- Hubert Gaillard
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Hubert Gaillard Portait de Hubert GaillardNaissance 24 août 1912
Saint-Didier-sur-Chalaronne, AinDécès 26 septembre 2003 (à 91 ans)
LyonNationalité France Activité(s) Peintre Formation Beaux-arts de Lyon
École nationale supérieure des arts décoratifsMouvement artistique Mouvement Trompe-l'œil/Réalité modifier Hubert Gaillard, né le 24 août 1912 à Saint-Didier-sur-Chalaronne dans l'Ain et mort le 26 septembre 2003 à Lyon, est un peintre français.
Sommaire
Biographie
Années de jeunesse
Hubert Gaillard naît le 24 août 1912, à Saint Didier sur Chalaronne, village de l'Ain en bord de Saône. Son père, originaire de Valence, est docteur en médecine. Il a épousé en 1911, Germaine Ducret, qui pratique la peinture de chevalet et le violon. Une petite sœur, Noëlle, vient agrandir le cercle familial. Elle décèdera brusquement à l'âge de 15 ans, ce qui marquera son aîné profondément.
Après quelques années, la famille s'établit définitivement à Lyon. Hubert Gaillard entre en 1928 à l'École des Beaux-Arts de Lyon et aura parmi ses professeurs Jacques Laplace et Venance Curnier, avant de recevoir l'enseignement d'Eugène Villon, peintre lyonnais d'origine hollandaise.
En 1935, il se rend à Paris pour suivre les cours de l'École nationale des Arts Décoratifs jusqu'en 1939, sous la direction de Léon Deshairs. Son intérêt pour l'histoire de l'art est très vif et il développe ses connaissances en copiant au musée du Louvre les chefs-d'œuvre de ses maîtres préférés: Rembrandt,Caravage, Van Eyck, Vermeer, Zurbaran.
La guerre de 1939 le ramène à Lyon, où il demeurera avec ses parents dans le quartier de Montchat, 98, cours du Dr Long. Hubert Gaillard y passera tout le reste de son existence. Durant l'occupation, il enseigne le dessin dans les collèges. La peinture occupe déjà une grande place dans sa vie, lorsque l'œuvre d'Albert Gleizes oriente ses recherches pendant un certain temps, mais comme il le confiera à un journaliste quelques années plus tard "...les influences chez moi, ça n'a jamais beaucoup mordu. Je suis resté indépendant ! " C'est la période où il rencontre Lucienne Buscail qui deviendra la compagne de sa vie. Elle fait de la décoration, se spécialise dans la dorure à la feuille d'or, ce qui lui permet de restaurer des cadres anciens, entre autres au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Elle se consacrera ensuite à la sculpture animalière et exposera dans les Salons lyonnais.
Dans les années 50, Hubert sensible au style structuré et géométrique du cubisme réalise un certain nombre de tableaux à l'huile (sur toile ou sur bois), empreints d'originalité "Le Pierrot" (1951), "Shéhérazade" (1952), "L'Amphore aux yeux bleus" (1955). Il expose alors régulièrement à Lyon, au Salon de Printemps et au Salon du Sud-Est, dont il restera longtemps Vice-Président. Dans cette même ville, une première exposition personnelle à la galerie "Folklore" en 1956, suivie d'une présence fréquente chez Marcel Michaud, avant de devenir un habitué de la galerie Malaval, le feront mieux connaître du public lyonnais. Lors de ces expositions, il côtoie Bernard Buffet (Exposition Hallmark en 1949, à Paris, galerie des Beaux-Arts, rue du faubourg-Saint-Honoré), Picasso (chez Marcel Michaud) et les peintres lyonnais Chancrin, Chartres, Cottavoz, Couty, Truphemus, Vieilly (galerie Montmorency, Paris en 1960).
La peinture de « la réalité »
Au début des années 60, il fait la connaissance à Paris de René d'Uckermann, et expose alors régulièrement à la galerie Montmorency. Dans l'exécution de ses tableaux, il expérimente alors les glacis aux tons froids et chauds très apparents et à cette époque on peut voir sur ses toiles une poterie ou quelque objet prendre un ton surréaliste. Il utilise aussi des structures cubistes et redécouvre la technique de Poussin qui, en construisant ses compositions dans des boîtes, peut maîtriser l'éclairage de ses sujets. Déjà la forme, l'espace et la lumière sont les composantes de ses tableaux exposés en 1962 à la galerie Montmorency à Paris. L'exposition obtient les faveurs des critiques et l'achat par l’État d'un tableau pour le musée des Beaux-arts de Lyon.
Il fait aussi la connaissance du Groupe de la Réalité dont le chef de file est Henri Cadiou, et une longue amitié naît entre eux. À partir de cette époque, il se joint régulièrement à ce Groupe au Salon des Indépendants, un des événements annuels de la saison artistique parisienne, au salon Comparaisons et à de nombreuses autres expositions organisées en France et à l'étranger. Ce lien artistique et amical se poursuivra avec Pierre Gilou, peintre talentueux dans la lignée de son père Henri Cadiou. En 1964, une deuxième exposition a lieu à la galerie Montmorency. Le peintre remporte à nouveau un grand succès auprès du public et des critiques comme Maximilien Gauthier, Robert Rey, Raymond Charmet, Jean Chabanon et Raymond Cogniat. Surtout l'intégralité de ses tableaux exposés à la galerie Montmorency font l'objet d'une vente exceptionnelle, orchestrée par Mme Katia Granoff. L'acheteur de cette quarantaine d'œuvres - tableaux à l'huile et gouaches - est un collectionneur et acteur très connu de Hollywood, Vincent Price, qui fait une tournée en Europe pour rencontrer des peintres contemporains et les faire connaître aux États-Unis. Hubert Gaillard ne s'attendait pas à un tel succès et préfère fuir cette consécration. Il rentre donc à Lyon et se remet à peindre sans relâche. Une nouvelle période commence, il va se rapprocher de plus en plus du réalisme jusqu'au trompe-l'œil qu'il pratique parfois, tout en ayant conscience des limites de cette forme artistique. S'il conserve la pratique des glacis pour l'ambiance et l'unité de ses tableaux, il tempère leurs valeurs et ils ne sont plus visibles au premier regard. Dans la composition, les objets créent un monde insolite. Le rapport qu'ils ont entre eux permet de mieux les identifier. Les zones de repos de la toile deviennent de plus en plus importantes.
Son nouveau travail est exposé en 1969 par Katia Granoff, dont la galerie place Beauvau à Paris a une renommée internationale. Cette exposition recueille un grand succès critique.
Les années 1970 sont une période faste, où la stabilité financière permet au couple de voyager à travers l'Europe, à la découverte de l'Italie, des musées de Vienne et Munich, Amsterdam et la Hollande, Toléde ou Madrid ... périples en toute liberté grâce à leur caravane! L'artiste va pouvoir, non seulement s'imprégner des œuvres des siècles passés, mais également découvrir la façon de vivre de diverses populations. Le Morvan ou le joli village de Villeneuvette dans le midi réunissent pour des vacances d'été, des amis peintres et particulièrement Henri Cadiou et sa famille. La chaude amitié qui les lient favorise les discussions sans fin sur l'art, la peinture et donne libre cours à l'inspiration... Hubert Gaillard est en pleine possession de son art et son œuvre s'épanouit dans la réalisation de ses tableaux "Florence vue de Fiesole", "La Princesse de Lamballe ", "La Cage" ou "L'Autoportrait dans l'atelier".
Le Groupe lyonnais de la réalité
Dès le début des années 70, Hubert Gaillard a ouvert son atelier à des élèves désirant se former aux techniques de la peinture de la réalité. Ainsi naît le " Groupe lyonnais de la Réalité et du Trompe-l'œil ". L'amitié fidèle de ses membres l'aidera à surmonter le bouleversement dans son existence créé par la disparition de son épouse en 1990. Ils participeront ensemble à quelques expositions remarquables, telles que "Le triomphe du Trompe-l'œil" au Grand Palais à Paris en 1993 et "7 french painters of reality" en 1998 à Seattle (USA). Cette dernière exposition rassemblera egalement ses élèves Jocelyne Antoine, Christine Heppe, Marie-Hélène Mestrallet, Melly Monne, Solange de Montessus, et Dan Poncet.
Il s'éteint à Lyon le 26 septembre 2003, à l'âge de 91 ans.
Écrits sur la peinture
Hubert Gaillard est plongé très jeune dans les livres et la littérature. Il aime écrire, peut-être autant que peindre, et ses correspondances fournies avec son ami Henri Cadiou ou René d'Uckermann en seront la preuve. Dans cette période de vie intense, il entreprend la rédaction d'un livre intitulé "Le tableau cet inconnu" resté inachevé.
Sur la technique
Hubert Gaillard considère que toute la technique de la peinture à l'huile fut amenée à sa perfection dès son origine avec les frères Van Eyck et, qu'à moins de découvrir une matière aussi souple que l'huile, elle demeure la seule permettant que la touche disparaisse en partie au profit de l'unité de la surface. Il enseignera ainsi à ses élèves que la création du tableau exige la fusion du dessin, de la forme, de la composition et de la couleur, lui même ne passant au stade de la peinture à l'huile qu'après avoir dessiné à la mine ou à l'encre de chine, puis réalisé plusieurs gouaches intermédiaires de ses tableaux finaux: Cerné par les études, esquisses et dessins, face à la toile, je commence à peindre le plus simplement possible les grands aplats. La peinture prendra son éclat autant par transparence que par juxtaposition. Le peintre ne peut en effet se priver ni d'un moyen, ni de l'autre, mais seulement combiner à l'infini ces deux possibilités sans oublier que les plus beaux tons sont obtenus à partir des mélanges les plus simples. Périodiquement, l'unité du tableau est retrouvée avec l'utilisation du glacis. Son emploi est difficile, le nombre de couleurs permettant les transparences est assez réduit. De cette manière, le peintre peut échapper à la " séduisante réussite de l'esquisse " et le tableau trouve son unité. Aucun détail n'est gênant, les tons les plus profonds peuvent s'accorder. L'artiste, bien avant de s'appeler ainsi, doit être un parfait artisan.
Sur la peinture de la réalité
Ce mouvement, qui bénéficie d'une grande audience aux Etats Unis, se distingue du mouvement photo-réaliste américain dans ses intentions comme dans sa technique, même si le profane peut se laisser abuser par une similitude dans la facture réaliste. Hubert Gaillard explique sa démarche ainsi :
- « le « réalisme » n'est pas une tendance épisodique, mais une option fondamentale... Loin de la « peinture d'esquisse » cela devient alors un combat solitaire avec la matière, parfois rebelle, afin de retrouver des techniques oubliées, tout en refusant les facilités de l'académisme aussi bien que tous les autres modes d'anachronisme... Cette approche patiente, lente et méthodique de l'œuvre à accomplir... cherche un dépaysement de l'objet le plus ordinaire, aussi bien que le plus élaboré. »
Cette quête humble et exigeante d'une perfection dans la représentation du dessin originel, "la chose mentale", fait dire en conclusion à Hubert gaillard qu'on peut penser qu'au-delà des frontières et des langues il existe un langage commun, intemporel, c'est celui de l'Art, grande "Voix du Silence" commun à toute l'humanité.
Expositions personnelles
- 1949 : Galerie des Beaux Arts, Paris
- 1956-1960 : Galerie Folklore, Lyon
- 1962-1964 : Galerie Montmorency, Paris
- 1964 : Galerie Marcel Michaud, Lyon
- 1965 : Galerie Le Griffon, Lyon
- 1969 : Galerie Katia Granoff, Paris
- 1972, 1974, 1976, 1980 : Galerie Malaval, Lyon
- 2002 : Galerie Terre des Arts, Paris
Œuvres
- La Princesse de Lamballe (1978), huile sur toile, 65 x 50 cm
- Autoportrait (1956) huile sur bois, 61 x 38 cm
- L'Ampoule cassée, huile sur toile, 61 x 38 cm , ce tableau fait partie de la collection permanente du Frye Art Museum de Seattle (U.S.A.) depuis 1998 suite à une exposition intitulé "7 peintres Français de la Réalité"
- Les Fantômes (1992) huile sur toile, 46 x 91 cm, collection privée
- Florence vue de Fiesole (1967), huile sur toile, 55 x 122 cm
- La Danse de l'Étoile de mer, Huile sur toile, 73 x 100 cm
- Architecture au bol (1957), huile sur toile, 60 x 90 cm
- La Pomme rouge (1989) huile sur toile, 33 x 55 cm
- Rythme du camping, huile sur toile, 60 x 72 cm
Références
Voir aussi
Liens externes
Articles connexes
Bibliographie
- Hubert Gaillard, peintre de l'insolite, œuvre d'un artiste à contre-courant, 2007 (ISBN 978-2-9529590-0-1), bibliographie rédigée par sa cousine germaine Geneviève Ducret
- Hubert Gaillard, Réalité Trompe-l'œil
- Circle of Lyon, 7 french painters of reality, Frye Art Museum, Seattle 23 janvier-15 mars 1998
- Le trompe-l'oeil contemporain, Martin Monestier (1993)
- Peintres de Lyon, René Basset et Jean-Jacques Lerrrant
- La peinture lyonnaise du XVI° au XX° siècle, Madeleine Vincent
- Vincent Price, a daugnter's biography, Victoria Price
- Le Salon de Lyon, Alain Vollerin
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