, terre gauloise " P.167,
- Michel Lejeune EC 25 (1988), 99-101 Inscription du Castellan (
- Inscription rupestre de l'Oppidum du Castellan
- Fernand Benoit: Gallia 1954,vol:12,12-2, p.433.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- « XIIe circonscription », in Gallia, 8, 1950, p. 123 (lire en ligne).
- Michel Lejeune, « Compléments gallo-grecs », in Études celtiques, 25 (1988), p. 99-101.
- Frédéric Marty, « L'habitat de hauteur du Castellan à Istres (B. d. R.) , étude des collections anciennes et recherches récentes », in Documents d'archéologie méridionale, 25, 2002 (lire en ligne).
- Eugène Aquaron, « Le Castellan, fouilles de 1948-1949 », in Bulletin des amis du vieil Istres, bulletin n° 2.
- Jean Chausserie-Laprée, Martigues,terre gauloise, éd. Errance, Paris-Martigues, 2005, p. 167, 199, (ISBN 2877722929).
- Fernand Benoit, « Oppidum du Castellan », photographies du docteur Beaucaire, in Gallia, 1954, vol.12, 12-2, p.433.
- Fernand Benoit, Recherche sur l'hellénisation du Midi de la Gaule, éd. Ophrys, 1965, 335 p.
- Antonio Gonzales, Jean-Yves Guillaumin, « Autour des Libri coloniarum, Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité », in Articles du colloque international de Besançon, 16-18 octobre 2003, éd. Presses universitaires de Franche-Comté, 2006, 161 p.
- Archéologia, n° 79-84, 1983.
- Revue archéologique de Narbonnaise, vol. 35, 2002, éd. CNRS, 402 p.
- Michel Feugère, L'Écriture dans la société gallo-romaine, éd. CNRS, 2004, 386 p.
- Alain Daubigney, Archéologie et rapports sociaux en Gaule, éd. CNRS, éd. Presses universitaires de Franche-Comté, 247 p., p. 212.
- Joseph Vendryes, « Études celtiques », vol 34, in Belles-Lettres, 1988, p. 97.
- Collectif, « Le culte des cités phocéennes », in Actes du Colloque International, Aix-en-Provence, 4-5 juin 1999, Édisud, 2000-2002.
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